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Publié le 25/06/2013 3 minutes de lecture
La province du Sud Lípez est une destination de premier choix pour les amateurs de paysages surréalistes et de déserts. Un lecteur, Alexandre Jouatel (Une vision du monde), s'y est rendu pour prendre des photos et nous invite à découvrir cette magnifique région de Bolivie.
Pourquoi as-tu décidé de visiter le Sud Lípez ?
"Lors de l’année 2012, entre avril et juillet, je suis parti sac sur le dos, appareil photo en bandoulière à la découverte des plus belles régions d’Amérique du Sud. Faire ce voyage était un rêve d'enfant, je l'ai attendu avec une excitation et une appréhension immense. C’est à La Paz, capitale bolivienne que j’ai rencontré un étudiant en journalisme qui m’a vivement conseillé d’aller à la découverte du Sud Lípez, région situé au sud-ouest de la Bolivie, proche de la frontière chilienne.
En préparant mon voyage, j’avais entendu parler de cette région. Les qualifiquatifs ne manquaient pas pour décrire un endroit unique tant par son authenticité que par son aspect photogénique. Les témoignages des uns et les conseils des autres m'ont poussé à rallier le Sud Lípezavec mon appareil photo comme témoin de cette aventure."

© Alexandre Jouatel
Qu'est-ce qui t'attirait là-bas du point de vue photographique ?
"Lorsque je suis arrivé au Sud Lípez, les premiers mots qui ont traversé mon esprit ont été : « Une autre planète ». En tant que photographe et amoureux de grands espaces isolés et désertiques, mes yeux et mon objectifs ont été gâtés. D’un point de vue technique, les contrastes sont bluffants, il existe une diversité de couleurs que je n’avais jamais rencontrée avant, le tout accompagné d’une luminosité extraordinaire.
Selon l’exposition du soleil, les lagons changent de couleur comme à la laguna verde, le point final de cette excursion. Il est très appréciable pour un photographe de jouer avec une palette de couleur élargie et ses prises de vues sans limites. Les grands espaces permettent cela et le Sud Lípezen est un merveilleux exemple."

© Alexandre Jouatel
Comment t'es-tu organisé pour visiter la région ? (tour organisé, location de véhicule ?)
"La visite de la région n’est pas compliquée mais elle se mérite. Je suis parti d’Uyuni, par le biais d’un tour organisé. On trouve de nombreuses agences à Uyuni mais il est conseillé de se renseigner au préalable de leur fiabilité concernant, entre autre, l’état de leurs véhicules tout terrain. J’ai opté pour une excursion de trois jours en compagnie de 6 autres personnes avec un chauffeur-guide bolivien. Le tour comprend à la fois deux nuits en refuge ainsi que les repas.
Je disais que cette aventure se mérite, puisque les conditions de vie sont sommaires. Passer des nuits à -25° dans des refuges n’est pas de tout repos. La vie en altitude demande, aussi, un temps d’adaptation, car pour un Européen, vivre à plus de 4000m d’altitude est difficile, l'organisme n'est pas habitué.
Malgré ces conditions, la récompense est le privilège d’assister à un véritable spectacle à ciel ouvert. Un moment unique dans la vie d’un humain.
Après avoir traversé le salar d’Uyuni, le désert de Dali, le désert de Siloli, La laguna colorada, les geysers de Sol de Manana, la laguna verde, mon chemin s’est arreté au volcan Licancabour pour rejoindre le Chili."

© Alexandre Jouatel
Quel est ton plus beau souvenir de ce voyage, ta plus belle expérience ?
"Mon plus beau souvenir, ma plus belle expérience ? Il m’est difficile de répondre à cette question car des souvenirs, j’en ai un tas et j’en ai surtout ramené à travers mes clichés.
Je ne sais pas ce qu'a ressenti Armstrong quand il a déposé son premier pied sur la Lune mais j’ai le sentiment d’avoir moi aussi posé mes deux pieds et mon regard sur une autre planète. Le Sud Lípez est unique et est isolé de toute technologie humaine. La vie est restée figée sur la ligne du temps, seule la nature compte.
Je crois que cette impression est le plus beau souvenir de cette aventure. Je me sens réconforté que notre planète recèle encore de joyaux naturels et authentiques.
Je qualifierais aussi cette expérience d’humaine, car j’ai pu la partager avec mes compagnons de route durant trois jours. A six dans un refuge, en pleine nuit à -25°, les liens sont si fort que je ne les oublierai jamais."

© Alexandre Jouatel
Retrouvez Alexandre sur : www.unevisiondumonde.com