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Publié le 20/04/2021 5 minutes de lecture
Paris. Londres. New York. Nos grandes métropoles sont synonymes d’innovation et d’avant-garde et pourtant, en étant parmi les plus pollueuses au monde, leur avenir est loin d’être assuré au regard du dérèglement climatique.De nombreuses villes dans le monde ont promis de s’engager vers un avenir durable, pour leurs habitants et pour la planète. Mais nos centres-villes grouillants d’activité peuvent-ils réellement devenir écologiques? Entre restaurants zéro déchet et architecture écoresponsable, voici huit villes qui ouvrent la voie.

Copenhague, Danemark
Copenhague veut être la première capitale du monde à atteindre la neutralité carbone, d'ici 2025, et elle est en bonne voie. Moins de 2% des ordures de la ville vont en décharge, le reste est recyclé ou transformé en énergie à Copenhill (Amager Resource Center), la nouvelle centrale électrique fonctionnant avec des déchets, qui sert aussi de piste de ski artificielle. Circuler dans Copenhague n’a jamais été aussi écologique, grâce aux bateaux à énergie solaire et aux bus électriques qui complètent un réseau solide de pistes cyclables et de rues piétonnes. On peut même nager dans l’eau propre du port au Islands Brygge Havnebadet.Et le mouvement “zéro déchet” gagne en importance: les éco-militants peuvent faire le plein d’en-cas sans emballages à LØS Market ou réserver une table chez Amass, où les “déchets” tels que tiges, graines et pelures sont transformés en plats appétissants ou compostés dans le jardin bio du restaurant.

Portland, Orégon
Portland est une ville vraiment faite pour les amateurs de nature; un urbanisme intelligent, de nombreux parcs publics et des forêts urbaines bien tenues complètent les atouts naturels de la région, comme le Mt Hood qui s’élève au loin. La ville est relativement bien faite pour les piétons et la part de ses habitants qui vont au travail en vélo est plus importante que dans n’importe quelle autre grande ville des États-Unis.À Portland, ce sont les habitants qui portent la durabilité. Les nombreuses boutiques associatives de produits d’occasion, les Little Free Libraries (boîtes à livres, tendance mondiale adoptée avec ferveur ici), les tool libraries (outils à prêter pour tous), les magasins éphémères “zéro déchet”, les restaurants végétaliens et les ateliers-recycleries en libre accès leur permettent d’adopter aisément le mantra des trois R: “réduire, réutiliser, recycler”.

Singapour
Avec une population dense et en croissance, les déchets de Singapour augmentent aussi, et le site de Semakau, l’unique décharge de la cité-État, devrait être plein en 2035. Mais la ville est innovante et ses efforts de développement socialement, économiquement et écologiquement durable lui ont valu le titre de ville la plus durable d'Asie en 2018.De grands sites touristiques comme Gardens by the Bay, Jewel Changi ou Marina One ont été conçus pour être durables et d’ici 2030, 80% de l’architecture de la ville sera écoresponsable. La tendance “zéro déchet” gagne en importance; des boutiques comme Ugly Food et UnPackt modifient la façon dont les Singapouriens font leurs achats alimentaires, tandis que The Fashion Pulpit rend la mode encore plus durable avec son système d’échange de vêtements entre membres (on peut aussi les acheter en espèces).

Lisbonne, Portugal
Pour la Commission de l’UE, Lisbonne a été la capitale verte de 2020, et à juste titre. La surface des parcs de la ville a augmenté de 120ha, ce qui signifie que 85% des habitants de la capitale du Portugal vivent désormais à moins de 300m d’un espace vert. Les véhicules électriques sont de plus en plus répandus, avec de nombreux points de recharge, des services de vélos, scooters et mobylettes électriques partagés et une nouvelle flotte de bus électriques. Même les nombreux tuk-tuk pour touristes sont électriques depuis 2017.Pour faire votre shopping de manière écoresponsable, allez à LXFactory, centre créatif qui accueille des boutiques de “mode surcyclée”, des marques de chaussures véganes et des articles de maison durables. Vous avez faim? Faites vos provisions sans emballage chez Maria Granel ou essayez les pastéis de nata végétaliens de daTerra Bairro Alto.

Bengaluru, Inde
Bengaluru, la Silicon Valley de l’Inde, est une des deux villes les plus embouteillées au monde (à égalité avec Manille) et si les employés des firmes technologiques contribuent à ses encombrements, ils trouvent aussi des solutions. La société de location de scooters locale, Bounce, qui a augmenté sa flotte avec 1000scooters électrique, les vélos électriques de Yulu et l’application d’autopartage Quickride contribuent tous à réduire la circulation de véhicules. Et la tendance écoresponsable se développe. On peut maintenant acheter des produits d’alimentation sans emballages et des produits de beauté verts chez Green Mantra Store, goûter des jus de fruits frais servis dans une coque de fruit ou de noix de coco chez Eat Raja, ou séjourner au Cuckoo hostel, écoresponsable, qui propose location de vélo, jardin en terrasse et mobilier en matériau recyclé.

Vancouver, Canada
Forêts, montagnes et plages à portée de main sont autant de bonnes raisons pour que Vancouver agisse pour la planète. On y a planté plus de 122000arbres depuis 2010 (l’objectif est d’en planter 150000), les émissions de G.E.S de la ville sont parmi les plus faibles d’Amérique du Nord et elle compte parvenir au “zéro déchet” d’ici 2040. Cette tendance se reflète dans des épiceries et des cafés. Opérations de nettoyage de quartiers ou jardins partagés, le niveau local est au cœur de nombreuses initiatives écoresponsables à Vancouver. Le toit “vert” de la Vancouver Public Library permet de récupérer l’eau de pluie, de réguler la température du bâtiment et offre un habitat aux abeilles, ainsi qu’un jardin orné de plantes résistantes à la sécheresse et de panneaux solaires. En outre, le Seaside Greenway (28km/17miles), le plus long front de mer piéton continu au monde, relie de nombreux espaces publics de la ville, comme le Stanley Park Seawall.

Ljubljana, Slovénie
La Slovénie est réputée pour sa campagne préservée mais même sa capitale offre aux visiteurs un bol d’air frais. Agréable, Ljubljana est extrêmement propre et de plus en plus verte: les rues sont lavées à l’eau recyclée et/ou de pluie, plus de 10ha du centre-ville sont piétonniers et un nouveau système ultramoderne de gestion des ordures a réduit de 80% la part de ce qui finissait en décharge en 2008; l’objectif est réduire encore ce total pour arriver à 60kg de déchets par personne et par an en 2025.Ljubljana a été la première ville d’Europe à se fixer un objectif “zéro déchet”. La société de traitement des ordures de la ville, Voka Snaga, propose même un distributeur “zéro déchet” vendant produits de toilette, shampooings, vinaigre et huile à des clients qui apportent leur propres contenants réutilisables; Rifuzl complète cette offre, dans un magasin en dur.

San Francisco, Californie
San Francisco a été la première ville des États-Unis à interdire les sacs en plastique; les couverts et les pailles en plastique ont suivi en juillet 2019. C’est la ville qui envoie le moins d’ordures en décharge de tout le pays: 80% de ses déchets sont recyclés, compostés ou réutilisés. Ce qui est bon pour les animaux est bon pour la planète, et on trouvera beaucoup de restaurants végétariens à SF (nous recommandons Beloved Cafe), tandis que le magasin de vrac Rainbow Grocery est une institution locale. Vous voulez éliminer les calories de leurs délices végétaliens? Ne vous laissez pas rebuter par les rues en pente: San Francisco est la deuxième ville la plus facile à parcourir à pied du pays.
Traduit par : Vincent Guilluy