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Publié le 31/07/2024 4 minutes de lecture
Alpine, la Vallée d’Aoste ? Mont Blanc, mont Cervin, Grand Paradis, mont Rose… Les sommets de plus de 4000 mètres s’y succèdent dans des horizons toujours plus vastes à mesure que l’on atteint des cols mythiques. Verticalité et minéralité habillent d’époustouflants panoramas, que l’on savoure confortablement installé dans des refuges conviviaux faisant honneur aux produits traditionnels. Gastronomie en montagne, randonnées à travers les alpages, visites originales… La Vallée d’Aoste nous a conquis.
Une vallée alpine au cœur de l’Europe
Au centre de l’Europe, la Vallée d’Aoste partage une frontière avec la Suisse, via le col du Grand Saint-Bernard, mais aussi avec la France – via le col du Petit Saint-Bernard, près du mont Blanc. La plus petite région d’Italie est également la plus haute : son altitude moyenne est de 2 000 mètres. A l’époque romaine, la ville d’Aoste marquait la dernière halte avant la traversée des Alpes vers ces deux pays. Française par intermittence, définitivement rattachée à l’Italie en 1948 - avec un statut spécial de circonscription autonome -, son cœur balance entre la Botte et l’Hexagone, même si valdôtaine nul ne l’en dédiera.
Pour brosser son portrait à grands traits, il faut souligner ses verticalités : ses à-pics avalent les dénivelés, tracent des perpendiculaires sans vergognes et n’hésitent pas à donner un peu le vertige. Les douces courbes sont pour d’autre contrées : ici, on peaufine les abrupts.
En Vallée d’Aoste, on grimpe. Des Via Alta et des Tours de massifs sillonnent ce territoire aux nombreuses vallées, des cols appellent à l’évasion et des refuges, bien répartis, invitent au repos mérité. Leur réputation gourmet n’est d’ailleurs pas usurpée. Sur ces bonnes tables sont servis avec générosité pasta maison, charcuterie valdôtaine, salsicha et une farandole de fromages, dont l’indétrônable Fontina. Le tout arrosé d’excellents crus locaux, au premier rang desquels se tient le Torrette, élaboré avec du Petit Rouge. Choyant leurs cépages autochtones (Fumin, Mayolet…), les vignerons signent ici des vins de caractère, certains dits même « héroïques » en raison des difficultés de culture. La commune de Morgex détient ainsi le record européen pour ses vignes cultivées jusqu’à 1 200 m d’altitude !
Échappée poétique au refuge du mont Fallère
Deux heures de marche poétique nous amènent jusqu’au refuge Fallère. Au début, c’est discret. Quelques hiboux, marmottes et lièvres se nichent dans les ombres des feuillages. Puis, personnages et animaux se font plus colossaux. Au total, plus de 400 sculptures jalonnent le chemin, savamment disposées par le gardien, Siro Vierin. Sourire en coin, cet enfant des alpages nous attend à 2 385 mètres d’altitude. A 15 ans, déjà, il venait seul ici et, durant ce large temps libre, se mit à sculpter des objets en bois. Cette passion ne l’a jamais quitté. Sur ces terres qui lui insufflèrent sa vocation, il a aujourd’hui bâti un royaume : familles et randonneurs apprécient de se retrouver dans cet endroit enchanteur. On y déguste, entre autres, la fameuse Fontana de l’exploitation, fromage star de la région. En face, le mont Grivola (3969m) veille. De là, on peut entreprendre le Tour du mont Fallère, un itinéraire initié par le maître des lieux : deux ou trois jours (34 km) de marche, avec une seconde étape au refuge Chaligne.
Bon à savoir : accès au départ de Vétan (613 m D+ / 2h de marche).
Pause bien-être au refuge Champillon
D’art, il est aussi question au refuge Champillon, comme si les montagnes inspiraient des élans créatifs. Ici, la façade blanche est, chaque année, le support d’une œuvre réalisée in situ par un artiste de passage. Un état d’esprit que le gardien, Marcello Vai, aime faire perdurer. Convivialité, bonne cuisine et bien-être se marient ici à la perfection. En témoigne le sauna avec vue, posé au bout de la terrasse. A 2 465 mètres. Un must des randonneurs. Rien de tel qu’un coup de chaud face aux cimes enneigées. Revigoré, on poursuit l’aventure sur le Tour des Combins (100 km entre l’Italie et la Suisse en 7 jours de marche) ou l'Alta Via n°1, aussi appelé « Haute Route des Géants » (un itinéraire de 17 étapes depuis Donnas jusqu’à Courmayeur).
Bon à savoir : accès en 1 heure de marche depuis le parking de Plan Débat à Doues.
Tutoyer le mont Blanc au refuge Torino
Plus de 2 000 mètres de dénivelé en 18 minutes : c’est l’exploit mécanique du Skyway Monte Bianco. Sa capsule transparente nous transporte depuis Courmayeur jusqu’à la pointe Helbronner, à 3 466 mètres. Autour de la terrasse de l’Observatoire, les sommets défilent à 360° : Mont Blanc (4 810 m), mont Maudit (4 468 m), Mont Blanc du Tacul (4 248 m), Aiguille Blanche (4 108 m), Dent du Géant (4 014 m), Grandes Jorasses (4 206 m)… Pour rester auprès de ces géants, direction le refuge Torino et – si possible – sa Chambre 31 : un écrin de luxe avec salle de bains privée et une vue mille étoiles. Au passage, on emprunte un livre à la plus haute librairie d’Europe !
Pratique : accès en télécabine
Autres itinéraires phares en Vallée d'Aoste
Alta Via n°1 et 2 : avec l’Alta Via n°1, la Haute Route n° 2 fait un tour quasi complet de la Vallée d’Aoste, la première se déroulant au pied des plus hauts massifs d'Europe (Mont Rose, Cervin, Mont-Blanc) et la seconde en grande partie sur les territoires du Parc national du Grand-Paradis et du Parc régional du Mont-Avic.
Ce reportage a été réalisé avec le soutien l'office de tourisme de la Vallée d'Aoste. Pour trouver un accompagnateur en montagne, nous vous recommandons Trekking Habitant.