-
Publié le 04/06/2018 4 minutes de lecture
Destination phare pour qui veut découvrir les charmes de la Provence, le Luberon ne manque pas d’atouts! Encore faut-il que tout le monde s’y retrouve! Quelques pistes pour petits et grands pour découvrir ce coin de Provence où villages perchés, vestiges de l’épopée ocrière et itinéraires de randonnées à pied ou à vélo constituent un cocktail détonnant.
À vélo sur une ancienne voie ferrée
Sur un parcours plat et sécurisé, accessible à tous, la véloroute du Calavon entre Coustellet à l’ouest et Saint-Martin de Castillon à l’est, offre de magnifiques points de vue sur les plus beaux villages perchés du Luberon (Bonnieux, Lacoste, Gordes, Roussillon...). La seule voie verte du Luberon, longue de 38 km, empreinte le tracé d’une ancienne voie ferrée reliant Cavaillon à Volx et longe la rivière du Calavon. Un tracé ponctué au printemps et à l’été de champs de lavande, de coquelicots et de vergers... Ne manquez pas à mi-parcours, l’antique Pont Julien. Avec ses trois arches en plein cintre enjambant le Calavon, il est un ouvrage majeur de l’ancienne Via Domitia reliant Narbonne à Turin. Enfin pour ceux qui voudront repartir la musette pleine, il est possible de combiner une sortie sur la véloroute avec une visite du marché d’Apt le samedi matin.
Une marche à l’ombre dans la forêt des Cèdres
Marre de la chaleur étouffante qui s’abat l’été sur le Luberon ? Pourquoi ne pas vous offrir une balade bucolique sous l’ombre bienfaitrice d’une majestueuse forêt de cèdres de l’Atlas. Originaire des montagnes d’Afrique du nord, cet arbre fut introduit dans le Luberon à partir de 1861 et s’est parfaitement adapté aux reliefs provençaux. Depuis Bonnieux et le parking de la forêt des Cèdres, le sentier du Portalas permet la découverte de cet écosystème rare en Provence. Au fil du sentier : labyrinthe de végétation, sentier pédagogique et cabanes en tout genre à construire au pied des Cèdres combleront les jeunes aventuriers. Long de trois kilomètres, le sentier se ponctue par une très belle vue panoramique sur la vallée de la Durance, les Alpilles, la Sainte-Victoire et l’Etang de Berre.
Découvrir un village médiéval à flanc de montagne
Oppède-le-vieux, construit au sommet d’un éperon rocheux est accessible uniquement à pied depuis un parking payant l’été. A quelques hectomètres du parking, l’ancienne aire de battage Sainte-Cécile dévoile un premier panorama sur le village. Progressivement délaissé par sa population à la fin du XIXe siècle, ses calades envahies par le lierre et la végétation ont aujourd’hui un charme fou et attirent les curieux du monde entier. Murs en pierre, arcs, fenêtres à meneaux, salles voûtées nous permettent d’imaginer la grandeur passée du village... Au pied du village, passé la porte médiévale, une succession de ruelles tortueuses grimpent jusqu’aux ruines d’un château et au parvis de la collégiale Notre-Dame-d'Alidon. N’hésitez pas à pousser la porte de ce joyau datant du XVIe siècle pour jeter un œil à ces magnifiques peintures.
Rustrel, le Colorado made in Luberon
Cette ancienne mine d’ocre et de fer a ciel ouvert dévoile une gamme d’ocre qui rassemblent plus d’une vingtaine de teintes s’étalant du blanc au rouge vif. Au fil des sentiers, l’atmosphère rappelle par endroits le Far West avec les vestiges industriels de l’ancienne mine : rails, wagons, canaux et bassins de décantation qui sont autant de témoignages des anciennes activités d’extraction. L’endroit idéal pour jouer au cow-boy et aux indiens en se parant le visage d’ocre! Point névralgique du Colorado de Rustrel, Le « Sahara » avec ses falaises érodées, ses canyons et ses cheminées de fées multicolores sculptées par l’eau ajoute un décor féerique et lunaire à ce terrain de jeu hors norme. Accès libre mais parking payant l’été, un conseil : prévoir des vêtements ne craignant pas la poussière!
S’initier à l’observation des oiseaux
Au pied du versant sud du Luberon, le barrage sur la Durance situé entre Mérindol et Mallemort est une aubaine pour l’avifaune locale: d’importantes roselières favorisent l’installation de nombreuses espèces comme la grande aigrette, le grand cormoran, le héron cendré où le grèbe huppé, un étonnant oiseau plongeur qui parcourt sous l'eau près de deux mètres par seconde. Depuis le parking de la Garrigue à Mérindol, un court sentier permet de rejoindre un observatoire ornithologique posté sur les rives de la Durance. Pas moins de 243 espèces différentes d'oiseaux y ont été observées alors n’oubliez pas vos jumelles ! Sur le chemin du retour, vous devinerez les ruines du vieux Mérindol où furent massacrés les Vaudois du Luberon au XVIe siècle.
Plonger au fond d’une mined’ocre
Dans les mines de Bruoux à Gargas, l’histoire de l’épopée ocrière se lit sur les parois où les pics des coups de pioche révèlent le travail harassant de l’exploitation souterraine de l’ocre. A travers 650 mètres de galerie, casque vissé sur la tête, on découvre les principales étapes de l’extraction de l’ocre. Le début du XXe siècle marque l’apogée de cette industrie extractive, on compte alors plus de cent carrières et vingt-cinq usines d’ocre autour d’Apt. L’ocre sert alors à la fabrication de chambres à air de vélo, d’élastiques, on le retrouve aussi sur le caoutchouc isolant des pots de confiture... La crise de 1929 et l’apparition de produits épaississants et colorants synthétiques portentun coup fatal à cette industrie dévoreuse en hommes, le plus souvent des cultivateurs qui complètent leurs revenus l’hiver en tirant de l’ocre. Attention, la température avoisine les 10° dans les galeries!