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Publié le 20/08/2024 5 minutes de lecture
Au cœur de la Provence, le Luberon est une région pleine de charme, avec ses collines verdoyantes et ses champs de lavande. Ce territoire est parsemé de villages pittoresques. Voici 10 des plus beaux villages à découvrir, avec leurs ruelles pavées et leurs maisons en pierre.
Gordes, le village le plus jet-set
Havre de paix perché sur son rocher, Gordes est classé parmi les “plus beaux villages de France”. Accolées sur un promontoire strié de terrasses face à une combe aux formes généreuses, les maisons usent d’une harmonie pastel comme pour mieux renvoyer la lumière. Concentrées autour de son château depuis le Moyen Âge, ses ruelles cachent, derrière de hauts murs de pierres parfaitement restaurés, des demeures et des mas bien ordonnés, refuges de célébrités plus ou moins en vogue. Située entre la réserve de biosphère du parc naturel régional du Luberon et celle du mont Ventoux, le village attire les foules : on ne saurait que trop conseiller d’éviter le lieu en haute saison, afin d’éviter la foule, le stationnement impossible et les prix prohibitifs…

Roussillon, le village le plus lunaire
Surplombant la vallée du Luberon, Roussillon est incontestablement l’un des plus remarquables villages de l’Hexagone. Ici l’ocre est omniprésent, sur les façades des maisons mais aussi sur les falaises alentour. Ruelles pentues, escaliers et vieilles demeures : l’ensemble harmonieux rappelle le temps où la ville vivait exclusivement de ce pigment. Empruntez les sentiers balisés qui vous plongeront dans un décor somptueux et dépaysant, dont la palette colorée va du presque jaune d’or au violet foncé.

Oppède-le-Vieux, le plus médiéval
Les amateurs d’histoire et d’architecture ancienne tomberont sous le charme de ce magnifique village médiéval. Dans leur écrin de verdure, les ruines du château féodal et les maisons plutôt bien conservées vous ramèneront en plein Moyen Âge. Tout près du bourg, d’impressionnants canyons promettent des vues exceptionnelles sur le paysage alentour tandis que les forêts environnantes apportent un air frais très appréciable pendant les mois les plus chauds.
Bon à savoir : Gravé sur le mur d’une ruelle discrète d’Oppède-le-Vieux (à gauche avant les remparts) se cache un palindrome parfait : une phrase pouvant être lue de droite à gauche, de gauche à droite, de bas en haut et de haut en bas : SATOR, AREPO, TENET, OPERA, ROTAS. Ce fantastique jeu de mots en latin signifierait “Le semeur prend soin de sa charrue et de son travail”. On retrouve ce Carré Sator dans une vingtaine de lieux en Europe, dont deux à Pompéi, et jusqu’en Syrie. De nombreuses hypothèses ont été avancées à son sujet, mais le mystère demeure entier.

Lacoste, le plus « arty »
Ce somptueux village ravive en premier lieu le souvenir d’un célèbre occupant de son château, en 1771 : le scandaleux marquis de Sade. Planant au-dessus des calades envoûtantes, l’ombre de l’écrivain impose une aura scabreuse. Après avoir racheté le château en 2001, le couturier Pierre Cardin, décédé en 2020, a acquis une cinquantaine de maisons pour faire de Lacoste le Saint-Tropez de la culture. Une partie du village est aussi la propriété d’une école d’art américaine (le Savannah College of Art and Design). Largement rénovés, remparts, portes, beffroi et maisons bordant les calades pavées dessinent un superbe décor, lequel accueille en été des soirées tournées vers l’art lyrique et le théâtre. Reste que la vie semble avoir déserté ces ruelles impeccablement rénovées… Après la disparition de son mentor (Cardin nous a quittés fin 2020), Lacoste renaîtra-t-il ? À vous de vous faire une opinion.

Ménerbes, le repère des artistes
Avec sa silhouette évoquant la forme d’un navire, Ménerbes possède un charme fou, lézardant le long d’une échine rocheuse. Le village laisse courir ses ruelles pavées dans un dédale de vieilles pierres, de voûtes et de cascades végétales. Jardins et demeures raffinées rappellent les personnalités qui vécurent ici : le peintre Nicolas de Staël ou Dora Maar, photographe-peintre et compagne de Picasso. Plus récemment, l’écrivain Peter Mayle (auteur du best-seller Une année en Provence, 1989) y laissa une indéniable empreinte touristique.

Lourmarin, l’âme provençale
Avec son château bien visible depuis la route, ce village est devenu l’un des fiefs du Luberon où la vie suit le rythme des saisons. Patrie des écrivains Albert Camus et d’Henri Bosco (qui reposent tous deux au cimetière), Lourmarin a conservé une âme lettrée : nombre d’intellectuels, d’écrivains, d’artistes et de grandes fortunes ont ici élu résidence. Chaque été, une exposition consacrée à l’auteur de La Peste (1947) est présentée à la médiathèque, avant les Journées d’octobre) qui lui sont également consacrées chaque année. Les quelques ruelles piétonnes de Lourmarin dévoilent boutiques en vogue, magasins de décoration, galeries d’art et cafés classieux dans une rondeur élégante que certains taxeront de snob. Il n’empêche que le charme opère.

Goult, le secret bien gardé du Luberon
Entre le plateau des monts de Vaucluse et les montagnes du Luberon, ce village, loin de l’effervescence touristique de Gordes, préserve son authenticité. Savamment restauré dans l’amour des vieilles pierres, le village domine les vallées du Calavon et du Limergue. Ruelles, passages voûtés, arcades et porches anciens débouchent sur de belles places à l’ombre des micocouliers centenaires. De remarquables maisons anciennes aux façades de pierre et d’ocre s’alignent le long de son petit centre jusqu’au moulin de Jérusalem, qui offre un superbe panorama. Le sentier botanique du Conservatoire des terrasses de cultures offre une jolie balade (1 heure environ) à travers 5 ha de terrasses.

Bonnieux, une vue imprenable sur le Luberon
Une harmonie toute provençale se dégage des toits en cascade, des calades sinueuses et des vieux remparts. Lieu de prédilection de célébrités, Bonnieux a cependant conservé sa tranquille bonhomie. Ses venelles qui n’en finissent pas de descendre et de monter rendent sa visite assez sportive… Pour un moment de pure contemplation, grimpez jusqu’au belvédère, près de l’ancienne église du XIIe siècle, à l’ombre des cèdres centenaires : le panorama à 360° y est à couper le souffle.

Saignon, un balcon sur le Luberon
Bâti en terrasses à flanc de roche, le village domine la vallée d’Apt. Maisons, calades, fontaine et église romane forment un ensemble parfait, à l’élégance discrète. On navigue avec ravissement entre son cimetière fleuri, ses placettes délicieuses et son rocher ocre. À 4 km, le long de la D48, se trouve le paisible hameau d’Auribeau, passage obligé pour rejoindre le Mourre Nègre, point culminant du massif du Luberon à 1 125 m.

Sivergues, le village du « bout du monde »
Blotti au fond d’un cul-de-sac, Sivergues est un hameau de “bout du monde”. Composé de quelques maisons construites sur un plateau, il domine un vaste paysage de chênes et de maquis. Le village a été investi au XVIe siècle par sept familles vaudoises. Une légende raconte que l’évêque d’Apt se serait rendu ici en compagnie de six jeunes femmes pour fonder le monastère des six vierges, ce qui lui aurait donné son nom.