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Gravina in Puglia

Gravina in Puglia est le prélude de la ville troglodytique de Matera, dans la région voisine de la Basilicate. Traversée par le torrent Gravina, cette ville est elle aussi constellée de grottes creusées dans le tuf par une civilisation rupestre qui habita pendant des milliers d’années dans la profonde gorge (gravina) lui ayant donné son nom. Cet habitat fut ensuite utilisé par les premiers chrétiens et durant les invasions du Ve siècle, lorsque les habitants se réfugièrent dans les grottes, et longtemps après. C’est à cette époque que la nouvelle ville (désormais ancienne) de Fondovico commença à se développer. Elle est avec Piaggio l’un des deux quartiers donnant sur la gorge. De 1380 à 1807, Gravina fut un fief des Orsini, originaires de Rome, et bénéficia de la richesse et de la protection de la famille. Le pape Benoît XIII, né sous le nom de Pietro Francesco Orsini (1649-1730), y vit le jour.

Visiter Gravina in Puglia 

Piazza Notar Domenico

Sorte d’antichambre du centre de la ville, cette place est dotée d’une fontaine centrale datant de l’époque de Ferdinand, connue sous le nom de Quattro Fontane. L’eau s’écoule encore par deux serpents marins sculptés. Inaugurée en 1778, elle marqua un tournant important pour Gravina, dont l’approvisionnement en eau posait problème depuis toujours. En face se dresse la Chiesa di Santa Maria del Suffragio ou Chiesa del Purgatorio construite au XVIIe siècle pour servir de mausolée à la famille Orsini. En témoignent les deux squelettes de part et d’autre du fronton brisé du portail principal et les ours – emblème des Orsini – qui soutiennent les faisceaux de colonnes qui l’encadrent. L’intérieur renferme notamment un tableau consacré à la Madonna del Suffragio, de Francesco Guarini (1611-1651) qui travailla longtemps pour les Orsini. Bien qu’il ressemble à une église, l’édifice voisin abrite la Biblioteca Finya, l’une des plus anciennes bibliothèques des Pouilles, qui conserve plus de 8 000 volumes. 

La cathédrale de Gravina in Puglia 

Cet édifice dédié à saint Jean-Baptiste remonte au XIe siècle, mais il a été largement reconstruit au XVe siècle suite à un incendie (1447) et à un tremblement de terre (1456). De la période normande, il a conservé la rose perçant le flanc sud, sur laquelle empiète le mur du bas-côté. À l’intérieur, le plafond à caissons, où sont insérées cinq toiles de la fin du XVIIe siècle, les autels plaqués de marbres polychromes et les stalles du chœur (XVIe siècle) méritent le coup d’œil. Gagnez ensuite l’extrémité de la place pour profiter de la vue spectaculaire depuis le belvédère donnant sur la gravina.

L'église San Michele delle Grotte

L’église la plus connue de la ville occupe un emplacement spectaculaire, dans la gorge. On y accède en descendant une volée de marches en face de la Chiesa del Purgatorio. Entièrement creusée dans la roche, cette église rupestre à cinq nefs (VIIIe -IXe siècles) conserve peu de traces de ses fresques d’origine. Ce qui fut la toute première cathédrale de Gravina est surtout connue pour son ossuaire des martyrs tués par les Sarrasins. Le 8 mai, à l’occasion de la fête de l’archange saint Michel, les habitants du quartier Fondovico la décorent de ballune, pièces de soie ou de velours richement ornées. L’église a été fermée suite à la chute de rochers dans la zone qui la surmonte. 

Les quartiers Rione Piaggio e Fondovico

Avec leurs maisons construites directement dans le tuf, les arches et les petites places à l’atmosphère familiale, les deux quartiers historiques de la ville semblent être une continuation naturelle de la gravina. Le quartier Fondovico est désormais entièrement réhabilité, et c’est un plaisir de s’enfoncer dans ses ruelles en montagnes russes. À Piaggio, on a une magnifique vue d’ensemble, depuis le belvédère de la cathédrale. Le projet de réhabilitation y est encore à l’étude, avec l’objectif d’accroître l’accessibilité de cette zone, habitée depuis le VIIIe siècle.

Le Palazzo Pomarici Santomasi

L’unique musée actuellement ouvert à Gravina vaut la visite. Précieux legs fait à la ville par le baron Ettore, qui mourut en 1917, il se compose de l’immeuble familial (du XVIe siècle) et de son contenu. Outre des tableaux napolitains des XVIIe et XVIIIe siècles et les 30 000 volumes de la bibliothèque du baron, on peut y voir des collections archéologiques, des armes, des majoliques ainsi que les appartements d’apparat de la famille. Le chef-d’œuvre reste la reconstitution de la crypte byzantine de San Vito Vecchio. Décorée de fresques de style byzantin, réalisées par un atelier local du XIIIe siècle, elle donne une idée de l’aspect d’origine de la Chiesa di San Michele delle Grotte.

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