Sicile : Culture

Culture et traditions en Sicile

Coutumes

On peut encore assister en Sicile à des représentations de pupi, de grandes marionnettes dont la tradition remonte au XIXe siècle. Les spectacles mettent en scènes des épopée du Moyen Âge telle la Chanson de Roland ainsi que des œuvres de l'Arioste et du Tasse. À travers les aventures des preux chevaliers médiévaux luttant contre les infidèles, transparaissent toutefois les vicissitudes de la société sicilienne actuelle.

Langue

Parallèlement à la langue italienne officielle, le dialecte sicilien reste largement parlé dans la population, y compris chez les jeunes.

Les mots et expressions suivants pourront vous être utiles :

Bonjour : buongiorno (ou ciao, informel)
au revoir : arrivederci (ou ciao, informel)
oui :
non : no
s'il vous plaît : per favore
merci : grazie
excusez-moi : mi scusi
je voudrais aller à... : voglio andare a...
hôtel/pension : albergo/pensione
restaurant : ristorante
petit déjeuner : prima colazione
déjeuner : pranzo
dîner : cena
office du tourisme : ufficio di turismo
avion : aereo
bus : autobus

Nourriture

La cuisine sicilienne fait la part belle à la fraîcheur des ingrédients, aux saveurs inattendues et aux associations succulentes. Le riche garde-manger de l’île a évolué au fil des siècles, façonné par des vagues successives d’envahisseurs, en s’appuyant toujours sur la fertilité du sol volcanique et l’omniprésence de la mer. De nombreuses recettes traditionnelles ont traversé les siècles jusqu’à nos jours.
Le poisson et les fruits de mer de la Méditerranée constituent des piliers parmi les plus durables de la gastronomie insulaire. Fruits et légumes abondaient déjà à l’époque des Grecs, quand Homère mentionnait le fenouil et les câpres sauvages poussant à flanc de colline et écrivait : “Là poussaient de grands arbres d’une belle venue : poiriers, grenadiers, pommiers aux fruits luisants, figuiers délicieux et luxuriants oliviers” (l’Odyssée, chant VII). Il fallut cependant attendre l’arrivée des Arabes pour que la cuisine prenne forme. Les Sarrasins introduisirent les aubergines, les citrons et, diton, les pâtes sur l’île. Ils accommodaient les plats avec du safran et des raisins secs et ajoutaient le croquant des amandes et des pistaches.
L’omniprésence du couscous de poisson sur les cartes des restaurants de l’ouest de la Sicile constitue une autre preuve de l’influence arabe. Les Sarrasins apportèrent également le sucre de canne, permettant de concocter de sublimes douceurs.
Le plus surprenant dans la cuisine sicilienne est que la plupart des saveurs sont nées dans la pauvreté et la pénurie. Ainsi, les extravagantes recettes des monsù (chefs ; une déformation du français “monsieur le chef”) employés par les aristocrates locaux ont été adaptées pour convenir au budget des moins fortunés : les aubergines ont remplacé la viande et la chapelure le fromage râpé. Les Siciliens veillent à préserver la fraîcheur des ingrédients et à ne pas laisser une saveur en dominer une autre. La simplicité est le maître mot des plats siciliens.
Aubergines, fenouil sauvage, agrumes, amandes, pistaches, câpres, olives, ricotta fraîche, espadon, thon, sardines et fruits de mer font partie des produits locaux omniprésents dans la cuisine sicilienne. Vous trouverez aussi d’innombrables spécialités régionales, souvent confectionnées avec des produits recommandés par la Fondazione Slow Food.

Religion

La religion tient une place prépondérante en Sicile. À l’exception de la petite communauté musulmane de Palerme et de celle, plus importante, de Tunisiens à Mazara del Vallo, les Siciliens sont à une écrasante majorité catholiques pratiquants. Même avant les accords du Latran entre l’État italien et le Vatican en 1929, qui fit du catholicisme la religion officielle du pays, la Sicile était déjà profondément catholique, conséquence de cinq siècles de domination espagnole. Depuis la renégociation du traité en 1984, le catholicisme n’est plus la religion d’État, mais ses principes sont reconnus “patrimoine historique” et l’enseignement religieux est devenu facultatif. Si ces mesures correspondent à la réalité au nord de Rome,  l’Église demeure forte et influente dans le Sud, particulièrement en Sicile.

Arts

De ses divers occupants, la Sicile a conservé un patrimoine architectural singulier. Ancienne colonie grecque, elle possède de somptueux vestiges helléniques tels la vallée des Temples d'Agrigente, les temples de Sélinonte et de Ségeste, et bien sûr la mythique Syracuse. De la rencontre entre les cultures arabe et normande est née au Moyen Âge une forme hybride, le style arabo-normand (chapelle Palatine de Palerme, cathédrale de Cefalù), souvent mâtiné d'éléments byzantins. Si la Renaissance a eu peu d'influence dans l'île, on peut, en revanche, y admirer de beaux exemples de monuments baroques.

Dans le domaine de la peinture, l'histoire n'a retenu que le nom d'Antonello da Messina (v. 1430- v. 1479), natif de Messine, qui travailla surtout à Naples, à Venise et peut-être à Rome. Marqué par la peinture flamande, il est notamment l'auteur d'un curieux portrait d'inconnu conservé au musée Mandralisca de Cefalù.

La Sicile peut se targuer d'avoir apporté sa contribution à l'art lyrique en la personne de Vincenzo Bellini (1801-1835), compositeur des célèbres opéras Norma et La Somnambule.

La littérature italienne doit beaucoup au dramaturge sicilien Luigi Pirandello (1867-1936, Six personnages en quête d'auteur), prix Nobel en 1934. Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa (1896-1957) évoque le déclin de l'ordre féodal dans l'île au moment de l'unité italienne. Ce livre a été porté à l'écran par Visconti en 1963. Enfin, Leonardo Sciascia (1921-1989) a consacré son œuvre à la peinture des mœurs de sa Sicile natale. Le plus connu de ses romans, Le Jour de la chouette, illustre notamment l'emprise de la mafia sur la société.

Mis à jour le : 1 mars 2019
Vizeat

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