Martinique

Martinique : environnement, nature et animaux

Géographie

Baignée à l'ouest par la mer des Antilles et à l'est par l'océan Atlantique, la Martinique est, en superficie, la deuxième île des Antilles françaises, après la Guadeloupe. Dans le Nord de l'île se détache un massif montagneux dominé par la fameuse montagne Pelée (1 397 m), volcan en activité. Le Centre est dominé par un paysage de plaines, tandis que des collines s'étirent dans le Sud. La côte dentelée se découpe en baies profondes et en criques. Les amateurs de forêt tropicale humide trouveront leur bonheur sur un gros tiers de la Martinique.

Les îlets en Martinique

Des écosystèmes originaux

La Martinique est entourée de 48 îlets, principalement au large de la côte atlantique. Leur ensoleillement et leur sécheresse en font des milieux naturels singuliers, réservoirs de nombreuses espèces végétales. Y poussent des essences rares comme le mûrier-pays, le grand cosmaya ou le courbaril. Ils sont aussi le refuge d'espèces animales originales, comme l'Iguana delicatissima, sur l'îlet Chancel et abritent une avifaune particulièrement riche (235 espèces recensées, permanentes ou migratoires).

Des paradis convoités

Baignés d'eau turquoise et bordés de récifs coralliens, nombre de ces îlets, souvent à quelques encablures de la côte, sont aussi de véritables petits paradis tropicaux. Ceux du François et du Robert, jadis lieux de villégiature réservés aux riches békés, constituent désormais l'une des attractions phares du tourisme en Martinique. Vous pourrez les rejoindre à bord de gros bateaux, d'une yole de pêcheur, d'un catamaran ou, encore mieux, en kayak. Vous y trouverez des plages magnifiques et les fameux fonds blancs, piscines naturelles en pleine mer où l'on sacrifie au rituel du «baptême du rhum».

Les forêts et les jardins en Martinique

On recense plus de 3 000 espèces végétales sur l’île, dont près de 200 fougères, 396 arbres et des centaines de fleurs. Pour les découvrir, aventurez-vous à travers les 47 500 ha de forêt que compte la Martinique ou visitez l’un des somptueux jardins qui y ont été aménagés.

La forêt tropicale humide (hygrophile)

Elle recouvre les montagnes du Nord, où poussent fougères arborescentes, bambous, épiphytes (ananas-bois, philodendrons, lianes…) et essences de bois dur, comme l’acajou, le palissandre, le caroubier, le gommier blanc, le châtaignier ou le fromager. C’est aussi là que se dresse le marbri, ou bois bandé, aux propriétés aphrodisiaques

La forêt sèche (xérophile)

Plus rabougrie et clairsemée, composée de gommiers rouges, poiriers-pays, mapous, elle occupe les plaines. Sur le littoral, on trouve le cocotier, le raisinier bord de mer (Coccoloba unifera) – arbre tortueux aux faux fruits en forme de grain de raisin –, le flamboyant et le frangipanier, mais aussi le dangereux mancenillier. La patate bord-de-mer est une sorte de liane qui rampe jusque sur le sable et donne de jolies fleurs pourpres.

La mangrove et la savane

Elle se développe le long des côtes protégées, dans les zones basses inondées par la mer. Quatre essences de palétuviers (ou mangles) se sont adaptées à ce milieu inhospitalier. Le palétuvier jaune est réputé imputrescible. Les régions méridionales de l’île, au climat plus sec, se caractérisent par une végétation de savane composée de cactées, frangipaniers, ti-baumes, de campêches et d’acacias.

Les jardins botaniques en Martinique

La vedette sur l’île, c’est le jardin de Balata et sa profusion de plantes et d’arbres tropicaux. Le jardinier de Balata a aussi conçu le jardin botanique du Carbet, aménagé parmi les ruines de l’ancienne habitation Latouche, qui accueille désormais un zoo. Au Morne-Rouge, le domaine d’Émeraude ravit les promeneurs avec ses jardins et ses sentiers d’interprétation en pleine forêt tropicale. Le jardin de Bonneville, la plantation Beauvallon, le très beau Jardin de la montagne, le musée de la Banane, la ferme An Griyav’la, l’habitation Clément ou l’habitation Chalvet sont d’autres endroits remarquables pour observer cette flore exubérante.

Les jardins créoles

Ces petits jardins de subsistance dont la tradition remonte au temps de l’esclavage, associent culture de fruits, de légumes-pays, de fleurs, d’épices et de plantes médicinales. Ces cultures font l’objet d’un regain d’intérêt dans toute l’île. Vous en verrez des illustrations à la savane des Esclaves.

La canne à sucre en Martinique

Originaire d'Inde, la canne à sucre fut introduite en 1644 aux Antilles. Sa culture, entreprise par les colons hollandais, marqua le début de la traite des esclaves africains, main-d'œuvre gratuite acheminée de force durant deux siècles aux Antilles pour cultiver les champs de canne. Avec l'arrivée du sucre de betterave et l'avènement de la machine à vapeur, les habitations sucrières se sont peu à peu reconverties en distilleries. Faute d'être suffisamment compétitives pour produire du sucre et trop éloignées des usines pour livrer leurs cannes, beaucoup choisissent en effet de broyer elles-mêmes leurs cannes et de distiller directement le jus. C'est la naissance du rhum agricole qui gagnera en notoriété au cours du XXe siècle. Après avoir connu son apogée à la fin du XIXe siècle, la production de rhum a cependant commencé à décliner à partir des années 1950.
La canne à sucre occupe aujourd'hui 14 % de la superficie agricole de l'île (2 fois moins que la banane). Quelque 10 kg sont nécessaires pour faire 1 litre de rhum.

La faune en Martinique

Si l'on met à part la vie aquatique, la faune locale est relativement pauvre. En effet, longtemps immergées et soumises aux cataclysmes, les Petites Antilles n'ont offert que récemment un habitat propice à un peuplement animal et n'ont jamais constitué une voie naturelle pour les migrations en provenance du continent. Les colons ont bien importé un certain nombre d'espèces (d'autres firent la traversée en clandestins !), mais ils en éliminèrent d'autres par l'introduction de nouveaux prédateurs et la chasse intensive, comme le lamantin, l'agouti ou les perroquets, aujourd'hui disparus. Parmi les espèces importées, on trouve la mangouste, un petit mammifère carnivore que les planteurs firent venir d'Inde pour combattre les rats… sans succès.
Deux espèces de ce saurien sont présents sur l'île : Iguana iguana, originaire d'Amérique du Sud (le fort Saint-Louis, à Fort-de-France, en abrite une colonie rescapée d'un ancien zoo) et Iguana delicatissima, plus rare et protégé, présent sur l'îlet Chancel.

Au chapitre des reptiles, il est peu probable que vous échappiez à l'omniprésent lézard anoli, ou au mabouya (gecko), mais il vous faudrait jouer de malchance pour avoir affaire au redoutable fer-de-lance, ou trigonocéphale (Bothrops lanceolatus). Ce serpent mortel, de la famille du crotale, mesure entre 1,5 et 2,5 m, fréquente les plantations et les forêts, mais il est devenu rare et chasse surtout la nuit.

L'île abrite aussi quatre espèces de grenouilles, dont le crapaud buffle (introduit pour lutter contre les hannetons), et l'hylode de la Martinique au concert nocturne caractéristique. Les crabes (touloulous, crabes violoniste, crabes blancs, ciriques…) occupent à peu près tous les biotopes. Unique représentant des marsupiaux dans les Antilles, le manicou (opossum) est un petit mammifère jadis prisé pour sa chair. Il est aujourd'hui protégé, mais il continue de payer un lourd tribut à la circulation automobile… Les chauves-souris sont omniprésentes.

Les oiseaux

Hérons, balbuzards, pélicans bruns, frégates, colibris, sucriers, quiscales (merles), cicis, siffleurs des montagnes… l'avifaune compte une quarantaine d'espèces. Parmi elles, les trembleurs de la Martinique (grive trembleuse et moqueur blanc) et le carouge (oriole de la Martinique) sont menacés.

Les insectes en Martinique

Dans la grande famille des insectes, se distingue la matoutou-falaise, une belle mygale bleu et rouge en voie de disparition. Sa morsure est comparable à une piqûre de guêpe. La scolopendre (mille-pattes) inflige en revanche une morsure plus douloureuse. Le ravet, ou blatte américaine, s'il n'est pas d'agréable compagnie, reste inoffensif. Tout comme le phasme, surnommé « cheval bon Dieu », que son mimétisme avec les arbres ou les tiges rend presque invisible. Cabrits-bois, tac-tac et grillons se signaleront, quant à eux, par leurs concerts. Enfin, les moustiques sont loin d'être menacés de disparition. Pensez à vous protéger dès la tombée de la nuit !

La faune marine en Martinique

Ce n'est pas un hasard si la Martinique est une destination de plongée ! La faune marine est très riche : outre les poissons ramenés par les pêcheurs (dorade coryphène, coulirou, colas, thon, marlins, bonite, raie…) et les ouassous (crevette d'eau douce pouvant mesurer jusqu'à 30 cm), les fonds marins sont peuplés de tortues, langoustes, lambis, barracudas, requins bleus, dormeurs et marteaux. Éponges, gorgones, coraux, anémones, étoiles de mer, oursins et une armada de poissons tropicaux et colorés (poissons-papillons, perroquets, demoiselles, sergents-majors, balistes, chirurgiens, platax…) font le bonheur des plongeurs. Les dauphins vivent aussi près des côtes.

Voir aussi

Le catalogue des éditions Lonely Planet

L’évasion commence ici, découvrez nos guides et livres de voyage.

#ExperienceLonely