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Publié le 17/11/2025 8 minutes de lecture
À six heures de route au nord de Hanoï s’étend un avant-poste montagneux devenu l’une des destinations les plus célèbres d’Asie du Sud-Est.
Sapa se trouve sur un plateau montagneux souvent enveloppé de brume, tout près de la frontière chinoise. Depuis cette ville, vous pouvez facilement partir en randonnée vers un village hmong, puis, si vous le souhaitez, tenter l’ascension du plus haut sommet du Vietnam.
Créée il y a un siècle comme station climatique par les Français, Sapa n’offre pourtant plus vraiment l’image d’un refuge tranquille en montagne. Aujourd’hui, la ville croule sous les chantiers poussiéreux, résonne des bars karaoké et voit défiler des centaines de minibus touristiques.
Mais ne vous arrêtez pas à cette première impression. Car Sapa, c’est avant tout la vallée qui l’entoure : un paysage spectaculaire de cascades et de rizières en terrasses, d’où partent de nombreux treks et excursions à moto, et où se côtoient plusieurs cultures locales.
Poursuivez votre lecture pour découvrir comment préparer un premier voyage à Sapa à la fois enrichissant et mémorable.
La meilleure période pour visiter Sapa
L’automne est la meilleure saison pour visiter Sapa. Les rizières en terrasses prennent une belle couleur jaune doré et la fraîcheur de l’air rend les randonnées très agréables. Le printemps est aussi un bon choix : les journées sont douces, le ciel souvent dégagé et les collines se couvrent de fleurs.
Les saisons plus extrêmes demandent un peu de préparation. En hiver, il fait vraiment froid à Sapa — c’est même l’un des rares endroits du Vietnam où il peut neiger. Pensez à emporter des vêtements chauds.
En été, les rizières deviennent d’un vert lumineux. L’altitude permet d’éviter la chaleur écrasante du reste du pays, mais la saison est marquée par des pluies fréquentes. Les sentiers peuvent devenir glissants et boueux, de bonnes chaussures de marches sont donc indispensables. C’est aussi une période très fréquentée : les vacances scolaires entraînent une hausse des prix.
Conseil : si vous en avez la possibilité, venez en semaine. Le week-end, Sapa et ses environs sont souvent envahis par les touristes, quelle que soit la saison.
Combien de temps prévoir à Sapa ?
Prévoyez au minimum deux journées complètes à Sapa. Cela suffit, par exemple, pour découvrir la ville et ses alentours : visiter le musée, flâner au marché, puis partir en moto jusqu’au col de Tram Ton après le déjeuner. Le lendemain, vous pourrez consacrer une journée entière à une randonnée au cœur des rizières en terrasses.
Mais pour vraiment profiter de la région, comptez plutôt trois à quatre jours. Vous aurez ainsi le temps d’entreprendre un trek de plusieurs jours à travers les villages, ou de vous lancer dans l’ascension du mont Fansipan ou d’un autre sommet des environs.
Comment aller et se déplacer à Sapa ?
La plupart des voyageurs rejoignent Sapa en prenant le train de nuit reliant Hanoï à la ville frontalière de Lao Cai. Une fois arrivés à Lao Cai, vers 5 h du matin, il suffit de prendre un bus d’environ une heure pour atteindre Sapa.
À Lao Cai, soyez vigilant face aux arnaques fréquentes autour des minibus. Certains chauffeurs – et parfois même des employés de la gare – tenteront de vous convaincre que la seule option est un minibus privé, à un prix variant entre 100 000 et 300 000 dôngs par personne. C’est faux. Un minibus public rouge et jaune, parfaitement officiel, part toutes les 20 minutes depuis la partie gauche du parking de la gare. Le billet coûte 40 000 dôngs.
Vous pouvez aussi rejoindre Sapa directement en bus depuis Hanoï (environ six heures depuis le centre-ville ou l’aéroport international de Noi Bai), depuis Ha Giang (environ six heures également) ou depuis Mu Cang Chai (cinq heures). Les bus sont plus rapides que le train et offrent des horaires plus flexibles. Ils déposent généralement les passagers directement dans le centre de Sapa, sans passer par Lao Cai.
Une fois sur place, le centre-ville se parcourt facilement à pied. Pour explorer les vallées et les cols environnants, la meilleure option reste la location d’une moto.
Les meilleures choses à faire à Sapa
Découvrez les meilleures activités à faire à Sapa au Vietnam
Escalader (ou prendre le téléphérique) le mont Fansipan
Sapa est dominée par le mont Fansipan, qui culmine à 3 143 m et détient le titre de plus haut sommet du Vietnam. Une photo prise au sommet, avec les vallées profondes en contrebas et les nuages qui effleurent les crêtes, fera sans doute partie des plus belles images de votre voyage.
Deux options s’offrent à vous pour atteindre le sommet : l’itinéraire facile et l’itinéraire sportif.
L’option la plus simple consiste à emprunter le téléphérique. Renseignez-vous auprès de votre hébergement pour acheter un billet (environ 800 000 ₫ par personne). Le trajet dure une quinzaine de minutes et vous dépose presque au sommet.
L’option la plus exigeante consiste à monter à pied. Le sentier est abrupt, parfois glissant, et la présence d’un guide est indispensable. La plupart des agences proposent des ascensions de deux jours avec nuit en montagne. Les randonneurs expérimentés peuvent tenter l’aller-retour en une journée, à condition de partir avant l’aube.
Au sommet, prévoyez du temps pour admirer la statue du Grand Bouddha, haute de 21 m, et visiter le monastère zen de Bich Van. Quelle que soit la saison, il fait froid là-haut : vérifiez la météo avant votre ascension, car la visibilité peut être très réduite lorsque les nuages s’accumulent.
Le sommet du Fansipan est souvent fréquenté. Si vous préférez une expérience plus authentique, tournez-vous vers une randonnée guidée sur un autre sommet de la chaîne Hoàng Liên, comme le Pu Ta Leng (4ᵉ plus haut sommet du pays) ou le Bach Mộc Lương Tử (3ᵉ). Ces montagnes offrent des panoramas remarquables, souvent sans la foule du Fansipan.
Randonner dans les villages autour de Sapa
Pour vraiment découvrir Sapa, il faut quitter la ville et s’enfoncer dans la vallée. La randonnée est la meilleure manière d’explorer les villages hmong et dzao, deux communautés au cœur de l’identité culturelle de la région.
Les randonnées à Sapa demandent un peu d’effort, mais la récompense est à la hauteur. Les sentiers longent les rizières en terrasses, traversent des champs cultivés et franchissent de petits ponts de bambou.
Il est possible de partir seul, mais les chemins sont rarement balisés et il est très facile de se perdre. Mieux vaut donc faire appel à un guide local. Vous soutiendrez ainsi l’économie locale et profiterez d’explications précieuses sur la région et la vie des villages. La plupart des guides parlent très bien anglais et partagent volontiers leurs connaissances sur la faune, l’artisanat, la gastronomie ou la médecine traditionnelle.
Évitez les agences basées à Hanoï : pour trouver un bon guide, tournez-vous plutôt vers des organisations réputées à Sapa, comme Ethos, Sapa Sisters ou Nomad Trails. Elles vous aideront à préparer un trek adapté à votre rythme et à la durée de votre séjour. Certains voyageurs choisissent une simple randonnée de quelques heures, d’autres partent plusieurs jours de village en village.
Les backpackers optent souvent pour des auberges dans des villages comme Lao Chai ou Ta Van, tandis que d’autres préfèrent passer la nuit chez l’habitant dans un hameau hmong comme Sa Seng ou Hang Da. Difficile de faire plus authentique au Vietnam que de partager une soirée tranquille avec une famille locale, à préparer du tofu bouilli, des rouleaux de printemps ou des légumes sautés… le tout accompagné, bien sûr, d’un verre de vin de riz.
Remonter le temps au musée culturel de Sapa
Souvent ignoré des voyageurs, le musée culturel de Sapa offre pourtant un excellent aperçu de l’histoire et de la richesse ethnographique de la région. Au rez-de-chaussée, une série de photos en noir et blanc montre Sapa à ses débuts : une poignée de petits hameaux entourant quelques bâtiments coloniaux français, reliés entre eux par de modestes sentiers de montagne.
À l’étage, plusieurs expositions présentent comment les communautés hmong et dzao fabriquent leurs objets artisanaux, conçoivent leurs costumes traditionnels et construisent leurs maisons, révélant des savoir-faire ancestraux.
L’entrée est gratuite. Prévoyez une petite demi-heure pour la visite, idéalement après un café matinal sur la terrasse du Petit Gecko, non loin de là. Le musée se situe juste au nord de la gare de Sapa, à côté de la grande place : montez les quelques marches au fond du parking, et vous le trouverez sur votre gauche, à l’ombre des arbres.
Franchir le col de Tram Ton
Pas besoin d’être un grand randonneur pour profiter des paysages spectaculaires de Sapa : il suffit de louer une moto et de suivre les routes de montagne, en s’arrêtant aux nombreux points de vue.
Mr Mung est un loueur de motos fiable. Il est vivement conseillé de posséder un permis moto international ou vietnamien. Sans cela, mieux vaut louer une voiture avec chauffeur.
Quittez Sapa par le nord-ouest en empruntant la QL4D. La route quitte rapidement la ville, grimpe entre falaises et crêtes, puis mène à Thác Bạc (la « cascade d’Argent »), visible directement depuis la route, ou à Thác Tình Yêu (la « cascade de l’Amour »), plus paisible. Toutes deux se trouvent à environ 30 minutes de Sapa. Pour rejoindre la cascade de l’Amour, il faudra marcher une demi-heure depuis le parking : un effort qui décourage une partie des visiteurs, ce qui garantit un lieu plus tranquille. Par temps chaud, on peut même se rafraîchir dans le bassin.
Poursuivez ensuite jusqu’au belvédère de Chu Va, à environ 30 minutes des cascades — davantage si vous multipliez les arrêts photo. Tout au long du trajet, les vallées verdoyantes et les pics abrupts offrent des panoramas somptueux, une excellente alternative pour ceux qui n’ont pas le temps d’entreprendre la boucle de Hà Giang lors de leur voyage au Vietnam.
Mon activité préférée à Sapa
Le centre de Sapa regorge de restaurants de hot pot. Ils offrent de généreux repas et de jolies vues depuis leurs balcons, mais ils ne reflètent qu’en partie la richesse culinaire issue des cultures montagnardes de la région.
Pour découvrir une gastronomie vraiment ancrée dans les traditions locales, le groupe Ethos propose le Sapa Specialty Food Tour, un dîner en trois étapes animé par des guides Hmong. L’expérience commence dans un petit restaurant tenu par une femme hmong, où l’on déguste des spécialités comme des escargots cuits à la vapeur, des œufs de caille frits ou des sauterelles grillées.
Le parcours se poursuit ensuite au marché de Sapa. Vous y goûterez — ou simplement observerez, selon vos envies — des produits locaux tels que des champignons sauvages très parfumés ou des grenouilles grillées. L’endroit est vivant, un peu chaotique, mais incroyablement coloré.
Le dernier arrêt se fait dans un petit restaurant, à deux pas du marché, où vous sera servie une omelette préparée avec des œufs de fourmis, accompagnée de pousses de bambou et de quelques verres de vin de riz.
Au-delà de la dégustation, ce tour est l’occasion d’échanger avec des guides chaleureux, qui racontent leur quotidien dans la vallée et la place qu’occupe la cuisine dans la vie des communautés locales.
Quel budget prévoir ?
Au Vietnam, même dans les zones touristiques, les paiements se font encore principalement en espèces. Toutefois, de nombreux hôtels et restaurants acceptent désormais les cartes de crédit internationales.
Budget indicatif :
- Lit en dortoir : 60 000 à 150 000 d
- Nuit chez l’habitant : 100 000 à 400 000 d
- Chambre d’hôtel pour deux : 400 000 à 850 000 d
- Bus Lao Cai ↔ Sapa (trajet simple) : 40 000 d
- Location de moto / jour : 150 000 à 250 000 d
- Randonnée guidée dans les rizières : 750 000 à 1 000 000 d
- Café : 35 000 d
- Petit-déjeuner occidental : 150 000 à 250 000 d
- Dîner hot pot : autour de 400 000 d
- Street food / repas au marché nocturne : 100 000 à 200 000 d
- Bière artisanale importée dans un bar : 70 000 d
Nos conseils pour organiser votre visite de Sapa au Vietnam
Voici quelques conseils pratiques avant de partir.
Prévoyez des vêtements chauds
À Sapa, les soirées sont fraîches, même en plein été. Si vous arrivez en ville sans vêtements chauds, pas d’inquiétude : vous trouverez de nombreuses boutiques où acheter vestes, pantalons ou chaussettes de bonne qualité, même si les prix y sont souvent un peu élevés.
Conduisez prudemment
Si vous louez une moto, allez-y prudemment. La plupart des routes autour de Sapa sont en mauvais état et peuvent être dangereuses. Évitez les pistes en terre dans la vallée, sauf si vous êtes vraiment expérimenté, titulaire d’un permis valable, bien assuré et équipé d’une moto puissante et fiable. Si vous ne remplissez pas toutes ces conditions, mieux vaut réfléchir à deux fois avant de vous lancer sur ces routes.