-
Publié le 17/12/2025 6 minutes de lecture
Le Cap-Vert ne se résume pas à une carte postale. Derrière ses plages dorées, ses vallées vertigineuses et ses volcans lunaires, l’archipel cache une multitude de rythmes, d’ambiances et de façons de voyager. Ici, chaque choix compte : l’île que l’on visite, la saison à laquelle on part, la manière dont on se déplace, mange, échange ou observe.
Avant de boucler vos valises, quelques repères permettent d’éviter les faux pas et de profiter pleinement de l’expérience capverdienne. Des îles à privilégier selon vos envies aux petits détails du quotidien, voici dix conseils essentiels pour préparer votre voyage au Cap-Vert et le vivre pleinement, une fois sur place.
Conseil n°1 : choisissez vos îles selon votre style de voyage
Choisir son île au Cap-Vert, c’est choisir son voyage. Vous voulez marcher pendant des heures ? Direction Santo Antão. Vous rêvez d’une semaine de plages blondes et de vent salé ? Sal ou Boa Vista feront le job. Vous préférez la culture, les rencontres et l’animation ? Santiago ou São Vicente sont pour vous. Vous aimez les paysages volcaniques noirs et lunaires, cap sur Fogo. Chaque île correspond à une envie, un tempo, une personnalité : mieux vaut donc réfléchir à ce que vous recherchez vraiment.
Pour une semaine, concentrez-vous sur une ou deux îles afin de bien vous en imprégner, sans courir. Pour un séjour plus long, pensez itinéraire : rester au moins trois jours par île permet de s’immerger sans frustration. Et n’oubliez pas que l’archipel est vaste : par exemple, plus de 150 km séparent Boa Vista de Santiago, et l’on passe d’une île à l’autre surtout par avion. Les liaisons en ferry existent mais restent limités à quelques îles et imprévisibles selon la météo.
Conseil n°2 : le meilleur moment pour partir dépend de vos envies
Le Cap-Vert se découvre toute l’année, mais chaque saison raconte l’archipel autrement. De novembre à juin, les alizés balaient le ciel et dévoilent des horizons d’une netteté presque insolente : le moment parfait pour arpenter les sentiers de Santo Antão ou se mesurer au Pico do Fogo. De juillet à octobre, l’air se charge, les averses éclatent et les vallées s’habillent de dégradés de verts vifs, une saison taillée pour nager, flâner et lézarder sur Boa Vista ou Sal.
Si vous aimez le kitesurf, vous choisirez l’hiver, si vous randonnez, plutôt le printemps. Quelle que soit la saison, méfiez-vous du soleil, même si les nuages le voilent. De novembre à juin, les 24 à 30 °C s’installent. En été, la température peut atteindre 32 °C. Quant à celle de la mer, elle oscille entre 24° et 28°C. Pensez à vous munir de lunettes de soleil, crème solaire, d’un pull et d’un petit coupe-vent : le Cap-Vert aime les contrastes.
Conseil n°3 : anticipez les transports vers et entre les îles
Rejoindre le Cap-Vert depuis la France, ce n’est pas compliqué, mais ça se prépare un minimum. Plusieurs vols directs décollent plusieurs fois par semaine de Paris‑Orly, Paris‑CDG, Lyon, Marseille, Toulouse ou Nantes vers les îles principales : Sal, Boa Vista, Praia ou São Vicente. Comptez 5h45 à 6h30 de vol. Transavia France et Cabo Verde Airlines assurent la plupart de ces liaisons, souvent saisonnières, tandis que TAP Portugal ou Royal Air Maroc proposent des vols avec escales via Lisbonne, Casablanca ou Porto si vos dates ou votre ville de départ ne correspondent pas aux directs. Choisissez votre île, réservez tôt, et en moins de six heures, vous êtes au soleil !
Se déplacer au Cap-Vert prend du temps. Entre les îles, les vols domestiques filent vite mais restent parfois capricieux, et les ferries ne relient que peu d’îles. Sur place, transports en commun, pick-up ou taxi privé suffisent, avec des tarifs fixes et des sourires garantis. Pour vous donner une idée : un trajet en taxi à Praia tourne autour de 2 €. Louer une voiture offre liberté et flexibilité, mais sur certaines îles, notamment Santo Antão, São Nicolau ou Boa Vista, il est préférable de partir avec un guide et en 4 x 4 pour affronter des routes étroites, cabossées, sinueuses ou rouler sur de longues bandes de sable.
Conseil n°4 : réservez votre hébergement suffisamment tôt
Les hébergements au Cap-Vert étonnent par leur diversité mais il y en a relativement peu. De superbes hôtels de luxe comme ceux de la chaîne Barcelo sur Santiago et Boa Vista aux pensions et maisons d’hôtes simples mais pleines de charme, en passant par des boutiques-hôtels design nichés dans les quartiers historiques ou au bord de la plage, chacun peut trouver son compte. Partout, l’accueil capverdien est généreux, et chaque séjour mêle authenticité locale et confort adapté à tous les budgets. Pour les petits hôtels de charme ou insolites et les boutiques-hôtels, mieux vaut réserver longtemps à l’avance - entre neuf mois et un an - surtout si vous voyagez entre novembre et mai.
Conseil n°5 : procurez-vous une carte SIM locale
Côté connexion, en ville, la 4G passe généralement sans problème tandis que dans les vallées ou sur les plages isolées, le signal se fait plus rare. Il est fortement recommandé de se procurer une carte SIM locale pour éviter les mauvaises surprises avec votre opérateur français. Vous pouvez l’acheter dès l’arrivée à l’aéroport ou opter pour une SIM virtuelle via l’appli Kolet, suffisante pour WhatsApp, indispensable au Cap-Vert. Vous trouverez du Wi-Fi assez facilement dans les hôtels, les cafés et les restaurants, et ainsi rester relativement connecté sans souci.
Conseil n°6 : prévoyez de l’argent liquide
L’escudo capverdien reste roi, mais l’euro circule partout. Les cartes bancaires passent surtout dans les hôtels et restaurants, alors mieux vaut toujours garder un peu de liquide pour les taxis, les marchés ou une cachupa (plat national) improvisée. Les distributeurs existent dans les villes, mais ne fonctionnent pas toujours : partez avec du cash, changez vos euros ou gardez-les car vous pourrez payer directement avec pratiquement partout. Attention, ne repartez pas du Cap-Vert avec des escudos : hors de l’archipel, vous ne pourrez ni les échanger, ni les vendre.
Conseil n°7 : régalez-vous avec la gastronomie locale !
Au Cap-Vert, pas de MacDo, pas de chaînes de fast-food, pas d’hypermarché. C’est le paradis des marchés locaux où les étals explosent de couleurs, d’odeurs et de saveurs : légumes, herbes, fruits exotiques, poissons et poulets se mêlent en véritables tableaux vivants. Le Cap-Vert se goûte autant qu’il se contemple.
La cachupa, ragoût copieux à base de haricots et de maïs, réchauffe le cœur, tout comme le ragoût de cabri, tendre et parfumé. Les poissons grillés, comme la sériole, accompagnés de légumes locaux, patates douces ou manioc, sont un régal face à l’océan. Ne manquez pas le fromage de chèvre servi avec de la confiture de papaye, ou les fruits tropicaux juteux et parfumés, sans oublier le pudim, flan au fromage, dont la recette rivalise avec celles de nos grand-mères. Manger local, c’est toujours simple, frais et délicieux. Côté boissons, l’eau du robinet n’est pas potable. Rabattez-vous sur les bouteilles d’eau minérale. Et pour trinquer, goûtez la bière locale Strela, le vin blanc ou rouge Cha de Fogo, le grogue, rhum local, et le café volcanique de Fogo, intense et généreux.
Conseil n°8 : laissez-vous porter par la musique capverdienne
Qu’il s’agisse du morna, de la coladeira ou du funaná : au Cap-Vert, la musique rythme chaque instant. Même si vous ne comprenez pas les paroles, laissez-vous emporter par les mélodies, les percussions et les guitares. Pour vous familiariser avec ce langage universel, écoutez Césaria Évora, Tito Paris ou encore Cremilda Medina. Et préparez-vous aux surprises : parfois, on vient vous chercher pour danser comme au Quintal da Música à Praia, sur Santiago… Entrainé par les battements du batuko, vous vous surprenez à taper des pieds et à vous déhancher, contribuant ainsi à une frénésie collective mémorable !
Conseil n°9 : apprenez quelques mots de Portugais
Le portugais est la langue officielle, mais le créole capverdien est celle du cœur. Quelques mots suffisent à déclencher des sourires et des échanges : un « bom dia » (bonjour) ou un « tudu dretu ? » (tout va bien ?) créent instantanément une connivence. Le portugais s’affiche sur les panneaux, le créole pulse dans les conversations, et le français surgit ici et là, reflet d’une diaspora très présente en France : de nombreuses familles capverdiennes y vivent depuis des générations, et les liens avec le pays restent forts.
Conseils n°10 : observez, photographiez et échangez sur les marchés
Pour vos souvenirs, direction les marchés ! Au Cap-Vert, faire du shopping est un vrai régal pour les yeux, le porte-monnaie et l’objectif. Les étals explosent de couleurs : poteries, bijoux, objets artisanaux, pagnes, accessoires en tissus… Attention, les femmes sur les marchés n’apprécient pas d’être photographiées à la sauvette. Demandez-leur ! Un petit « Posso tirar uma foto? » (Puis-je prendre une photo ? » suffit à créer un sourire. Enfin, n’oubliez pas que marchander est un art : chaque prix se négocie, chaque échange devient un petit moment qui finit par s’inscrire dans vos souvenirs.