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Publié le 23/09/2013 6 minutes de lecture
La Grande Muraille de Chine : ce vaste ensemble de fortifications militaires part de la frontière de la Corée du Nord, enjambe un fleuve, descend jusqu’à la mer, serpente au-dessus de montagnes près de Beijingen Chine,disparaît ici, reparaît là, avant d’être mis à mal par les vents des déserts du Nord-Ouest.
Jinshanling
La randonnée de Jinshanlingà Sìmatái, près de Beijing, est très agréable à la fin de l’automne. En été, il vous faudra beaucoup d’eau et un chapeau. Beaucoup d’auberges de jeunesse proposaient cette marche avant la fermeture de Simatái pour rénovations ; il est prévu que ce tronçon soit réouvert.
La randonnée au départ de Jinshanling (3 à 4 heures), sans grande difficulté, traverse de vastes étendues sauvages et isolées. Le mur, mêlant des parties restaurées ou brutes, est très photogénique. Gagnez la muraille par la porte Est à Jinshanling (20 min de marche avec escaliers) puis tournez à gauche en arrivant au mur.
Une portion de la Grande Muraille àJinshanling.Brian Jeffery Beggerly
Fort de Jiayùguan
Battu par les vents du désert, le fort de Jiayùguan, dans le Gansù, se dresse fièrement avec, en arrière-plan, des sommets enneigés. C’est ici que commence l’extrême ouest de la Chine. Le billet d’entrée pour le fort donne accès à tous les monuments recensés ci-après, excepté les tombes Wèi et Jín.
Tous ces monuments sont hors de la ville : pour ceux qui sont inclus dans ce billet (y compris les tombes), prévoir 100-150 ¥ de taxi selon le temps consacré et 200 ¥ pour la demi-journée. À quelque 9 km au nord du fort, cette portion de muraille qui s’étend au nord de Jiayùguan fut reconstruite en 1987, et daterait à l’origine de 1539. Après une montée plutôt rude, la vue sur le désert et les pics scintillant de neige au loin est splendide.
Jiànkòu
Le tronçon le plus authentique de Beijing n’est pas facile à atteindre, mais vous prendrez à Jiànkòu de très belles photos, ferez de l’exercice et ramènerez de merveilleux souvenirs. Rejoignez le tronçon arrière de Jiànkòu, accessible depuis la ville de Huáiróu. De là, on découvre un beau panorama sur la Grande Muraille : l’édifice en briques délabré serpente le long d’une arête de montagne, dans un cadre sublime.
Il est toutefois dangereux et officiellement illégal de marcher sur cette partie de la muraille, car elle n’est pas restaurée. Portez des chaussures aux semelles agrippantes et ne tentez jamais de traverser ce tronçon sous la pluie, en particulier pendant un orage. Par beau temps, le secteur de Jiànkòu permet de marcher et de camper le long du mur.
Coucher de soleil à Jiànkòu.avpeiron2
Huánghua Chéng
Contrairement à d’autres sections où pullulent les attrape-touristes, celle de Huánghua Chéng a conservé son authenticité. Avec de bonnes chaussures et des envies d’aventure, vous y ferez de superbes randonnées. Huánghua Chéng, à 77 km au nord de Beijing, permet aux visiteurs d’admirer un exemple bien préservé d’ouvrage défensif de la période Ming. Les remparts hauts et larges, les parapets intacts et les robustes tours de guet bénéficient d’un cadre relativement isolé. Les restaurations imparfaites et irrégulières ont permis au mur de rester “dans son jus” ; par endroits, les remparts sont effondrés et certains escaliers sont en ruine.
Depuis la route, vous pourrez choisir de marcher vers l’ouest (à gauche) en direction de Zhuàngdàokou, ou vers l’est (à droite), en gravissant la section abrupte qui part du barrage et arrive à Jiànkòu et Mùtiányù (si vous avez 3 jours devant vous). Non seulement la pente est très raide, mais avec le temps, la pierre est devenue lisse et glissante. Vous aurez besoin de chaussures de marche à très bonne adhérence au sol. Par ailleurs, il n’y a pas de barrière de sécurité.
Promeneurs. Proyecto Digital
Zhuàngdàokou
Les puristes ne jurent que par le tronçon en briques de Zhuàngdàokou, où la vision d’une Grande Muraille à la fois délabrée et restaurée se conjugue avec un panorama sublime. Le petit village de Zhuàngdàokou, à 80 km au nord de Beijing et en haut de la colline par rapport à Huánghua Chéng, permet d’accéder à un tronçon de mur rarement visité et pas du tout restauré. De là, il est possible de marcher jusqu’à Huánghua Chéng sur une section réhabilitée, mais étonnamment peu de personnes l’entreprennent.
Le bus devrait vous laisser tout au bout du village de Zhuàngdàokou, où la route traverse un ruisseau. Achetez de l’eau et des en-cas dans le petit commerce à proximité, tournez à droite et suivez la ruelle le long du cours d’eau, puis derrière les maisons, jusqu’à ce qu’elle rencontre un chemin rocailleux menant au mur. Une fois à la muraille (20 min), tournez à droite pour une marche de 1 heure le long d’une partie de mur restaurée mais très pentue, qui traverse de fabuleux paysages et finit par rejoindre la route à Huánghua Chéng. Vous pourrez aussi tourner à gauche pour une randonnée de 2 heures le long d’un tronçon délabré et recouvert de végétation, en direction de Shui Chángchéng. La marche peut être périlleuse, soyez très prudent.
Photo haut : Francisco Diez
Gǔběikǒu
La ville historique et très reculée de Gǔběikǒu n’est plus qu’un village aujourd’hui, mais était jadis un point d’accès important (etdonc très surveillé) à Běijīng depuis le nordest de la Chine. Le village, coupé en deux par une crête, est longé par la Grande Muraille et traversé par un petit tunnel. Il recèle quantité de maisons anciennes à cour carrée (et beaucoup qui ont été reconstruites), ainsi qu’une demi-douzaine de petits temples. Plusieurs tronçons se croisent dans le (et autour du) village, ce qui en fait une sorte de carrefour de la Grande Muraille offrant de nombreuses opportunités de randonnée. Un court tronçon de muraille en pierre remonte à la dynastie Qi du Nord, les autres sections datant de la dynastie Ming. Vous trouverez des chemins en terre bien marqués sur le mur et à côté, donc se balader ici est moins dangereux que sur d’autres parties non restaurées de la muraille. Une grande prudence reste toutefois de mise.
Fort Jiāyùguān
Situé à l’étroit point de passage entre le massif des Qílián Shān et les Hēi Shān (montagnes Noires), dans la chaîne des Mǎzōng Shān, ce fort emblématique marque l’entrée occidentale de la Chine.Construit en 1372, il fut baptisé “Passe imprenable sous le ciel”. Bien que les Chinois aient contrôlé des territoires au-delà de ce fort, il symbolisait la fin du “monde civilisé” : plus loin vivaient les monstres du désert et les armées barbares d’Asie centrale.La porte de l’Éveil (光化楼, Guānghuá Lóu) et la porte de la Conciliation (柔远 楼, Róuyuǎn Lóu) se dressent respectivement aux extrémités est et ouest du fort. La porte Ouest était franchie par les personnesrépudiées par l’Empire, qu’elles soient poètes, ministres, criminels ou soldats, condamnées à sombrer dans l’oubli. Les deux portes, percées en 1506, sont surmontées de tours hautes de 17 m aux avant-toits recourbés ; des doubles grilles servaient à bloquer les ennemis. À l’intérieur, des allées cavalières mènent au sommet du rempart intérieur.Le fort a subi d’importants travaux de rénovation en 2015 : il a été repeint, ses fondations ont été renforcées et ses murs consolidés.Près de l’entrée du fort se trouve l’excellent musée de la Grande Muraille de Jiāyùguān, où l’on découvre des expositions intéressantes sur l’histoire régionale de la Muraille.
Bā Táizi
Ici, une ruine néogothique se dresse à côté de tronçons délabrés de la Grande Muraille, désormais de simples tas de terre qui disparaissent de l’autre côté de la montagne de la Tête de cheval (马头山, Mǎtóu Shān). De l’église de la Sainte-Mère (圣母堂, Shèngmǔ Táng), édifiée en 1876, il ne reste que la porte principale et un clocher surmonté d’une flèche. Le panneau d’explication sur le côté ne mentionne ni les causes de la destruction, ni la raison de la présence de cette église dans un lieu aussi isolé.Les 14 stations d’un chemin de croix, récemment aménagé, mènent aux ruines de l’église. Vous pourrez marcher le long du mur pour profiter d’un panorama époustouflant, mais veillez à emporter de l’eau.Ce secteur est très proche de la frontière avec la Mongolie intérieure. Pour gagner Bā Táizi, prenez un bus (18 ¥, départ régulier 6h15-18h20, 1 heure 20) à la principale gare routière de Dàtóng jusqu’à Zuǒyún (左 云), puis négociez avec un chauffeur de taxi le trajet jusqu’à Bā Táizicūn (八台子村), à 20 km. Comptez 80 à 100 ¥ l’aller-retour ; le chauffeur vous attendra environ 30 minutes.