Kyrenia (Girne) et le Nord

Château de Kyrenia

Les grandes fortifications du château de Kyrenia (Girne) sont les témoins d’une longue histoire. D’abord érigé par les Byzantins – possiblement sur les vestiges d’un ancien fort romain –, le château a été modifié par chaque vague de conquérants, de Richard Cœur de Lion aux Ottomans.

Le vaste édifice rectangulaire renferme une citerne, un cachot, une chapelle et deux petits musées, mais son véritable attrait est la balade le long des remparts qui dominent le port.

On pénètre dans le château par le pont de pierre qui franchit les anciennes douves et permet d’accéder à la chapelle Saint-Georges, édifice byzantin du XIIe siècle. Ses mosaïques abîmées et ses colonnes corinthiennes, situées à l’origine à l’extérieur des murs, furent intégrées dans la structure agrandie par les Vénitiens.

La partie ouest du château abrite le tristement célèbre cachot où Jeanne l’Aleman, la maîtresse du roi Pierre Ier (1328-1369), enceinte, fut torturée sur l’ordre de la reine Éléonore, l’épouse jalouse du roi. Jetez un coup d’œil dans le trou profond où un mannequin terriblement mal fait représente la malheureuse Jeanne.

De l’autre côté de la cour, le bastion Lusignan, au nord-est, renferme des mannequins en armure. Le bastion vénitien occupe l’angle sud-est. Entre les tours se trouvent deux petits musées. La galerie des objets antiques contient une petite collection d’objets découverts dans les environs, notamment sur le site néolithique de Vrysi (près de Çatalköy) et dans les tombeaux de Kirni datant de l’âge du bronze (à Pınarbaşı). Des poteries de la période hellénistique déterrées à Agia Irini (Akdeniz) sont aussi exposées.

Juste à côté, le musée de l’épave de Kyrenia contient la plus ancienne épave jamais remontée des eaux chypriotes. Ce navire marchand grec, à la coque en bois de pin d’Alep, sombra au large de Kyrenia aux alentours de 300 av. J.-C., et fut découvert par un plongeur en 1967. Sa cargaison était constituée d’amphores, d’amandes, de céréales, de vin et de meules à grain en provenance des îles grecques de Samos, de Rhodes et de Kos. Il semble qu’il devait faire du commerce le long de la côte d’Anatolie et jusqu’aux îles grecques du Dodécanèse.

Des éléments indiquent que le bateau, vieux de 80 ans au moment du naufrage, aurait non pas coulé en raison de son usure, mais à la suite d’une attaque de pirates. La majeure partie de sa marchandise a été pillée et la coque comporte des marques de lances. Une tablette de défixion (tablette d’envoûtement), exposée ici, a également été trouvée sur l’épave. À l’époque, les pirates croyaient que le fait de placer une telle tablette sur un bateau en train de couler permettrait d’en sceller le sort, en maintenant l’épave par le fond à jamais. À l’étage depuis la galerie principale, une petite pièce séparée contient la coque du navire.

Il est possible de se promener entre les tours du château en longeant les remparts sécurisés, mais suivez bien l’itinéraire balisé, car certains passages sont dangereux. Restez près de vos enfants en permanence. La vue sur le vieux port est magnifique, surtout dans la lumière du matin.

Girne Kalesi ; vieux port ; tarif plein/étudiant 14/5 TL ; 8h-18h juin-sept, jusqu’à 16h oct-mai
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