Blotti en contrebas du col de la Serra, le petit port de Centuri (200 habitants) offre un décor de carte postale. Sur les quais étroits, au pied des maisonnettes, des filets de pêche étalent leurs nattes colorées, tandis que les bateaux amarrés perpétuent la tradition capcorsine de la pêche à la langouste – notamment pour alimenter les restaurants qui illuminent le port en fin de journée.
Gagné par la fièvre du tourisme, l’ancien premier port de pêche du Cap est maintenant sa première destination touristique, où le business des “menus langouste” (venues d’ailleurs) va bon train en saison. Centuri a conservé son charme, mais cet afflux estival donne envie de le fuir en haute saison.
L’histoire du village n’est pas seulement marquée par la pêche à la langouste. Très certainement fondé par les Romains sous le nom de Centurium, Centuri fut jadis un centre de commerce actif. Le village s’illustra également militairement, comme l’attestent les anciens canons reconvertis en bittes d’amarrage sur les quais du port. Au XVIIIe siècle, Pascal Paoli en fit la base d’une partie de sa flotte rapide.
Il n’y a pas de véritable plage à Centuri ; il faut se contenter des galets de la petite marine de Mute, exposée plein ouest et agréable au soleil couchant.