Cap Corse

Canari

Déployé en plusieurs hameaux perchés sur les hauteurs, Canari est un adorable village sur la côte ouest du Cap. Vous y accédez par une étroite route en corniche qui grimpe sur 3 km. Au centre du bourg, face à la mer, s’étend une placette où se dresse un phare transformé en clocher, flanqué de cinq palmiers. Si vous aimez les panoramas grandioses, faites une pause contemplative. La ravissante marine de Canelle s’étend en contrebas.

Visitez ensuite l’église Santa-Maria-Assunta, une discrète église romane érigée au XIIe siècle et transformée au XVIIIe. Elle se distingue notamment par l’arcature extérieure qui court sur toute sa périphérie, scandée de masques humains et de têtes d’animaux, son portail à linteau au décor géométrique, lui-même surmonté d’un tympan jadis peint, et une inscription latine datant de 1455 (sur le côté nord). 

Vous pouvez ensuite vous rendre au Conservatoire du Costume corse, installé dans une salle voûtée du couvent franciscain. Vous découvrirez des tenues vestimentaires capcorsines du XIXe siècle (habit de berger ou de servante, somptueuse robe de mariée…), fidèlement reconstituées par l’atelier de couture d’Anima Carnarese. Une petite salle de ce musée présente également 500 photos restaurées et numérisées du village entre la fin du XIXe siècle et les années 1960. Pour un musée de village, la conception et l’aménagement, modernes et didactiques, sont exceptionnels.

Pour vous dégourdir les jambes, empruntez le chemin intitulé Cap au Large. Cette courte randonnée pédestre commence sur la place principale de Canari (1 heure 50 ; 2,6 km). Depuis la place du clocher-tour, l’itinéraire balisé vous mènera aux hameaux de Marinca, de Vignale et de Pieve, avant de rejoindre le couvent Saint-François et l’église Santa-Maria-Assunta.

Plus insolite, à quelques kilomètres au sud de Canari, en direction de la marine d’Albu, vous passez devant les ruines industrielles d’une usine d’amiante. Le gisement fut exploité entre 1926 et 1965, et mobilisa jusqu’à 300 ouvriers. Que faire de ces bâtiments fantômes ? Les réhabiliter ou les détruire ? La question ne semble toujours pas tranchée, mais des travaux de stabilisation de la falaise, financés par l’Union européenne, ont été réalisés.

#ExperienceLonely