À ne pas manquer, cette maison forte du XVIIIe siècle figure parmi les plus anciennes de la ville. Elle renfermait auparavant le Musée ethnographique, mais a été restituée à son ancien propriétaire après la chute du régime communiste. Ce sera sans doute lui qui vous servira de guide, décrivant les fonctions et les caractéristiques des différentes pièces dans un mélange étonnamment compréhensible de français et d’italien, truffé d’autres emprunts linguistiques. La visite commence par la citerne au rez-de-­chaussée. La configuration de Gjirokastër et les pluies abondantes avaient rendu possible la mise au point d’un système élaboré de conduites et de réservoirs qui assurait, dès le XVIIIe siècle, l’eau courante dans les habitations. Le dispositif de la maison Skënduli fonctionne toujours, de même qu’une série de mécanismes permettant de monter et descendre des charges d’un étage à l’autre. Les niveaux supérieurs conservent d’élégantes salles ornées de fresques, des chambres à coucher aux armoires en marqueterie, des salons avec des cheminées peintes et des écrans pour dissimuler les femmes ou observer incognito. L’édifice compte 64 fenêtres, neuf cheminées, six toilettes et plusieurs hammams, ainsi que des espaces inusités en Occident. Ce type de maison revêtait aussi une fonction défensive : de la superbe véranda, où ils séjournaient l’été, les maîtres des lieux pouvaient scruter la vallée.

Shtëpia e Skëndulatëve ; Rruga Sokaku i te Mareve, transversale à la Rruga Ismail Kadare ; 9h-20h
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