Corse

Corse : culture et traditions

Coutumes

La coutume corse qui fit le plus parler d'elle est certainement celle de la vendetta, au nom de laquelle des familles se déclaraient mutuellement la guerre afin de laver des offenses faites à l'honneur de leurs membres. Au XVIIIe siècle, l'île compta certaines années jusqu'à 900 meurtres. Si des inimitiés perdurent en Corse entre les familles, la vendetta n'est heureusement plus pratiquée de nos jours.

Langue

La langue corse est parlée au quotidien par une large proportion des habitants de l'île. Le corse tire ses racines de l'italien mais a été influencée par des composantes ibère, ligure et génoise. Le français est enfin venu s'y greffer.

La langue occupe une part très importante dans le sentiment identitaire corse. Une tardive reconnaissance vit le jour en 1974, lorsqu'elle fut incluse dans le cadre de la loi Deixonne sur les "langues régionales".

Les lettres kw, x et y n'existent pas en corse. L'alphabet insulaire s'enrichit en revanche des groupes de lettres chj (tyi) et ghj (diè). En règle générale, ch se prononce g ; u se prononce ou ; c se prononce souvent tch et g se prononce fréquemment dg. La dernière voyelle d'un mot est très souvent chuintante, voire presque totalement étouffée. Porto-Vecchio, qui se dit Purti-Vechju en corse, se prononce ainsi "pourti-vechj".

Parmi les mots et expressions utiles, citons :

A venicci : Au revoir
A salute ! : À votre santé !
Bunghjornu : Bonjour
Pace i salute ! : Meilleurs vœux
Grazie : Merci
Quantu ? : Combien ?
Duve ? : Où ?
Quandu ? : Quand ?
Quale ? : Qui ?

Nourriture

Les plats les plus caractéristiques se dégustent en hiver : gibier ; ragoûts (les tiani) ; soupes aux haricots, aux pommes de terre et à l'os de jambon ; daubes (les stuffati). L'excellent veau aux olives figure également aux menus, tout comme la délicate tourte aux herbes du maquis.

Le bruccio entre dans la composition de nombreuses spécialités. Ce fromage frais introuvable ailleurs, est élaboré à partir d'une recette traditionnelle à base de petit-lait de brebis ou de chèvre chauffé et additionné de lait entier. Il peut être consommé sucré, salé ou encore arrosé d'acquavita. Tout autant réputée est la charcuterie insulaire. Elle doit son goût aux cochons coureurs qui, élevés en semi-liberté, se nourrissent de glands et de châtaignes. Les spécialités les plus répandues sont le lonzu (filet de porc) et la coppa (échine de porc). Vous trouverez également d'excellents saucissons, du prisuttu (jambon sec) et du figatellu, longue saucisse de foie préparée en hiver et servie grillée. Autre plat, la pulenta, qui accompagne parfois les viandes, est préparée à partir de farine de châtaigne et d'eau.

N'oubliez pas de goûter au fameux miel de Corse AOC (qui obtenait en 1862 la médaille d'or à l'Exposition universelle), et au dessert, essayez le délicieux fiadone, flan léger à base de bruccio, de citron et d'œufs.

Religion

La Corse est majoritairement catholique romaine. De nombreuses églises, cérémonies, processions et ex-voto témoignent de la vigueur de la foi sur l'île. La religion catholique, cela dit, cohabite en Corse avec des pratiques liées à la magie et un certain nombre de superstitions.

On trouve également en Corse quelques temples protestants et une église de rite grec orthodoxe, à Cargèse.

La religion occupe une large place dans les traditions corses. La Semaine sainte, notamment, est célébrée par de nombreuses processions. Les plus célèbres sont celles de Bonifacio (procession des cinq confréries) et de Sartène (U Catenacciu). Calvi, Corte, Erbalunga ou Bastia fêtent également la Semaine sainte avec ferveur. Les barques de pêche sont bénies pour la Saint-Érasme à Ajaccio, Bastia et Calvi. La Saint-Jean est fêtée à Corte et à Bastia, Notre-Dame à Bonifacio et Notre-Dame-des-Neiges fait l'objet d'un pèlerinage dans l'Alta Rocca début août.

Arts

Pise a légué à la Corse un exceptionnel patrimoine roman. Il s'illustre par de petites cathédrales que l'on trouve essentiellement dans le Nebbio, la Castagniccia et la Balagne. Par la suite, le style baroque investit la Corse sous l'influence génoise. Près de 150 églises arborant les frontons triangulaires ou curvilignes caractéristiques de ce style y sont visibles. La cité italienne a également été à l'origine de la construction de 85 tours littorales (il en reste 67) et de citadelles.

La Corse a également importé les cultures pisane et génoise dans le domaine de la peinture. Le musée Fesch d'Ajaccio abrite ainsi une exceptionnelle collection de primitifs italiens. Plus tard, Matisse, Fernand Léger ou Utrillo vinrent chercher en Corse la lumière que demandait leur inspiration.

La musique vocale, en pleine renaissance, trouve ses origines dans la tradition insulaire. Le paghjella, chant polyphonique qui mêle trois ou quatre voix d'hommes, en est la forme la plus connue. Le voceru, plus triste, accompagne les veillées funèbres, il est l'apanage des femmes. Plus doux, le lamentu déplore l'absence d'un être aimé. Les chjam'e rispondi rappellent enfin dans leur structure le "call and response" du blues et du spiritual : une voix appelle, une autre lui répond. Canta U Populu Corsu, I Muvrini, A Filetta ou encore les Ghjami sont les principaux artisans du renouveau de la musique vocale traditionnelle corse. Par ailleurs, des groupes de rock insulaires, comme Ghostone, Triok ou Blague à part revisitent la musique corse traditionnelle.

Tradition orale oblige, la Corse a en revanche peu engendré de vocations littéraires. De nombreux auteurs du continent se sont cependant intéressés à l'île : Guy de Maupassant (Un bandit Corse, 1882 ; Une vendetta, 1883), Alexandre Dumas (Les Frères corses, 1884), Alphonse Daudet. Prosper Mérimée a signé avec Colomba (1841) le plus célèbre ouvrage dont la Corse et ses coutumes servent de décor. Cependant, parmi les contemporains, l'enfant de Bastia Angelo Rinaldi apporte sa vision de l'île, ainsi que Marie Ferranti ou encore Hélène et Jeanne Brescioni. Le polar sucite également des vocations littéraires depuis plusieurs années. Dans un autre registre, la bande dessinée L'Enquête corse (Albin Michel, 2000), phénomène littéraire et gros succès de librairie, a eu droit à sa traduction en langue corse et à une adaptation au cinéma (avec Jean Reno et Christian Clavier).

Voir aussi

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