Si tout le monde a entendu parler de Michel-Ange et de sa chapelle Sixtine, Rome célèbre pourtant davantage l’art baroque que celui de la Renaissance. Si vous ne devez visiter qu’un musée d’art à Rome, choisissez la Villa Borghèse ! Elle rassemble ce qu’on appelle la “reine des collections privées”. Les collections de ce beau musée leur rendent pareillement hommage, avec des sculptures du Bernin et des peintures du Caravage, de Raphaël et de Titien. Sans oublier des œuvres néoclassiques de Canova. Il faut réserver, mais le jeu en vaut la chandelle. Après la visite, le parc de la Villa Borghèse permet une pause agréable.
Visiter la galerie Borghèse, le plus beau musée d'art de Rome
Le Casino Borghese
Réunie par le cardinal Scipion Borghèse (1577-1633), le plus averti des collectionneurs d’art de son temps, la collection était installée à l’origine dans son palais, non loin de la basilique Saint-Pierre. Dans les années 1620, elle fut transférée dans sa nouvelle résidence d’été, juste après la Porta Pinciana : c’est là, dans le Casino Borghese, qu’on peut l’admirer aujourd’hui. Au fil des siècles, la construction subit plusieurs transformations, notamment à la fin des années 1700, lorsque le prince Marc-Antoine Borghèse l’enrichit d’éléments néoclassiques luxuriants.
En 1807, Camille Borghèse, l’héritier de la famille, fut contraint par son beau-frère Napoléon Ier de céder une partie des œuvres, aujourd’hui exposées au Louvre. D’autres pièces furent vendues au fil des ans. L’État italien racheta la villa et la collection en 1902, mais celle-ci n’est accessible au public que depuis 1997. Le bâtiment se divise en deux parties : le musée, au rez-de-chaussée, avec de superbes sculptures, des mosaïques de pavement antiques et de splendides fresques en trompe-l’œil ; et la pinacothèque, à l’étage.
Le musée Borghese
Les salles s’organisent autour du somptueux salon d’honneur, orné notamment d’œuvres antiques : une mosaïque de pavement du IVe siècle représentant des gladiateurs, et une statue de Satyre combattant du IIe siècle. Face à l’entrée, semblant tomber dans le vide, le groupe de Marco Curzio a Cavallo est composé d’une statue antique de cheval et d’un cavalier sculpté par Pietro Bernini. Non loin, une sculpture allégorique, La Vérité dévoilée par le Temps, est une œuvre inachevée de son célèbre fils, Gian Lorenzo Bernini (le Bernin ; 1598-1680).
La Sala I met à l’honneur Antonio Canova (1757- 1822), avec sa célèbre Vénus Victrix (1805-1808), voluptueuse sculpture représentant la sœur de Napoléon, Pauline, allongée, seins nus. On ne peut qu’admirer la délicatesse de la pose, suggestive, et la virtuosité technique de cette œuvre. Les salles suivantes abritent les chefs-d’œuvre du Bernin, avec, dès la Sala II, le David (1623-1624), tout en torsion et mouvement.
Dans la Sala III, avec Apollon et Daphné (1622-1625), il saisit le moment exact où la nymphe, touchée par le dieu, se métamorphose en laurier. La Sala IV est dominée par Le Rapt de Proserpine (1621-1622), sculpture flamboyante et virtuose. Le Caravage est la vedette de la Sala VIII. Vous y verrez le Jeune Bacchus malade (1592-1595), au regard espiègle, la Madone des palefreniers (1605- 1606), à la beauté étrange, Saint Jean-Baptiste (1609-1610), probablement la dernière œuvre du maître, le bien connu Garçon à la corbeille de fruits (1593-1595) et le tragique David tenant la tête de Goliath (1609-1610) ; l’artiste se serait représenté sous les traits de Goliath.
La pinacothèque de la galerie Borghèse
La galerie du premier étage offre le meilleur de la peinture de la Renaissance. Dans la Sala IX, ne manquez pas l’extraordinaire Déposition du Christ (1507) et la Dame à la licorne (1506) de Raphaël. Remarquez aussi l’Adoration de l’Enfant (1495) de Fra Bartolomeo et la Vierge à l’Enfant du Pérugin (premier quart du XVIe siècle).
Dans la Sala X, dotée d’un plafond splendide, la troublante Danaé (1530- 1531) du Corrège partage l’espace avec la frêle Vénus de Cranach, représentée dans Vénus et l’Amour voleur de miel (1531). La Sala XIV contient deux autoportraits du Bernin tandis que la Sala XVIII abrite Susanne et les deux vieillards (1605-1607) de Rubens. Pour terminer en beauté, la Sala XX expose l’une des pièces maîtresses de la collection et le premier chef-d’œuvre de Titien, L’Amour sacré et l’Amour profane (1514).
Le jardin de la Villa Borghese
Riverains, amoureux, touristes et joggeurs, nul ne résiste à l’attrait du parc le plus célèbre de Rome. Domaine du cardinal Scipion Borghèse au XVIIe siècle, il couvre quelque 80 ha de bois et de clairières, de jardins et de berges herbeuses. Il compte plusieurs excellents musées, le jardin paysager Giardino del Lago, la Piazza di Siena, une arène poussiéreuse qui accueille en mai la plus importante manifestation équestre de Rome, et une terrasse panoramique sur la colline du Pincio .
Les cinéphiles mettront le cap sur les abords de l’entrée côté Piazzale San Paolo del Brasile, où la Casa del Cinema ( organise des projections et des événements autour du cinéma. Le Cinema dei Piccoli est l’un des plus petits cinémas du monde.
On peut louer des vélos, notamment au kiosque Bici Pincio dans la partie sud du parc ou chez Villa Borghese Bike Rental. Des stands permettent aussi la location de voitures à pédales, de Segway, et l’on peut louer des barques pour une balade sur le plan d’eau (Laghetto) au milieu duquel s’élève le petit temple d’Esculape.
Informations pratiques
Adresse : Piazzale Scipione Borghese, 5, 00197 Roma RM, Italie
Prix : Tarif plein/réduit 13/2 €, gratuit -18 ans + réservation obligatoire 2€
Bon à savoir : L’entrée au Museo e Galleria Borghese s’effectue toutes les 2 heures. Réservez bien à l’avance
Pour plus d'informations concernant les tarifs et les horaires, consultez le site officiel de la Galerie Borghese.