La Chapelle Sixtine, joyau du Vatican
Joyau des musées du Vatican et de Rome, la chapelle Sixtine (Cappelle Sistina) abrite deux des plus célèbres œuvres d’art au monde : les fresques de la voûte et Le Jugement dernier (Giudizio Universale), réalisés par Michel-Ange. La chapelle fut construite pour le pape Sixte IV, d’où son nom de Sixtine, et consacrée le 15 août 1483.
L'histoire de la Chapelle Sixtine
La chapelle fut construite pour le pape Sixte IV, d’où son nom de Sixtine, et consacrée le 15 août 1483. Cet immense édifice, de 40,2 m de long sur 13,4 m de large et 20,7 m de haut – les mêmes dimensions que le temple de Salomon mentionné dans la Bible –, à l’architecture relativement simple, devait déjà être impressionnant avant l’intervention de Michel-Ange. Ses murs étaient couverts de fresques réalisées par les plus grands artistes de la Renaissance, et son plafond voûté était peint à l’image d’un ciel bleu parsemé d’étoiles. Le sol était pratiquement tel qu’on le voit aujourd’hui, pavé de marbres polychromes. C’est toutefois à Michel-Ange et à ses deux œuvres incomparables, qui remplacèrent l’essentiel du décor d’origine, que la chapelle doit sa renommée actuelle.
La voûte, commandée par le pape Jules II, fut peinte entre 1508 et 1512 tandis que le spectaculaire Jugement dernier fut achevé pratiquement 30 ans plus tard, en 1541. Sujettes à controverses, ces deux œuvres reflètent les ambitions politiques de leurs commanditaires. La peinture de la voûte faisait partie du projet de Jules II de faire de Rome la capitale et la vitrine de l’Église. De son côté, le pape Paul III voulait que le Jugement dernier serve d’avertissement aux catholiques afin de les inciter à conserver leur foi tandis que la Réforme balayait l’Europe.
Plus récemment, la restauration de la chapelle, achevée en 1999 après près de 20 ans de travaux et plusieurs millions de dollars de dépense, a fait l’objet de certaines controverses. En enlevant 450 ans de poussière et de fumée de cierges, la restauration a permis de ranimer les fresques dans toute la richesse de leurs couleurs d’origine. Certains critiques ont toutefois déploré le retrait d’une couche finale que Michel-Ange aurait ajoutée pour les assombrir et en renforcer les contrastes, laquelle aurait été prise pour un simple repeint.
Le plafond peint par Michel-Ange
Le défi artistique et technique représenté par la voûte de la chapelle Sixtine, qui nécessitait de peindre une fresque de 800 m2 , à plus de 20 m de haut, est une démonstration éclatante du génie de Michel-Ange. Quand le pape Jules II demanda à Michel-Ange de décorer la chapelle, l’artiste hésita à accepter. Il se considérait avant tout comme un sculpteur et n’avait que peu d’expérience de la peinture. Jules II réussit cependant à le convaincre d’accepter cette commande en 1508, contre un montant de 3 000 ducats (entre 1,5 et 2 millions d’euros actuels).
Jules II souhaitait que Michel-Ange peigne les douze apôtres et une série d’éléments architecturaux décoratifs. L’artiste préféra un projet plus ambitieux illustrant des épisodes du livre de la Genèse. Les fresques au plafond sont composées des neuf panneaux centraux avec, disposés tout autour, vingt nus d’hommes athlétiques, les fameux Ignudi. Ces derniers provoquèrent un scandale quand ils furent dévoilés et, encore aujourd’hui, les historiens restent divisés sur leur symbolique : certains y voient des anges, d’autres une représentation néoplatonicienne de l’homme idéal vu par Michel-Ange. Cinq sibylles et sept prophètes figurent sur la voûte. On pense que ces figures païennes et chrétiennes symbolisent l’attente perpétuelle de rédemption de l’humanité.
Les fresques murales de la chapelle
Les superbes fresques ornant les murs latéraux de la chapelle Sixtine furent peintes en 1481-1482 par d’illustres artistes de la Renaissance, dont Botticelli, Ghirlandaio, le Pinturicchio, le Pérugin et Signorelli. Elles représentent des épisodes de la vie de Moïse (à gauche lorsqu’on regarde le Jugement dernier) et du Christ (à droite). Parmi les plus remarquables figurent la Tentation du Christ de Botticelli (deuxième fresque sur la droite) et Le Christ remettant les clés à saint Pierre du Pérugin (cinquième fresque sur la droite). Le Jugement dernier (Giudizio Universale) Michel-Ange revint à la chapelle Sixtine entre 1535 et 1541 pour y peindre le Jugement dernier, une fresque de 200 m2 centrée sur la figure du Christ qui recouvre le mur surmontant l’autel. Commandé par le pape Clément VII et repris par son successeur Paul III, ce projet suscita d’emblée la controverse. Deux fresques du Pérugin furent détruites pour préparer le mur, lequel fut entièrement replâtré afin d’être incliné vers l’intérieur pour le protéger de la poussière.
Lorsqu’elle fut dévoilée en 1541, cinq ans après que Michel-Ange eut commencé à peindre, cette œuvre à la composition dramatique et mouvementée de 391 corps entremêlés, et pour la plupart nus, provoqua un scandale. Les autorités de l’Église, réunies en 1564 au concile de Trente, ordonnèrent de couvrir les nus. La tâche incomba à Daniele da Volterra, l’un des élèves de Michel-Ange, qui rajouta feuilles de vigne et autres effets de drapé sur 41 nus, gagnant ainsi le surnom d’il Braghettone (“le Culottier”). Pour sa part, Michel-Ange rejeta les critiques. Il prit même sa revanche sur l’un de ses plus virulents détracteurs, Biagio da Cesena, maître des cérémonies papales en le représentant en Minos, juge des Enfers, affublé d’oreilles d’âne et d’un serpent enroulé autour du corps.
Les informations pratiques
Adresse : Musées du Vatican, Vatican
Prix d'entrée : à consulter sur le site officiel des musées du Vatican
Bon à savoir : Pour éviter les fils d'attente, réservez vos billets en ligne. Les musées sont gratuits le dernier dimanche du mois. Pour éviter la foule, venez le mardi, jeudi ou mercredi matin ou en fin d'après-midi. Evitez le lundi et les jours de pluie.