Guide de Boboli et San Miniato al Monte !
Si vous commencez à souffrir d’une indigestion de musées (syndrome fort répandu dans cette ville au patrimoine culturel flamboyant), vous aurez peut-être envie de vous dégourdir les jambes et de prendre de la hauteur. Dans ce cas, l’ensemble de palais, villas et jardins qui monte vers la splendide Basilica di San Miniato al Monte, l’une des plus anciennes églises de la ville, fera parfaitement l’affaire.
Que faire à Boboli et San Miniato al Monte ?
Consacrez la matinée à explorer les galeries et le jardin du monumental Palazzo Pitti, où résidèrent successivement des membres des puissantes dynasties des Médicis, de Lorraine et de Savoie. N’oubliez pas de faire un saut au Giardino Bardini voisin.
Savourez une pause déjeuner bien méritée au Da Ruggero, une trattoria toscane traditionnelle, ou optez pour un verre de vin et un en-cas à l’Enoteca Fuori Porta : sa gamme de rouges toscans et piémontais est particulièrement impressionnante. Puis, traversez San Niccolò, faites provision d’artisanat chez Alessandro Dari ou Lorenzo Villoresi, et remontez la Via del Monte alla Croce pour visiter la Basilica di San Miniato al Monte, l’un des joyaux romans de la ville.
Admirez le coucher du soleil sur la ville depuis le Piazzale Michelangelo, avant de gagner Le Volpi e l’Uva pour l’apéritif. De là, les populaires restaurants et bars lounge de l’Oltrano sont tout proches.
Les visites incontournables de Boboli et San Miniato al Monte
Museo degli Argenti
Bizarrement, notre dernière balade dans ce musée situé au rez-de-chaussée n’a pas révélé la moindre trace d’argenterie. En revanche, vous pourrez admirez les peintures raffinées des salles d’audience, qui accueillent des expositions temporaires. La Sala di Giovanni da San Giovanni est notamment tapissée de fresques célébrant la vie de Laurent le Magnifique – repérez Michel-Ange lui offrant une statue.
Galleria d’Arte Moderna
Par “moderne”, il faut entendre XVIIIe et XIXe siècles. N’espérez donc pas trouver des œuvres de Marini, Mertz ou Clemente au 2e étage. L’école florentine Macchiaioli, de la fin du XIXe siècle (l’équivalent local de l’impressionnisme) y domine, avec des noms comme Telemaco Signorini (1835-1901) ou Giovanni Fattori (1825-1908).
Galleria del Costume
La galerie du Costume offre le spectacle absolument fascinant, quoiqu’un peu macabre, des atours funèbres à moitié décomposés de Côme Ier, de son épouse Eleonora di Toledo et de leur fils Don Garzia. Sachant qu’ils ont passé des siècles sous terre, la robe et les bas de soie d’Eleanora, le pourpoint de satin et les braies en laine de Côme, ou encore, le béret, la courte cape et le pourpoint de Garzia sont plutôt bien conservés.
Appartamenti Reali
Ces appartements royaux, auxquels on accède par la Galleria Palatina, ont été conservés tels qu’ils étaient vers 1880-1891, époque à laquelle le palais était occupé par les membres de la maison de Savoie. Le style et l’attribution d’une tâche à chaque pièce rappellent les palais royaux espagnols, le tout étant lourdement orné de lustres, draperies et soieries.
Galleria Palatina
La galerie palatine, principale curiosité du palais, abrite une extraordinaire collection d’art du XVIe au XVIIIe siècle, amassée par les ducs de Médicis et de Lorraine. La disposition d’origine des tableaux (serrés les uns contre les autres, se chevauchant parfois) a été conservée. La visite peut donc s’avérer fatigante pour les yeux – prenez votre temps et concentrez-vous sur les œuvres une à une.
Tondo Bartolini
Diverses salles de réception, datant de la période napoléonienne et de style néoclassique, abritent les œuvres phares de la galerie. La Sala di Prometeo renferme la Vierge à l’Enfant et scènes de la vie de sainte Anne (ou Tondo Bartolini, 1452-1453), l’une des œuvres majeures de Filippo Lippi.
Vierge à l’Enfant avec le jeune saint Jean Baptiste
Toujours dans la Sala di Prometeo, admirez ce sombre tableau (v. 1490-1495) de Botticelli, qui tranche radicalement avec ses œuvres antérieures, souvent hédonistes, tant par le sujet que par l’exécution – probablement parce que l’artiste le peignit après la mort de Laurent le Magnifique, son grand mécène, et pendant l’ascension du sulfureux prédicateur Savonarole.
Vierge de l’Impannata
Cette délicieuse œuvre de Raphaël, dont le nom fait référence au papier huilé recouvrant la fenêtre en arrière-plan, fut peinte en 1513-1514, vers la fin de son étincelante carrière. Le tableau est exposé dans la Sala di Ulisse, l’ancienne chambre à coucher des grands-ducs de Toscane.
L’Amour endormi
Le chouchou de la galerie, dans la Sala dell’Educazione di Giove, est certainement cet Amour endormi, du Caravage. L’artiste le peignit en 1608 à Malte, où il avait été contraint de fuir Rome pour avoir tué un homme au cours d’une rixe.
Un festival de Raphaël
La belle Sala dell’Iliade contient le Portrait d’une femme (ou La Gravida, v. 1505-1506) de Raphaël, tandis que la Sala di Saturno abrite la Vierge à la chaise (1511). Quant à la Dame voilée (La Velata, v. 1516), elle vous attend dans la Sala di Giove.
Portrait d’un inconnu
Le peintre vénitien Titien (v. 1490-1576) était l’un des maîtres du portrait. Cette représentation d’un inconnu au regard perçant (Ritratto Virile, v. 1540-1545), aussi connu sous le nom de Portrait d’un jeune anglais, compte parmi ses plus belles réussites. Vous le trouverez, en compagnie d’autres Titien, dans la Sala di Apollo.
Giardino di Boboli
Conçus vers la moitié du XVIe siècle, les jardins de Boboli sont un bel exemple de jardin formel à la toscane, avec quantité de pièces d’eau, grottes, statues et sentiers dissimulés. Parmi les temps forts, citons le Giardino del Cavaliere (jardin du Cavalier), l’Anfiteatro (amphithéâtre), jalonné de sculptures, ou encore l’Isolotto, un somptueux bassin ornemental. À noter aussi la belle vue depuis la terrasse en haut du parc.
Grotta del Buontalenti
Des centaines de coquillages décorent la façade de cette grotte fantasque imaginée par le sculpteur Giambologna. Pour voir Venere (Vénus) sortir des eaux et admirer les autres sculptures de la grotte, participez à une visite guidée. Aucun billet supplémentaire n’est requis.
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