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Dublin : Les Incontournables

Trinity College

Balade dans les vastes espaces de l'Université élisabéthaine de Trinity

Sitôt franchi le porche de Regent House qui s'ouvre sur Front Sq, on laisse derrière soi la bruyante agitation de Dame St pour remonter le temps et pénétrer dans un univers raffiné d'auguste savoir, de parties de cricket et de cocktails bon ton sur les pelouses. Si son statut de première université de Dublin fait débat, Trinity College est sans conteste la plus belle, la plus centrale et la plus célèbre institution d'enseignement supérieur de la ville.
Voilà plus de 400 ans qu'elle remplit cet office, depuis que la reine Élisabeth Ire décida, en 1592, d'accorder une charte à ses fondateurs afin d'empêcher « l'infection papiste » de se répandre parmi la jeunesse irlandaise. Pour l'anecdote, l'un de ses premiers étudiants fut l'archevêque anglican James Ussher, qui data la création du monde à 4004 av. J.-C. La volonté religieuse qui présida à sa naissance fait désormais partie de l'Histoire, mais un parfum privilégié semble encore imprégner les lieux, depuis ses places pavées entourées de beaux bâtiments victoriens (même si la plupart des édifices d'origine ont été remplacés depuis longtemps), jusqu'aux terrains de jeux soigneusement entretenus à l'arrière, où se tiennent en été des matchs de cricket devant un public de connaisseurs installé sur la terrasse du Pavilion Bar un verre à la main.
Par ailleurs, le Trinity College abrite également le trésor irlandais qu'est le Book of Kells (Livres de Kells). Ironie de l'histoire, il s'agit en réalité d'un ouvrage écossais, rédigé sur l'île d'Iona, puis transporté à Kells en 806 pour éviter qu'il tombe aux mains des Vikings à l'occasion d'une de leurs attaques. Il fait partie des choses à voir, ou plutôt à apercevoir, absolument : sa popularité et la manière dont il est exposé obligent en effet les visiteurs à passer devant lui rapidement, sans pouvoir savourer à loisir sa splendeur.

Le Guinness Storehouse

Dégustation d'une pinte d'or noir dans la reine des brasseries

Plus dublinoise que James Joyce, la Liffey et Temple Bar réunis, la Guinness est le véritable sang de la ville, le liquide qui irrigue ses artères et ses rues, alimentant chaque jour mille et une expériences. Dès lors, quel meilleur endroit pour goûter une pinte d'or noir que son berceau spirituel, où 450 millions de litres du célèbre breuvage sont chaque année brassés et exportés vers plus de 150 pays ?
Situé face à la distillerie St James's Gate d'origine, dans un ancien entrepôt à grain, ce musée est l'attraction touristique la plus visitée de la ville. Le bâtiment, qui représente une pinte de Guinness, est un mélange extravagant et haut en couleur d'expositions léchées et de design spectaculaire, surmonté d'une bonne couche de marketing.
L'impressionnant édifice s'ouvre sur diverses expositions autour de l'histoire de la bière et de la distillerie, allant de la charte d'origine, exposée sous le sol en verre de l'entrée, à une section consacrée aux campagnes publicitaires. Certaines de ces expositions sont réellement intéressantes, mais qu'on ne s'y trompe pas : la destination phare de l'endroit reste le Gravity Bar du dernier étage, où l'on peut déguster gratuitement un verre de Guinness devant une vue panoramique sur Dublin. Il paraît que cette bière supporte mal le voyage ; celle que vous pourrez boire ici a donc fort logiquement la réputation d'être la meilleure qui soit. Des milliers de tests personnalisés, le vôtre compris, semblent valider cette théorie. Fraîche, sombre et délicieusement amère… L'ingrédient clé pour la savourer reste inévitablement la compagnie de quelques amis !
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Parc de st Stephen's Green

Détente dans le poumon vert de dublin

Le beau parc de St Stephen's Green était autrefois le lieu d'exécution public des condamnations au fouet, au bûcher ou à la pendaison. La pire punition que l'on encourt aujourd'hui est un sermon du gardien pour une conduite imprudente en vélo ou une partie de ballon sur l'herbe. Avec de telles pelouses, l'attrait est pourtant irrésistible.
Au moindre rayon de soleil, ses 9 ha soigneusement entretenus attirent amoureux, badauds et employés en pause déjeuner, venus profiter de ses étendues vertes et de ses mares où barbotent les oiseaux.
Les belles demeures georgiennes qui l'entourent datent pour la plupart du XVIIIe siècle, époque de l'essor de la ville. Lors de l'insurrection de Pâques 1916, un groupe de rebelles irlandais occupa St Stephen's Green, conduit par l'excentrique comtesse Constance Markievicz, nationaliste irlandaise qui devint plus tard la première femme élue au parlement d'Irlande. Si elle échoua à s'emparer du somptueux Shelbourne Hotel, haut lieu de rencontre de la bonne société de l'époque (on dit que les échanges de balles dérangèrent néanmoins ces dames pendant leur déjeuner), les rebelles réussirent à prendre d'assaut le bâtiment du Royal College of Surgeons, du côté ouest de la place. Un œil attentif peut encore déceler sur ses colonnes les impacts de balles.
Près de l'hôtel Shelbourne, un petit cimetière huguenot créé en 1693 accueillit les réfugiés protestants français qui avaient fui les persécutions. Le côté sud de la place est bordé par la Newman House et la Newman University Church, d'inspiration byzantine.
Statues et monuments ponctuent les pelouses du parc, notamment ceux de sir Arthur Guinness et de James Joyce. La fontaine centrale est entourée du buste de la comtesse Markievicz et d'une sculpture de W.B. Yeats, réalisée en 1967 par Henry Moore.
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Chester Beatty Library

Voyage au pays des vieux grimoires

Dominant le tumulte et les distractions ordinaires de la rue, ce musée remarquable est unique en Europe. Un lieu de réflexion et de beauté, dont l'incroyable collection semble capable d'apporter paix et sérénité à chaque visiteur.
Cette collection appartient au new-yorkais sir Alfred Chester Beatty (1875-1968), magnat de l'exploitation minière. Passionné de manuscrits, calligraphies et reliures richement ornementés, depuis ses voyages en Égypte et en Extrême-Orient, il rassembla plus de 20 000 textes, parchemins, livres religieux et objets d'art, soigneusement exposés sur deux étages.
Contrairement à tant d'autres musées cherchant à épater le visiteur par leur taille, la bibliothèque Chester Beatty est assez compacte et peut être parcourue en une demi-heure. Mais son atmosphère feutrée est une invitation à ralentir le pas pour savourer chaque objet ou regarder les nombreux documents audiovisuels expliquant tel ou tel détail.
Parmi les ravissantes pièces exposées figurent des livres de jade chinois, d'antiques papyrus égyptiens et sans doute la plus belle des collections de corans d'Occident.
Une fois la visite terminée, le petit jardin japonais à l'étage est l'occasion d'un moment de réflexion sur le passage du temps, et le Silk Road Cafe celle d'un savoureux déjeuner.
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Irish Museum of Modern Art (IMMA)

Initiation à l'art contemporain dans un ancien hospice pour soldats

Même si l'art moderne vous laisse de marbre, le cadre de l'IMMA mérite à lui seul une visite. La meilleure galerie d'art contemporain d'Irlande est installée dans le spectaculaire décor de l'ancien Royal Hospital Kilmainham, vestige architectural dublinois du XVIIe siècle. Ses jardins, ses longues avenues bordées d'arbres et la vaste fontaine du Formal Garden donnant sur Phoenix Park sont un lieu de balade idéal.
Édifié entre 1680 et 1684, ce beau bâtiment dont la façade s'inspire de celle des Invalides, à Paris, s'organise autour d'une cour centrale pavée. À l'intérieur, le musée empli de lumière juxtapose les œuvres de grands artistes connus et celles de nouveaux talents. Forte de 4 000 pièces, la galerie présente des réalisations de Picasso, Miró ou Vasarely, et d'artistes plus contemporains comme Gilbert et George, Gillian Wearing ou Damien Hirst. Sa propre collection tournent fréquemment et le lieu accueille également des expositions temporaires.
L'art moderne irlandais y est en permanence mis en valeur et différents artistes irlandais et internationaux vivent et travaillent sur place, dans d'anciennes remises reconverties en ateliers. Dans la Deputy Master's House, elle aussi rénovée, il faut absolument voir les New Galleries.
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Kilmainham Gaol

Visite de la prison où battit le cœur de la rébellion irlandaise

Ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'Irlande seront saisis par l'atmosphère étrange de cette prison tristement célèbre. Bon nombre des épisodes tragiques et héroïques qui jalonnent le récent passé irlandais de résistance à l'occupation britannique eurent lieu entre ses murs solides, qui semblent en murmurer le souvenir à chaque visiteur. La liste de ses anciens détenus se lit comme un catalogue des grandes figures du nationalisme irlandais.
Après l'insurrection de Pâques 1916, 14 des 15 exécutions ordonnées contre les rebelles eurent lieu à Kilmainham. James Connolly, incapable de se tenir debout à la suite des blessures reçues pendant les combats, fut ligoté sur une chaise dans l'Execution Yard pour faire face au peloton. En Angleterre comme en Irlande, cette cruauté scandalisa l'opinion et renforça le soutien à la cause nationaliste.
Dans l'aile ouest, conçue sur le modèle de la Pentonville prison de Londres, des passerelles de métal suspendues autour d'une lumineuse salle voûtée permettaient une surveillance générale. On y voit encore d'émouvants graffitis laissés par les prisonniers.
La visite guidée de Kilmainham permet d'accéder à un musée, à la chapelle de la prison, aux cours de promenade et d'exécution et à l'aile ancienne, glaciale, obscure et humide, où des milliers d'auteurs de petits larcins, y compris des enfants, furent entassés durant la Grande Famine.
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Au théâtre ce soir

Soirée gastronomique, traditionnelle et culturelle

Beckett, Synge, Shaw, Wilde… la ville ne manquant pas de dramaturges géniaux, une soirée au théâtre s'impose.
Vous avez la possibilité de savourer un menu spécial de trois plats dans l'un des meilleurs restaurants de Dublin, le Chapter One, situé au sous-sol du Dublin Writers Museum. Dans cette adresse, vous n'aurez pas à vous soucier de la réservation de vos billets : pendant que vous dînez, on se charge d'aller les retirer et de vous les remettre à table. Vous pourrez ensuite, prendre le chemin du théâtre national d'Irlande, le célèbre Abbey, ou du Gate, dont James Mason et Orson Welles arpentèrent les planches dans leur jeunesse. À la fin du spectacle, le salon ou le bar du Chapter One vous attendent pour disserter sur les mérites de la pièce devant un dessert et un café. Vous pourrez prolonger votre soirée dans l'un des bars traditionnels favoris des comédiens, comme le Sackville Lounge.
Ceux qui souhaitent acheter eux-mêmes leur billet peuvent le réserver par téléphone avec une carte de crédit et le récupérer sur place, juste avant la représentation. La plupart des pièces débutent à 20h.

Vénérables institutions dublinoises

Immersion au cœur de la vie sociale de dublin

Dublin regorge de pubs à l'ambiance extraordinaire et c'est d'ailleurs ce qui attire bon nombre de visiteurs, mais ceux qui découvrent la ville pour la première fois s'étonneront peut-être de la place qu'occupent ces institutions dans la vie sociale des habitants. Le pub est à la fois un point de rencontre entre amis et avec des inconnus, un endroit où fêter un événement ou juste passer le temps, un lieu de discussion comme de contemplation silencieuse. On y célèbre ses joies, on y noie ses peines ; beaucoup y finissent la nuit, d'autres y débutent leur journée : le pub condense le meilleur des Dublinois, chaleur et convivialité, et le pire, ivresse et humeur bagarreuse.
Il en existe pour tous les goûts : des vieilles enseignes paisibles, comme Mulligan's, aux bars gays tapageurs tel Panti, en passant par une infinie variété. Même si les véritables adresses traditionnelles, où habitués en casquette échangent quelques brèves de comptoir, tendent à se faire rares, la magie n'est pas près de s'éteindre. Car plus que le cadre, ce sont les clients qui font un bon pub.

Courses de lévriers et autres sports

Aventure et découverte des jeux

Dublin sans sport ? Imaginez une Guinness sans mousse… Un après-midi ou une soirée en compagnie de passionnés venus hurler leurs encouragements et parier sur leur équipe favorite est une expérience à ne pas manquer.
Le hurling et le football gaélique sont des religions nationales, et Croke Park leur cathédrale. La meilleure période pour s'y rendre est l'été et le début de l'automne, lorsque le stade se transforme en creuset de toutes les passions, surtout si Dublin joue un match du Senior Football Championship. Sa pelouse accueille aussi le Senior Hurling Championship, au cours duquel les équipes de Kilkenny, Cork ou Tipperary rivalisent de talent devant des gradins bondés de plus de 70 000 spectateurs.
Que ceux qui pensent que les courses de lévriers sont réservées à quelques mordus des paris et autres désespérés et rechignent à l'idée de rester debout contre la barrière sous le crachin, se rassurent : il est possible de goûter à l'expérience au bord de la piste, confortablement installé dans un box vitré où un « serveur-bookmaker » apporte dîner et rafraîchissements, avant de prendre directement les paris.

Danse traditionnelle

Quelques pas de danse irlandaise pour épater ses amis

La danse irlandaise paraît très rapide et compliquée, surtout si l'on se réfère uniquement aux danseurs des troupes du Riverdance. Il faut savoir deux choses : d'une part, dans ce célèbre spectacle théâtral irlandais, il ne s'agit pas de danse purement traditionnelle et, d'autre part, il n'est pas aussi difficile qu'on le croit d'apprendre les bases.
La Comhaltas Ceoltóirí Éireann – prononcer « ko-ltass ki-oltori érine », ou Organisation des musiciens d'Irlande – a ses quartiers dans le Cultúrlann na hÉireann (Institut culturel irlandais). Ce véritable cœur spirituel des diverses formes d'art traditionnel, situé dans la banlieue sud de Dublin, est aisément accessible depuis le centre par le réseau ferré (DART). Des concerts gratuits et informels de musique traditionnelle y sont organisés le mardi et le mercredi à partir de 20h. Les visiteurs sont les bienvenus : on peut s'asseoir, taper des pieds, manger un morceau et boire quelques pintes en écoutant d'excellents groupes. Cerise sur le gâteau, le vendredi soir il est possible, contre une modeste participation, de prendre part à un céilí, un bal de danse irlandaise, au son d'un orchestre et guidé par des professeurs. En partant, vous saurez comment garder l'équilibre pendant une gigue ou un quadrille. On s'y amuse toujours beaucoup et c'est une expérience dublinoise mémorable.

Mis à jour le : 8 avril 2014

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