Thaïlande

Thaïlande : culture et traditions

Savoir-vivre et coutumes

L’équilibre de la société thaïlandaise repose en grande partie sur un système de valeurs mettant en avant la religion, la monarchie et la tradition. Le pays n’en est pas pour autant homogène: dans le Sud, on trouve une identité culturelle forte entretenant des liens étroits avec la culture musulmane de la Malaisie voisine. Le sud du pays est d'ailleurs caractérisé par un mélange d’influences culturelles thaïlandaises et “étrangères”.

Transcendant toutes les religions, l’idée de “sauver la face” est une notion fondamentale en Thaïlande. Il s’agit d’éviter toute confrontation et de ne mettre personne dans l’embarras, ni soi ni les autres.

L’importance de la famille dans la société thaïlandaise saute aux yeux du visiteur. De nombreux commerces de toutes sortes sont des affaires familiales, et il est très courant de voir trois générations tenir une pension ou cohabiter.

La langue thaï

Connaître quelques rudiments de thaï permet de voyager plus facilement dans le pays et de se rapprocher de la population et de sa culture.

Le dialecte pratiqué dans le centre du pays est devenu la langue officielle de tous les groupes ethniques thaïs ou non thaïs du royaume. L’écriture thaïe, bien plus récente que la langue orale, comprend 44 consonnes (mais seulement 21 sons distincts) et 48 voyelles ou combinaisons de voyelles (32signes distincts). Si l’apprentissage de l’alphabet ne présente pas de difficulté, le système d’écriture se révèle assez complexe.

Il existe en thaï, comme dans la plupart des langues, une distinction entre les registres courant et de politesse; ainsi, tahn est plus correct que gin (manger) et sĭi-sà plus formel que hŭ-a (tête).

Apprendre quelques mots de thaï

  • bonjour: sà·wàt·di (khráp/khâ) 
     
  • comment allez-vous?: sa·bai di mǎi ? 
     
  • je vais bien: sa·bai di 
     
  • merci: kòrp kun 
     
  • excusez-moi: kŏr à-pai 
     
  • je comprends: kôw jai 
     
  • je ne comprends pas: mâi kôw jai 
     
  • non: mâi châi 
     
  • hôtel: rohng raam 
     
  • à quelle heure part le train ?: rót fai jà àwk kìi mohng ? 
     
  • avez-vous des chambres libres ?: mi hôrng wâang mǎi ? 
     
  • combien est-ce par nuit ?: kheun lá tôw rai ?

La nourriture en Thaïlande

La gastronomie fait partie des points forts de la Thaïlande. Le riz occupe une telle place dans la culture gastronomique locale que “manger” se dit “gin kôw”, ce qui signifie littéralement “manger du riz”. Les nouilles ont été empruntées à la gastronomie chinoise. Il en existe quatre grandes sortes. Les plus consommées sont les kǔaytǐaw, confectionnées à partir de farine de riz.

La sauce de poisson, appelée nám plah en thaï, s’impose comme un ingrédient incontournable dans la plupart des recettes thaïlandaises. Toutes les cuisines régionales sont très relevées, celle du Sud étant la plus épicée.

Les musulmans, qui seraient arrivés dans le sud de la Thaïlande à la fin du XIVesiècle, ont importé d’Inde et du Moyen-Orient une cuisine à base de viande et d’épices séchées.

Pays tropical, la Thaïlande offre un vaste choix de fruits particulièrement savoureux. Les vendeurs ambulants proposent partout, en toute saison, des noix de coco, des goyaves, des tamarins, des oranges, des papayes, des pamplemousses, des pastèques, des ananas...

La religion en Thaïlande

Le bouddhisme 

Quelque 94% des Thaïlandais pratiquent le bouddhisme theravada, venu du Sri Lanka à l’époque de Sukhothai.

La finalité du bouddhisme theravada est le nibbana (nirvana en sanskrit), qui, au sens littéral, signifie l’extinction de toute cupidité et donc de toute douleur (dukkha). C’est aussi la fin du cycle des renaissances (à la fois d’un moment à l’autre et d’une vie à une autre) qui constitue l’existence. En fait, la plupart des bouddhistes thaïlandais aspirent plutôt à une renaissance dans une existence meilleure qu’au but supraterrestre du nibbana. Le concept de renaissance est presque universellement accepté en Thaïlande, même par les non-bouddhistes.

Cette notion de réincarnation explique le sens de l’humilité et de l’interdépendance chez les Thaïlandais. À la vue d’une minuscule bestiole dans la forêt, ils peuvent penser qu’ils ont été eux aussi, à un moment, comme cette petite créature, ou qu’un de leur proche décédé occupe aujourd’hui le corps de cet animal. Le système de la réincarnation est à l’image de l’organisation stratifiée de la société et, fondamentalement, peut être une récompense ou une punition. C’est l’essence même de la théorie bouddhique du karma, qu’exprime le proverbe thaïlandais tam di, dâi di ; tam chôoa, dâi chôoa (“Les bonnes actions ont de bons effets, les mauvaises actions de mauvais effets”). Une personne peut améliorer son sort, dans sa vie actuelle et dans ses vies futures, en gagnant des mérites (tam bun) par des actes bienveillants.

Le Triratana (Trois Joyaux), soutien, refuge et exemple suprême pour les bouddhistes, comprend le Bouddha, le dhamma (les enseignements) et la sangha (communauté religieuse). La vénération dont le roi de Thaïlande est l’objet présente, selon la tradition, une dimension religieuse. Le monarque est même souvent considéré comme à demi-divin. Les cérémonies royales restent presque exclusivement du domaine des prêtres brahmanes, qui ont la mission de protéger les trois piliers de la nation : la souveraineté, la religion et la monarchie.

Il n’y a pas, dans le bouddhisme thaïlandais, une journée spécifique dans la semaine consacrée aux dévotions. Le calendrier est toutefois rythmé par les jours sacrés (wan prá), qui reviennent tous les 7 ou 8 jours, selon les phases lunaires, et par les fêtes religieuses, marquant généralement un événement de la vie du Bouddha.

Les moines en Thaïlande

Socialement, il est du devoir de tout homme de passer une brève période de sa vie comme moine (bhikkhu en pali ; prá ou prá pík sù en thaï), de préférence après la fin de ses études, avant d’entamer sa carrière et de se marier. Traditionnellement, les novices passaient trois mois au wat, pendant le carême bouddhique (pan săh), qui commence en juillet et coïncide avec la saison des pluies. De nos jours, ils peuvent n’y séjourner qu’une semaine.

En signe de renoncement aux préoccupations matérielles, les moines se rasent les cheveux, les sourcils et la barbe durant leur séjour au monastère. Ils vivent en ascète, s’abstenant de relations sexuelles et prenant un seul repas par jour (parfois deux, selon la tradition du temple). En ville, les moines s’attachent généralement à l’étude des textes bouddhiques, alors que ceux qui choisissent un temple isolé en forêt y vont surtout pour méditer. Les moines ayant reçu l’ordination définitive sont habilités à célébrer les mariages et les funérailles, prononcent des sermons et dispensent des enseignements dans les monastères.

Dans le bouddhisme thaï, les femmes désireuses de mener une vie monastique se voient accorder un petit rôle dans le temple. Une nonne bouddhiste est appelée mâa chi (mère prêtresse) et vit comme une nonne atthasila (8 préceptes), position traditionnellement occupée par des femmes qui n’avaient pas d’autre place dans la société. Les nonnes se rasent la tête, portent des robes blanches et s’occupent des travaux ménagers du temple. En général, les mâa chi ne jouissent pas du prestige des moines et n’ont pas de fonction dans les rituels de mérite des laïques.

L'Islam

Le pays compte plus de 3 500 mosquées, dont plus de 170 à Bangkok. Elles sont à 99% sunnites (branche de l’islam dans laquelle l’autorité religieuse est issue de la communauté musulmane, l’oumma) et, pour le 1% restant, chiites (courant dans lequel l’autorité religieuse et politique revient aux descendants du prophète Mahomet). Comme ailleurs en Asie, l’islam en Thaïlande est imprégné de certains aspects du soufisme. L’islam a été introduit dans le sud du pays par des marchands et des lettrés arabes et indiens (XIIIe -XVIe siècle)

Les arts

Les arts religieux et cérémoniels ont traditionnellement tenu une place de choix dans la création thaïlandaise. Aujourd'hui encore, la peinture, la sculpture, la musique et le théâtre jouent un rôle majeur dans les rites, tandis que l’art religieux reste très dynamique.

La Thaïlande est considérée comme l’un des pionniers du cinéma asiatique. Elle possède aujourd’hui une industrie cinématographique florissante, qui produit d’excellents films, dans des genres très différents. Apichatpong Weerasethakul est le chef de file du cinéma d’avant-garde. Son film Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures a reçu la Palme d’or à Cannes en 2010.

Le visiteur pourra être dérouté par la musique thaïlandaise traditionnelle : l’octave comporte en effet des intervalles différents de ceux de l’octave européenne. L’instrument sans doute le plus familier aux oreilles occidentales est le khǐm, que l’on entend en fond sonore dans les restaurants thaïlandais du monde entier. La scène musicale contemporaine est très dynamique et variée.

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