Japon : Femmes seules
Voyager seule au Japon
Femmes seules
Le Japon est un pays relativement sûr pour les femmes qui voyagent seules, pas aussi sûr toutefois qu’on pourrait le penser. On estime que beaucoup de délits à caractère sexuel ne sont pas signalés, surtout par les Japonaises. Les étrangères sont parfois la cible d’agressions verbales ou de questions lourdement indiscrètes. Les agressions physiques restent très rares. Ne vous laissez donc pas endormir par l’image de pays sûr que donne le Japon et faites preuve de bon sens comme vous le feriez chez vous. Si un quartier ou un établissement vous paraît louche, restez sur vos gardes. En vous montrant prudente, vous ferez un merveilleux voyage dans une ambiance plaisante.
Plusieurs compagnies ferroviaires proposent des wagons réservés aux femmes pour protéger celles-ci des chikan (hommes qui se livrent à des attouchements sur les femmes et les jeunes filles dans les trains bondés). Sur les lignes urbaines les plus fréquentées, ces wagons circulent en semaine aux heures de pointe. Un marquage au sol sur les quais (en général rose) indique à quel endroit les voitures s’arrêtent ; elles-mêmes portent une inscription en japonais et en anglais (à nouveau, souvent en rose).
Être une femme au Japon
La société japonaise traditionnelle cantonnait la femme dans son foyer où, en tant que maîtresse de maison, elle jouissait d’un pouvoir considérable, supervisant le budget, l’éducation des enfants et agissant d’une certaine manière en chef de famille. Cependant, cet idéal restait loin de la réalité : la pénurie de main-d’oeuvre obligeait souvent les femmes à travailler dans les fabriques et, auparavant, elles prêtaient fréquemment main-forte aux hommes dans les champs.
Aujourd’hui, la situation est complexe. Certaines femmes se conforment à l’habitude, choisissent un cursus court, souvent dans une université de femmes, et considèrent l’éducation comme un atout pour le mariage. Une fois mariées, elles laissent leur époux gagner l’argent du foyer. Cette situation s’explique en partie par la discrimination sexuelle qui prévaut dans les entreprises japonaises. Les attentes sociales jouent également un rôle, forçant les Japonaises à choisir entre carrière et famille. Non seulement la plupart des entreprises refusent d’embaucher des femmes pour des postes à responsabilité, mais la majorité des Japonais répugnent à épouser une femme ambitieuse. Ces considérations empêchent souvent les Japonaises de sortir de leur rôle traditionnel et freinent leurs aspirations.
Toutefois, les femmes de l’archipel sont de plus en plus nombreuses à refuser ou à retarder le mariage, et à tenter de faire carrière. La réalité ne refl ète pas leurs ambitions : les femmes restent sous-représentées dans la politique et les postes de direction, et constituent l’essentiel des employés de bureau subalternes (“offi ce ladies” ou OL). Dans de nombreuses entreprises, ces OL se chargent de toutes les menues tâches, mais leurs attributions vont souvent au-delà d’un travail de secrétariat et englobent la gestion au quotidien de la vie de l’entreprise. Dans certaines firmes conservatrices, elles sont chargées de préparer et servir le thé à leurs collègues masculins et aux visiteurs.
Celles qui optent pour un emploi à plein temps souff rent des pires inégalités de salaire du monde développé : elles ne gagnent que 68% de la rétribution versée aux hommes, contre 70 à 80% en France, 77% aux États-Unis et 81% au Royaume-Uni. Dans le monde politique, la situation est pire encore : les femmes ne détiennent que 11,7% des sièges à la Diète (Parlement). Et, si les femmes constituent plus de 40% de la main d’oeuvre, la moitié d’entre elles occupent un travail à temps partiel, souvent sous-qualifié et sous-payé.
Au vu d’un taux de natalité historiquement bas, les autorités ont décidé de miser sur ce potentiel économique inexploité, tout en encourageant les femmes à avoir plus d’enfants. En 2003, le gouvernement s’était ainsi fixé l’objectif de 30% d’emplois de cadres supérieurs occupés par des femmes d’ici à 2020 ; chiffre révisé depuis à 15%, avec un taux actuel de 12% dans le secteur privé… et tout aussi bas à la Diète.
Le Japon se classe troisième parmi les pays développés les plus discriminatoires face aux salaires : en 2015, Bloomberg montra que les femmes employées à temps plein gagnaient, à poste égal, environ 30% de moins que les hommes. Le Forum économique mondial de 2016 attribua en conséquence au Japon une très mauvaise 111e place sur 144 pays dans son rapport sur l’égalité hommes-femmes dans le monde. Un point positif pourtant : l’espérance de vie des Japonaises (86,83 ans) est la plus longue du monde.
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