Géographie
Bali est une petite île située au milieu de l’archipel indonésien. Elle jouxte Java, densément peuplée, et est l’île la plus occidentale de l’archipel de Nusa Tenggara (qui comprend aussi Lombok et les îles Gili).
Bali est hérissée de montagnes spectaculaires avec, au centre, une chaîne de pics volcaniques atteignant 2 000 m. Au sud et au nord s’étendent des terres agricoles. La région méridionale consiste en une vaste zone vallonnée, d’où provient la majeure partie de la production rizicole. Moins arrosé, le littoral septentrional forme une bande plus étroite, qui s’élève rapidement vers les contreforts de la chaîne centrale. On y élève du bétail et cultive du café, du coprah, ainsi que du riz. Bali compte également des plages de rêve de toutes formes, couleurs et physionomies : criques cachées ou étendues spectaculaires, plages isolées ou théâtres de fêtes, blancheur immaculée ou noir étincelant.
L’île compte également des régions arides et guère peuplées : les montagnes de l’Ouest, ainsi que les versants est et nord du Gunung Agung. De même, la sécheresse des îles de Nusa Penida les rend inadaptées à la riziculture intensive. Malgré son aridité, la péninsule de Bukit voit sa population croître considérablement grâce à l’essor du tourisme.
Les volcans à Bali
Bali est une île aux volcans actifs, extrêmement fertile. Du reste, les deux phénomènes vont de pair : les éruptions contribuent à la richesse des sols et les hautes montagnes favorisent les précipitations qui irriguent la mosaïque complexe de rizières. Bien évidemment, les volcans constituent une menace. Bali a connu de terribles éruptions. La pire eut lieu en 1963, lorsque le Gunung Agung (qui culmine à 3 042 m), surnommé la “montagne mère”, entra en éruption et tua près de 2 000 personnes. Des éruptions moins dramatiques se sont déroulées en 2017 et 2018. Les éruptions du Gunung Batur (1 717 m), sont moins fréquentes en comparaison.
Faune et flore
Presque toutes les espèces vivantes de l’île – jeune sur le plan géologique – proviennent d’autres régions, et il n’existe pratiquement aucune espèce végétale ou animale “endémique”. On peut d’ailleurs le constater dans le sud de l’île, densément peuplé et remarquablement fertile, où les rizières harmonieuses cultivées de façon intensive évoquent davantage un paysage façonné que naturel. En réalité, les rizières ne couvrent que 20% environ de la superficie de Bali, qui compte une grande diversité de zones écologiques : broussailles dans le Nord-Ouest, l’extrême Nord-Est et la péninsule méridionale ; jungle dense dans les vallées ; forêts de bambous ; régions volcaniques constituées de roches nues et de tuf aux altitudes les plus élevées.
Animaux : les espèces sauvages et terrestres
Bali compte quantité de lézards, de formes et de tailles différentes. Vous verrez fréquemment les plus petits (appelés cecak, d’après le son qu’ils émettent) errer près des lumières le soir, à l’affût de quelque insecte. Le gecko se montre rarement, mais il fait souvent entendre son cri répétitif en deux parties (“geck-oh”) ; un bruit nocturne qui devient vite familier. Bali abrite plus de 300 espèces d’oiseaux, mais l’unique espèce véritablement originaire de l’île est l’étourneau de Bali, désormais en voie de disparition. Les oiseaux colorés comme la grive de Péron, différentes espèces d’aigrettes, les martins-pêcheurs, les perroquets et les chouettes sont beaucoup plus répandus.
La seule réserve naturelle de Bali, le parc national de Bali Barat (Taman Nasional Bali Barat), accueille un certain nombre d’espèces sauvages, notamment des singes gris et noirs (visibles aussi dans les montagnes, à Ubud et dans l’est de l’île), des muncak (chevrotains), des écureuils, des chauves-souris et des iguanes.
Les espèces marines
Les eaux côtières des îles abritent une grande variété de coraux, d’algues et de poissons ; l’intégralité des eaux territoriales indonésiennes a été classée réserve de raies mantas. Le snorkeling permet d’apprécier une grande partie de cette vie marine, mais seule la plongée vous offre une chance de voir les plus grandes espèces.
Où voir des dauphins à Bali ?
On les trouve autour des îles et ils constituent une véritable attraction au large de Lovina. Mais on peut tout aussi bien en apercevoir des bancs en circulant en hors-bord entre Bali et les îles Gili.
Où voir des requins ?
De grands requins, y compris de grands blancs, sont signalés de temps en temps dans la région ; ils ne constituent pas une menace importante. même si une attaque sérieuse a été recensée en avril 2017 sur le spot de Balian.
Les tortues de mer à Bali
Les tortues vertes et les tortues imbriquées vivant dans les eaux autour de Bali et de Lombok bénéficient théoriquement de la protection des lois internationales qui interdisent le commerce de ces reptiles marins.
À Bali, toutefois, la viande de tortue verte constitue un mets traditionnel raffiné, fort apprécié lors des fêtes. L’île enregistre le plus important massacre de tortues de mer du monde entier. Il n’existe aucun chiffre fiable, mais, en 1999, une estimation portait à plus de 30 000 le nombre de chéloniens tués chaque année. Facile à observer, ce trafic se pratique dans les petites rues des villes du littoral comme Benoa.
La situation s’améliore néanmoins, notamment grâce à des groupes tels que ProFauna qui sensibilisent notamment au problème des tortues à Bali.
Une vaste coalition de plongeurs et de journalistes soutient la campagne SOS Sea Turtles, qui dénonce les mauvais traitements infligés aux tortues à Bali. Elle a dénoncé le braconnage au parc national de Wakatobi, dans l’archipel éponyme au sud-est de l’île de Célèbes (Sulawesi), destiné à approvisionner Bali. Ce commerce illégal est largement répandu et, à l’instar du trafic de drogue, difficile à maîtriser. L’instance de Bali qui régit les pratiques religieuses a décrété que la viande de tortue n’était essentielle qu’à l’occasion de cérémonies particulières.
Certaines pouponnières ouvertes au public font beaucoup pour faire comprendre aux habitants la nécessité de protéger les tortues et de les considérer comme des créatures vivantes (et non comme de la viande à satay), mais même cette démarche est complexe et de nombreux défenseurs de l’environnement s’y opposent car elles retiennent des tortues en captivité. Sous couvert de protection de l’espèce, certains de ces établissements sont en réalité gérés comme des attractions touristiques et commerciales. Des défenseurs de l’environnement recommandent de ne pas visiter certaines pouponnières de Tanjung Benoa et des environs de Sanur.
La culture du riz à Bali
La riziculture a façonné le paysage social, et l’organisation complexe qu’elle nécessite joue un rôle prépondérant dans la vie communautaire balinaise. Elle a également modifié le paysage naturel : arborant des teintes dorées, brunes et de plus en plus vertes, les rizières en terrasses s’étagent à flanc de collines telles des marches destinées à un géant. Certaines ont plus de 1 000 ans.
Le système villageois d’irrigation et de gestion de l’eau (subak) fait un usage très étudié de toutes les eaux de surface. Les rizières constituent un système écologique complet. Au petit matin, on voit souvent les gardiens de canards mener leurs bêtes dans les rizières inondées où les volatiles mangent les insectes nuisibles qui pourraient endommager les cultures et laissent des engrais naturels dans leur sillage.
Les paysans inondent les champs moissonnés, laissant les tiges de riz brûlées, puis les labourent à plusieurs reprises, souvent avec deux bœufs tirant une charrue en bois. Une fois la terre suffisamment boueuse, ils délimitent une petite parcelle et y plantent le riz. Lorsque les pousses ont atteint une taille raisonnable, ils les repiquent une par une, dans un champ plus spacieux. En attendant que les plants parviennent à maturité, les villageois ont tout loisir de jouer au gamelan, de profiter des spectacles de danse et de réaliser des sculptures sur bois. Enfin, le moment de la moisson venu, le village se rassemble pour une longue période de dur labeur, auquel tous prennent part (contrairement à la plantation, qui reste l’apanage des hommes).
En 1969, de nouvelles variétés de riz à haut rendement ont été introduites. Elles se récoltent un mois plus tôt et résistent à de nombreuses maladies. Cependant, ces nouvelles variétés ont des besoins accrus en engrais et en eau d’irrigation, ce qui met encore davantage en péril cette dernière ressource. La quantité accrue de pesticides nécessaires a causé la diminution des populations de grenouilles et d’anguilles qui dépendent des insectes pour leur survie.
Bien que tout le monde convienne que ces nouvelles variétés ne sont pas aussi savoureuses que le riz traditionnel, elles comptent maintenant pour plus de 90% du riz consommé. Toutefois, sur les petites parcelles, les paysans recourent encore aux modes de plantation et de récolte traditionnels pour plaire à la déesse du Riz, Devi Sri, et chaque rizière arbore sanctuaires et offrandes à son intention.
L'écologie à Bali
L’essor rapide de la population, les ressources limitées, la pression du nombre croissant de visiteurs et le manque de réglementations écologiques font de Bali et de Lombok des endroits hautement menacés. Certaines des préoccupations environnementales liées à Bali vont au-delà de l’île elle-même : le changement climatique provoque la montée des eaux qui nuit au littoral et aux plages. Dans le même temps, l’industrie touristique attire de nouveaux résidents, et les zones urbaines s’étendent, avec des complexes hôteliers et des villas qui empiètent sur les terres arables. Parmi les principales préoccupations figurent :
L’usage de l’eau
C’est un problème majeur. Les hôtels de catégorie supérieure consomment en moyenne de 1 000 à 1 500 litres d’eau par jour et par chambre, et le nombre croissant de terrains de golf – comme ceux du Pecatu Indah Resort et à Nusa Dua sur l’aride péninsule de Bukit – puisent de façon intensive dans des ressources déjà trop sollicitées. Les nouveaux complexes hôteliers de la côte méridionale de Bukit, immenses et nombreux, sont aussi gourmands en eau.
La pollution de l’eau
La situation, préoccupante, est sous le double effet du déboisement dû aux récoltes de bois de chauffage dans les montagnes, et de l’absence de traitement convenable des eaux usées de la population balinaise. Dans des endroits populaires comme Double Six Beach à Legian, les cours d’eau qui se déversent dans l’océan sont très pollués, souvent par les eaux usées des hôtels. Les vastes mangroves situées le long du littoral sud, près de Benoa Harbour, n’arrivent plus à fi trer l’eau qui s’écoule depuis une grande partie de l’île et sont elles-mêmes menacées par le développement.
La pollution atmosphérique
Ceux qui se sont retrouvés coincés derrière le pot d’échappement d’un camion ou d’un bus sur l’un des axes principaux s’en sont aperçus, le sud de Bali est souvent envahi de smog. Du haut des collines, on aperçoit cette région coiff ée d’un nuage sombre.
Les déchets
Le problème ne se limite pas aux sacs et aux bouteilles en plastique, mais s’étend au volume des déchets, grandissant à mesure que s’accroît la population. Les Balinais se désolent à la vue des énormes quantités de déchets – notamment de plastique – qui s’accumulent dans leurs rivières.
Mais tout n’est pas négatif et des initiatives sont en cours pour développer la culture biologique de riz et d’autres aliments. Un programme de traitement des eaux usées a été mis en place dans certaines zones du sud, bien que certaines entreprises refusent toujours d’y participer, protestant ainsi contre son coût.
À Pemuteran, des programmes de culture artificielle de récifs ont été universellement salués. C’est un grand pas puisqu’une étude réalisée par le WWF a démontré que moins de 5% des récifs balinais sont en bonne santé.
Voyager de façon responsable à Bali
Pour voyager responsable en Indonésie, efforcez-vous de laisser le moins de traces possible, en respectant la nature mais aussi les cultures de ses habitants.
- Surveillez votre consommation d’eau : Les besoins en eau dépassent l’approvisionnement dans une grande partie de l’Indonésie, même dans des endroits apparemment verts comme Bali. Pour apporter votre contribution, demandez par exemple au personnel de votre hôtel de ne pas laver vos draps et vos serviettes chaque jour. Vous pouvez aussi renoncer à votre piscine privative dans les établissements huppés, ou même à la piscine commune.
- Fuyez les bouteilles en plastique : Les bouteilles d’Aqua (une grande marque locale d’eau en bouteille appartenant à Danone) sont commodes mais s’accumulent et alourdissent la note écologique. L’eau du robinet n’étant cependant pas sûre, demandez à votre hôtel si vous pouvez remplir votre gourde à leurs grandes réserves d’eau potable. Des entrepreneurs proposent désormais ce service.
- Soutenez les établissements soucieux d’écologie : Le nombre d’entreprises qui adoptent des pratiques respectueuses de l’environnement augmente rapidement en Indonésie.
- Économisez l’énergie : Éteignez lumière et clim quand vous ne les utilisez pas.
- Refusez les sacs en plastique : Refusez aussi les pailles en plastique.
- Laissez les animaux tranquilles : Réfléchissez avant d’aller nager avec des dauphins en captivité, de vous balader à dos d’éléphant ou de cautionner des attractions où des animaux sauvages exécutent des numéros devant un public ; des experts en bien-être animal ont reconnu ces interactions comme source de souffrance animale. N’essayez pas non plus de caresser, de nourrir ou d’interagir d’une manière quelconque avec des animaux à l’état sauvage : cela perturbe leur comportement naturel et peut les rendre malades.
Voir aussi
Le catalogue des éditions Lonely Planet
L’évasion commence ici, découvrez nos guides et livres de voyage.