Pékin : Si vous aimez
Pékin change à un tel rythme que cette ville peut parfois être difficile à appréhender. Si vous disposez de peu de temps, ce chapitre vous permettra de tirer parti du meilleur de la capitale chinoise, que vous aimiez la vie nocturne ou les temples.
Architecture
Aux côtés des sites incontournables que sont la Cité interdite et le temple du Ciel, les plus beaux témoignages de l'architecture traditionnelle pékinoise restent les maisons à cour carrée des hútòng de la ville. Dans ces maisons, construites selon un axe nord-sud, les pièces à vivre s'organisent autour d'une courette. Leur construction reflète les préceptes du feng shui afin d'assurer la libre circulation du qi (énergie). Aucune fenêtre ne donne sur l'extérieur, assurant ainsi une intimité totale une fois les portes rouges de la cour closes.
Tous les bâtiments Ming et Qing, quelle que soit leur taille, obéissent aux mêmes principes de construction, l'ajout de cours et de pièces étant la touche distinctive des propriétaires les plus fortunés. On pourrait ainsi presque décrire la Cité interdite comme la plus grande des maisons à cour carrée.
À Pékin comme en périphérie, les rares bâtiments antérieurs à la période Ming ont tous été maintes fois reconstruits, en raison des effets néfastes des incendies, des guerres et des intempéries au fil des siècles.
Après l'avènement, en 1949, du Parti communiste chinois, Pékin subit des changements radicaux. En architecture, le réalisme socialiste a le vent en poupe. Des architectes soviétiques investissent la ville pour aider leurs « camarades socialistes » à moderniser la capitale. Des bâtiments sombres à l'architecture typiquement stalinienne voient le jour.
Les grands bâtiments encadrant la place Tian'anmen constituent l'archétype de ce style architectural. L'imposant Musée national de Chine fut inauguré en 1959 à l'occasion du dixième anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine. De l'autre côté de la place, le palais de l'Assemblée du peuple, bâti la même année, représente le plus imposant édifice de cette période encore debout. Au milieu des années 1960, la rupture sino-soviétique met fin à la tentative de faire de Pékin un Moscou bis. Pour en savoir plus sur l'architecture contemporaine.
Bars
Les bars se sont multipliés dans tout Pékin. Sanlitun Lu (carte, D4), jadis principale « rue de la soif » pékinoise, est désormais bordée de pièges à touristes quelconques à éviter. On lui préférera, immédiatement au sud, Nansanlitun Lu (carte, D5), qui regroupe certains des meilleurs lounges de la ville et les rues adjacentes à l'artère principale. Dans le sud de Chaoyang (carte), un certain nombre d'établissements très élégants draine la clientèle du quartier des affaires.
À l'est, les hútòng de Dongcheng comptent une offre toujours plus variée de bars branchés, notamment derrière les tours du Tambour et de la Cloche et dans le hútòng de Nanluogu Xiang (carte, B3). Ce dernier est en particulier devenu l'une des rues les mieux pourvues en bars. Le week-end, l'animation bat son plein, comme l'atteste la foule se déversant dans la rue.
À proximité, le quartier des lacs de Houhai (carte, D2–D3) possède moult bars ayant souvent une jolie vue sur l'eau et fort appréciés des habitants. Sachez toutefois faire preuve de discernement et évitez les établissements où des rabatteurs agressifs tentent de forcer la main. À Wudaokou, quartier estudiantin du nord-ouest de Pékin, les bars animés de Chengfu Lu (carte, B3) et alentour ne désemplissent pas.
Les Chinois préfèrent en général passer le vendredi soir au karaoké ou partager une bière à 2 Y et grignoter dans la rue plutôt que de débourser 60 Y pour un cocktail. Mais avec la hausse des salaires et l'occidentalisation des jeunes générations, on croise de plus en plus une clientèle mixte d'habitants et d'expatriés. Certains Chinois ouvrent désormais leurs propres affaires, s'adressant à leurs compatriotes et non plus aux expatriés, jadis fonds de commerce des bars pékinois.
Pour connaître les dernières adresses en vue, le mieux consiste à feuilleter les magazines culturels anglophones gratuits.
Cuisine
En dépit d'importantes différences régionales, la cuisine chinoise se compose de quatre grandes écoles correspondant aux quatre points cardinaux. Celle de Pékin appartient à la cuisine du Nord qui fait grand usage de blé et de millet, ce qui explique la popularité des nouilles et des raviolis vapeur (jiaozi). Le canard laqué est la spécialité phare de la capitale. Les Pékinois apprécient cependant tout autant la fondue chinoise, originaire de Mongolie, et la cuisine de rue locale (Beijing xiaochi), soit tout ce qui peut se préparer en un tournemain au bord de la route ou s'enfiler sur une brochette.
La cuisine de l'Ouest (Sichuan) est réputée dans toute la Chine pour son goût très relevé dû à l'utilisation généreuse de piment rouge et de poivre du Sichuan qui brûlent la langue. La cuisine de l'Est (Shanghai), plus raffinée et douce, fait la part belle au poisson et aux légumes frais. Les étrangers connaissent surtout la cuisine du Sud (Canton), car la plupart des restaurants chinois en dehors du pays sont tenus par des ressortissants de Hong Kong ou de Chine méridionale. Cette cuisine, la moins épicée de toutes, s'avère cependant beaucoup plus exotique en Chine.
En Chine, les repas sont bruyants, chaotiques et souvent confus. Les Pékinois aiment les grandes tablées et c'est au moment du repas qu'ils sont les plus détendus et sociables. Ils ne jugent pas un restaurant à son cadre ou à son service, mais uniquement au contenu de l'assiette et à la compagnie. Traditionnellement, ils commandent une sélection de plats chauds et froids composés de viande, de poisson et de légumes. La plupart des plats chinois sont destinés à être partagés, chacun piochant avec ses baguettes. Pas d'inquiétude si vous faites tomber de la nourriture, vous ne serez pas tout seul.
Parcs et espaces verts
C'est également dans ce parc que Chongzhen, le dernier empereur Ming, se pendit à un arbre alors que les troupes mandchoues fondaient sur l'enceinte de la ville. Toujours à Xicheng, non loin de là, le parc Beihai était l'un des espaces royaux favoris de la dynastie Yuan. Il abritait alors le palais, aujourd'hui disparu, de Kubilai Khan. À l'époque, la terre dégagée par le creusement de l'immense plan d'eau servit à la création de la petite île de Jade en son centre.
Partout ailleurs, les parcs occupent souvent des terrains où les empereurs se prêtaient chaque année à des rituels destinés à diverses divinités. Quoique tous différents, ces parcs ont en commun les vastes autels où avaient lieu ces rituels impériaux. Aujourd'hui, les habitants y pratiquent le cerf-volant ou le tai-chi.
Lieux de loisirs, les parcs et espaces verts sont aussi considérés en Chine, contrairement à leurs homologues occidentaux, comme de l'art paysager offrant un équilibre parfait entre le yin et le yang. Chaque jardin doit comporter plusieurs éléments, au premier rang desquels figurent les plantes, les rochers, l'eau et les pavillons, afin de dégager une harmonie. Ainsi, la dureté de la roche (yang) compense la douceur de l'eau (yin) et le choix des plantes se fait tant sur des critères esthétiques que sur leur symbolique.
Shopping
Le choix de boutiques et de quartiers spécialisés est immense. Liulichang Xijie et Liulichang Dongjie (carte, C2), situées dans un hútòng très animé de Xuanwu, ont été restaurées dans l'esprit des rues commerçantes d'époque. Des dizaines de boutiques spécialisées dans la vente d'encre, de peinture ou de parchemins s'y succèdent. Calligraphes professionnels, professeurs et étudiants pékinois viennent y acheter papier, pinceaux et livres de calligraphie. C'est également un bon endroit pour se faire fabriquer un sceau ou un tampon.
À proximité, la rue commerçante séculaire de Dazhalan Jie (carte, D2–D3) compte certains des plus anciens magasins de Pékin. Les trépidants hútòng qui partent de cette rue entièrement piétonne (tout comme Liulichang) ont conservé un cachet médiéval.
À Dongcheng, Wangfujing Dajie (carte, C5–C6), la rue commerçante la plus tendance, est encadrée par le centre commercial huppé Oriental Plaza et jalonnée de grands magasins. Ailleurs dans le quartier, des boutiques branchées de prêt-à-porter, d'accessoires ou de bijoux ont envahi Gulou Dongdajie (carte, B3) et Nanluogu Xiang (carte, B3).
Dans le quartier voisin de Chaoyang, le marché de la Soie et le marché aux vêtements de Yashow ont la préférence de beaucoup de touristes. Les centres commerciaux y sont aussi légion, sans oublier, plus au sud, le fantastique marché aux puces de Panjiayuan.
À Xicheng, des boutiques de bijoux et de souvenirs bordent les deux berges des lacs de Houhai (carte, D2–D3) et, tout près, Yandai Xiejie. Les jeunes Pékinois s'habillent dans les magasins de Xidan Beidajie (carte, C4–C5), immédiatement au nord de la station de métro Xidan. Bondée le week-end, la rue regorge de centres commerciaux et de grands magasins en sous-sol et en surface.
Si les objets d'artisanat, les cerfs-volants, les papiers découpés traditionnels et les étoles en soie font d'excellents souvenirs, méfiez-vous des objets présentés comme des antiquités. Non seulement il est interdit de sortir du pays tout objet fabriqué avant 1795, mais Pékin a été largement dépossédée de ses trésors authentiques. Tout ce qui n'avait pas été détruit ou dérobé au cours des guerres antérieures avant 1949 a disparu pendant la Révolution culturelle ou a été sorti clandestinement du pays plus récemment.
De même, presque toutes les œuvres des grands maîtres chinois du XXe siècle appartiennent à des collectionneurs privés ou des musées. En revanche, le choix est vaste en matière d'art contemporain dans les galeries du 798 Art District, mais cela a un coût.
Les prix sont en général fixes dans les centres commerciaux et les grands magasins. On vous accordera parfois une remise de 10% sur demande. Dans les marchés et les boutiques d'antiquités, il faut marchander ferme : tous les vendeurs pensent que les étrangers ont le portefeuille bien garni et proposent parfois, comme à Panjiayuan, dix fois plus que le prix réel. Sachez garder le sourire pendant la négociation. Souvent, le simple fait de s'en aller permet de faire baisser le prix.
Pour satisfaire la soif de shopping des Pékinois, la plupart des centres commerciaux, des marchés et des boutiques ouvrent tous les jours, de 9h/10h jusqu'à 22h pour certains. Dans beaucoup de grands magasins et de vieilles enseignes, il faut remettre la marchandise à un vendeur pour recevoir un ticket à donner au caissier, qui le tamponnera après encaissement. Sur présentation du ticket, on récupère la marchandise auprès du vendeur.
Nombre de centres commerciaux haut de gamme et quelques boutiques acceptent les cartes bancaires internationales, d'autres ne prennent que les chinoises. Sur les marchés, on paie uniquement en espèces.
Acrobaties
L'histoire du cirque en Chine remonte à 2 000 ans. Des numéros aussi originaux que le jonglage avec des poignards ou la marche avec des échasses étaient déjà mentionnés pendant la période des Royaumes combattants (environ 475–221 av. J.-C.). Le comté de Wuqiao, dans la province du Hebei limitrophe de Pékin, passe pour être le berceau de la discipline.
Les numéros se sont développés à partir d'objets du quotidien (bâtons, cerceaux, chaises, jarres). Parmi les plus complexes figurent le « paon déployant ses plumes » (une dizaine de personnes sur un seul vélo) et la « pagode des bols » (l'artiste réalise toutes sortes de mouvements, une pile de bols en équilibre sur la tête ou les pieds ou les deux).
Malgré leur talent surhumain, les acrobates et les chanteurs de l'opéra de Pékin n'étaient pas reconnus dans la société chinoise. Cela a changé au XXe siècle, notamment avec le succès international des troupes chinoises (surtout pékinoises) à l'étranger.
Aujourd'hui, les acrobates chinois professionnels suivent le même entraînement rigoureux que les futurs dieux du stade. Dès l'âge de cinq ou six ans, des enfants doués intègrent les écoles des troupes d'acrobates. À l'instar des sportifs, leur carrière est de courte durée, les acrobates prenant leur retraite à la trentaine ou quand leur corps ne suit plus.
Vélo
Le quartier de Dongcheng est le plus adapté. Il est bien plus amusant de parcourir à vélo les hútòng autour des tours du Tambour et de la Cloche, de Nanluogu Xiang (carte, B3) et des lacs de Houhai (carte, D2–D3) que de stagner dans les bouchons.
On trouve des boutiques de location partout, mais le plus sûr consiste à vous adresser à votre lieu d'hébergement. À défaut, essayez n'importe quel hútòng proche d'une auberge de jeunesse ou d'un hôtel typique. La location coûte environ 20/30 Y par jour, mais la caution revient au minimum à 300 Y. Ne laissez jamais votre passeport à titre de garantie, et vérifiez bien votre vélo, surtout les freins, avant de partir. Les automobilistes ne se signalent pas. Gardez à l'esprit que les cyclistes doivent toujours leur céder la place et non l'inverse. Le vol de vélo est un problème à Pékin : stationnez toujours dans les parcs à vélo (2 maos) surveillés.
Galeries d'art
Aujourd'hui, les galeries d'art du 798 Art District font partie des sites les plus visités en ville. Forte de cette popularité, certaines d'entre elles sont cependant devenues plus commerciales, tandis que d'autres ont quitté les lieux en raison des loyers élevés. Le 798 Art District n'en demeure pas moins une étape essentielle des amateurs d'art contemporain, et en particulier d'art expérimental et d'installations médias.
L'apparition de nouveaux quartiers artistiques prouve que l'art est bien ancré à Pékin. Le quartier de Caochangdi, notamment, à environ 2 km au nord du 798 Art District, a vu affluer de nouveaux galeristes et artistes en quête d'ateliers bon marché. Il mérite le coup d'œil.
Sans s'éloigner autant, une poignée de galeries bien établies en centre-ville continuent à prospérer. La Red Gate Gallery est la meilleure.
Pékin gay et lesbien
Exception faite du Destination, l'unique club gay de Pékin, ouvert de longue date, il existe peu d'établissements nocturnes ouvertement gays et lesbiens. Jusqu'en 2001, l'homosexualité était officiellement considérée comme une maladie mentale en Chine, ce qui explique pourquoi peu d'endroits souhaitent attirer l'attention des autorités en faisant leur « coming-out ». Néanmoins, certains bars à l'instar du Mesh et du Yin organisent des soirées « gay friendly ».
Si vous venez d'arriver en ville, vous pouvez consulter le site www.gayographic.cn qui recense les événements et les soirées pour la communauté homosexuelle étrangère de Pékin.
Arts martiaux
Trois catégories principales d'arts martiaux et d'exercices sont en vogue en Chine : le taijiquan (tai-chi) aux mouvements lents et fluides, le gongfu (kung-fu), axé sur l'autodéfense, et le qigong, associé à la médecine chinoise traditionnelle et focalisé sur le bien-être physique et mental.
Le tai-chi est le plus répandu. La plupart des Pékinois pratiquent le style Yang, au rythme uniforme. Mais au gré de vos promenades, vous croiserez aussi beaucoup d'adeptes du style Wu, aux positions et aux mouvements moins amples mais plus prononcés. Le style Chen, le plus facile à reconnaître et le plus amusant à regarder, est une succession de mouvements extrêmement lents puis rapides et puissants.
La Jinghua Wushu Association (carte, E2 ; 135 2228 3751 ; sous-sol, Kempinski Hotel, Liangmaqiao Lu ; busLiangmaqiao) dispose de moniteurs parlants anglais. Le China Culture Center organise parfois des stages aussi bien de tai-chi pour débutants que de taijijian (tai-chi avec des épées) à l'autel de la terre au parc Ditan.
Le parc du temple du Ciel est le meilleur endroit pour assister à des entraînements. Les adeptes du tai-chi s'y rassemblent afin de pratiquer leurs mouvements au lever du soleil. Vous ne regretterez pas de vous être réveillé très tôt pour ce rendez-vous qui attire des centaines de participants. Les lève-tard pourront voir de périlleux numéros d'arts martiaux au Red Theatre dans la spectaculaire revue La Légende du kung-fu.
Musées
Vous aurez par ailleurs l'embarras du choix. On trouve des établissements consacrés à tout, de l'architecture au bois de santal et il faudrait plusieurs semaines pour les visiter tous. Les plus intéressants se concentrent en grande partie en centre-ville, dans le quartier de Dongcheng ou à proximité. Nombre d'entre eux occupent des bâtiments historiques. Enfin, n'oubliez pas que la Cité interdite, recèle, entre autres choses, plusieurs petits musées proposant des expositions temporaires.
Xicheng n'est pas non plus en reste côté musée. Autour des lacs de Houhai (carte, C2–D2), les anciennes maisons à cour carrée de certains illustres écrivains et artistes pékinois sont devenues des lieux de mémoire. Beaucoup d'endroits restent peu accessibles aux étrangers à défaut d'explications en anglais ou de contexte suffisants, à l'exception notable de la résidence de Mei Lanfang. Dans le quartier de Haidian, le Musée militaire montre la voie aux petits et grands garçons qui peuvent se glisser dans des tanks.
Temples
Chaque école de pensée chinoise – bouddhisme, confucianisme, taoïsme – a son temple à Pékin. Quel que soit leur courant d'appartenance, les temples chinois reproduisent tous le schéma des maisons traditionnelles à cour carrée, construites selon un axe nord-sud conformément aux principes du feng shui. Les salles de prière occupent la cour du milieu, tandis que les moines habitent en général dans les bâtiments alentour.
L'immense temple du Ciel, à Chongwen, est le plus connu, mais c'est le temple des Lamas, à Dongcheng qui attire le plus de fidèles. À proximité se dresse le temple de Confucius, deuxième plus grand temple du pays dédié au célèbre philosophe.
Les différences entre les temples bouddhiques et taoïstes ne sautent pas toujours aux yeux, contrairement à l'apparence des moines. Les moines bouddhistes ont généralement le crâne rasé alors que leurs homologues taoïstes portent les cheveux longs ramassés sous une toque.
Les temples de la capitale sont ouverts au public. En revanche, demandez toujours la permission avant de photographier un moine ou des fidèles.
Mis à jour le :
8 avril 2014
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