Us, coutumes et société
Religion
De tous les sons qui assaillent le visiteur à son arrivée, c'est certainement l'appel à la prière qui laisse l'impression la plus forte. Né au VIIe siècle, l'islam est la religion de 99% des Marocains et puise aux mêmes racines que le christianisme et le judaïsme. Le Coran (Qur'an), livre saint révélé par Dieu à Mahomet, comporte de nombreuses références à des personnages de la Bible et de la Torah.
L'islam compte 5 principes (les " 5 piliers "): la profession de foi: " Il n'est d'autre Dieu qu'Allah et Mahomet est son prophète "; les 5 prières quotidiennes en direction de La Mecque; l'aumône aux pauvres; le jeûne du ramadan ; et le pèlerinage à La Mecque, ou hajj, au moins une fois dans la vie.
L'islam connut à ses débuts un schisme majeur qui divisa les croyants en deux courants: les sunnites et les chiites. Cette rupture résulta de la lutte de pouvoir livrée par Ali (cousin et gendre de Mahomet) contre la dynastie montante à Damas, les Omeyades. Le chef de ces derniers fut reconnu comme légitime successeur de la tradition ("sunna") par les sunnites. Ces derniers – branche la plus répandue et considérée comme "orthodoxe" – sont très largement majoritaires au Maroc.
Entre foi et traditions
Les minarets, la calligraphie ou encore l'appel du muezzin à la prière : bien des attraits du Maroc d'aujourd'hui doivent leur existence à la foi islamique. Les musulmans pratiquants prient tous les jours, effectuent le ramadan et respectent la zakat (charité), un des cinq piliers de l'islam. Les tombeaux (zaouïas) de sept marabouts (saints de l'islam) se trouvent à Marrakech mais, comme les mosquées, ils sont fermés aux non-musulmans. Un seul de ces sites religieux historiques se visite : la spectaculaire médersa Ali ben Youssef.
La culture métissée de Marrakech résulte du croisement de diverses influences religieuses. Les soins berbères à base de plantes sont empreints de croyances animistes. Les sonorités et les rythmes gnaouas sont bien antérieurs à l'arrivée de l'islam en Afrique. Sur certaines portes du mellah (l'ancien quartier juif) subsistent des heurtoirs en forme d'étoile de David. D'ailleurs, des membres des communautés juive et chrétienne (établies au Maroc depuis près de 1 700 ans) sont toujours présents à Marrakech : la ville nouvelle compte ainsi une synagogue, une église catholique et un temple protestant. C'est à ces multiples traditions religieuses que Marrakech doit son bouillonnement créatif. Toutes ont un rôle à jouer dans la riche tradition de poésie, de danses folkloriques, de contes et de spectacles de rue qui se perpétue encore aujourd'hui.
Comment célébrer le ramadan ?
- Faire la fête dans les rues pour l'Aïd el-Fitr
- Se réveiller avant l'aube pour écouter l'appel à la prière du muezzin de la Koutoubia
- Pratiquer la zakat en donnant à une association locale
- Éviter de manger, boire et fumer en journée si vous êtes avec des personnes pratiquant le jeûne
- Après le coucher du soleil, se régaler de sucreries et de harira
Des traditions bien vivantes
- Halqa (théâtre de rue) : sur la place Djemaa el-Fna
- Littérature et contes : au Café du Livre
- Cuisine marocaine fusion : au restaurant Dar Moha
- Remèdes berbères : à Rhaba Kedima
- Musique traditionnelle : durant le Festival des arts populaires de Marrakech
Les arts à Marrakech
Capitale des Almohades aux XIIe et XIIIe siècles et résidence des sultans saadiens au XVIe siècle, Marrakech possède de véritables joyaux de l'architecture marocaine tels que la mosquée de la Koutoubia, la mosquée et la médersa Ali ben Youssef, le palais de la Bahia, le Dar Si Saïd et les tombeaux saadiens. La ville possède aussi des jardins tout à fait exceptionnels. Différents musées offrent un panorama à la fois architectural et historique de la ville. À ne pas manquer: le musée de Marrakech, le musée d'Art marocain (Dar Si Saïd) et le musée d'Art islamique (jardin Majorelle).
Chaque année, la ville accueille le Festival des Arts populaires et le Festival international du film.
Langue
L'arabe marocain (darija) découle de l'arabe classique. Il diffère tellement de l'arabe moderne standard qu'il est difficilement compréhensible du reste du monde arabe. La prononciation de l'arabe est difficile. Elle se caractérise notamment par l'utilisation des diphtongues aw ("aou"), ay ("aï") et ei ay (comme dans "faïence"). Trois consonnes sont particulièrement complexes à prononcer pour le profane. Il s'agit de l'occlusive sourde ('), et des sons ayn (fricative sonore) et rayn ("gh"). Ces deux derniers s'obtiennent assez bas dans la gorge et sont vocalisés par contraction gutturale accompagnée d'une sorte de grasseyement.
La transcription de l'alphabet arabe en alphabet latin n'obéit pas à des règles rigoureuses. Voici quelques mots et expressions utiles:
- bonjour: sbah el-khir
- au revoir: beslama
- merci: shoukran
- oui: iyyeh
- non: ella
- d'accord: wakhkha
- excusez-moi: smeh liyya
- comment allez-vous?: kidaira/kidayr (m/f)?
- parlez-vous (français)?: wash kathdar (m) / kathadri (f) (belfransawiya)?
- je comprends: fhamt
- je ne comprends pas: ma fhamtsh
- comment vous appelez-vous?: ashno smiytek?
- je m'appelle...: smiyti...
- où puis-je trouver...?: fin moumkim alka... ?
- autobus: tobis/hafila
- taxi: taksi
- vélo: darraja
- tournez à... gauche/droite : dor (m) / dori (f)... 'a el-lisar/'a el-liman
- tout droit: nishan
- la police: al-boulis
- hôtel/pension: foundok
- restaurant: ristora
Le meilleur de la gastronomie à Marrakech
Impossible de ne pas trouver plat à son goût à Marrakech. Au petit-déjeuner, dégustez quelques beghrir, des petites crêpes épaisses arrosées de miel de fleur de cactus. Un copieux méchoui marocain, agneau farci d'amandes et rôti lentement, servi avec du cumin, des olives et du khoubz (pain) fera un déjeuner parfait. À l'heure du dîner, un tour des souks vous ouvrira l'appétit pour un savoureux tajine (viande mijotée dans un plat en terre cuite) accompagné de légumes sur la place Djemaa el-Fna. Surtout, gardez une place pour le dessert : les kaab el-ghazal (« cornes de gazelle », petits croissants de pâte fourrés à la pâte d'amandes et parfumés à l'eau de fleur d'oranger) ou une pastilla (feuilleté à la crème et aux amandes grillées) vous raviront.
Dans la ville nouvelle, vous pourrez vous joindre aux membres de la classe moyenne autour d'une pizza au Chat qui rit ou au Cantazaro, ou bien commander une grillade dans l'un des restaurants qui bordent la rue ibn Aïcha. Les Marrakchis branchés préfèrent sortir dans les établissements qui se doublent d'une discothèque. Beaucoup d'adresses servent désormais de l'alcool, mais pas toutes.
Pour goûter une délicieuse cuisine traditionnelle, réservez dans un riad où les repas sont concoctés chaque jour à la demande par la dada (cuisinière) de la maison. Les plus aventureux pourront tenter les spécialités servies aux stands de la place Djemaa el-Fna ou de la kissaria ben Youssef. Marrakech possède d'excellents restaurants de cuisine marocaine, méditerranéenne ou aux influences métissées, mais aussi de nombreux « restaurants-palais », véritables pièges à touristes. Si vous pénétrez dans une salle immense équipée d'une scène prête pour un spectacle laser, où tous les serveurs sont vêtus comme Aladin, ne vous attendez pas à trouver une cuisine authentique. Réservez plutôt votre place pour une véritable diffa dans l'un des établissements recommandés.
Restaurants de cuisine marocaine créative
- Dar Moha
- Villa Flore
- Terrasse des Épices
- Le Foundouk
- Riad 72
Meilleures restaurants traditionnels à Marrakech
- Al Fassia
- Souk Kafé
- Restaurant La Maison Arabe
- Tobsil
- Chez Chegrouni
Manger sur le pouce à Marrakech
- Allée des méchouis
- Stands de la kissaria ben Youssef
- Plats Haj Boujemaa et les autres restaurants de grillades de la rue ibn Aïcha
- Stands de la place Djemaa el-Fna
- Samak al Bahria
Saveurs venues d'ailleurs
- Azar
- Mama Tilee
- Le Chat qui rit
- La Table du Marché
- Le Grand Café de la Poste
Découvrir la culture berbère
Les Berbères vivent depuis au moins 5 000 ans au Maroc. Les Romains tentèrent de les conquérir pendant 250 ans. À chacune de leurs défaites, ils traitaient leurs adversaires de « barbares », d'où le mot « berbères ». Dans leur langue, le tamazight, les Berbères s'appellent les Amazighs ou « hommes libres ». Ce n'est qu'au début des années 1990 que les Berbères ont commencé à revendiquer des droits culturels au Maroc. Depuis, le tamazight est enseigné dans les écoles primaires. En 2001, Mohamed VI a créé l'Institut royal de la culture amazighe (Ircam). Aujourd'hui, les Berbères demandent la reconnaissance officielle de leur langue dans la Constitution marocaine.
Bon nombre d'habitants de Marrakech parlent le tamazight : essayez-vous à prononcer quelques mots, ils seront accueillis chaleureusement malgré vos difficultés de prononciation ! Sur la place Rahba Kedima, des remèdes berbères soigneront tous vos maux, de l'excès de timidité (racine de noyer) aux problèmes conjugaux (galanga). Les tapis berbères des souks étaient traditionnellement tissés par les femmes et destinés à des trousseaux de mariage : ils portent donc souvent des symboles destinés à repousser la malchance (un mari infidèle) et à garantir le bonheur domestique.
S'il est une chose que l'on ne peut pas acheter, c'est la baraka, la chance, une sorte « d'état de grâce ». Comme l'explique un apothicaire berbère : « La baraka ne pousse pas sur les arbres, elle résulte de nos actes ».
Où découvrir la culture berbère ?
- À Imlil et dans les autres villages du Haut Atlas
- Lors du Festival des arts populaires de Marrakech
- Sur la place Djemaa el-Fna
- À la maison Tiskiwin
- À Dar Taliba
Comment s'attirer la baraka ?
- Faites un don à Dar Taliba ou à d'autres initiatives de villages berbères
- Échangez des plaisanteries berbères
- Achetez à des coopératives locales
- Économisez l'eau pour soutenir l'agriculture de subsistance dans le Haut Atlas
- Donnez des pourboires aux musiciens gnaouas et aux conteurs de la place Djemaa el-Fna
Les spectacles à Marrakech
Marrakech est un espace culturel d'exception depuis plus d'un siècle. Le halqa (théâtre de rue) s'y épanouit sous de nombreuses formes : les triples sauts périlleux des acrobates, les ondulations des serpents et la souplesse des danseuses du ventre sont un spectacle permanent, récompensé par vos seuls pourboires. En matière de cinéma, exit ici les immenses multiplexes occidentaux. Les files d'attente sont longues pour assister aux projections de films à l'Institut français et un public exclusivement masculin reprend en cœur les refrains des comédies musicales bollywoodiennes du Cinéma Eden. Le Festival international du film de Marrakech déchaîne lui aussi les passions, notamment lors des projections en plein air sur la place Djemaa el-Fna. Dans de nombreux restaurants, concerts et spectacles de danse du ventre viennent animer la soirée.
Les institutions culturelles de la ville ne sont pas en reste. Des comédiens célèbres se produisent au Théâtre royal, à l'Institut français et au Dar Chérifa. Les stars marocaines envahissent les rues lors du Festival des arts populaires de Marrakech et, si vous ne pouvez pas y assister, procurez-vous quelques CD chez Kifkif ou au Comptoir.
Les lieux de spectacles
- Place Djemaa el-Fna
- Festival des arts populaires de Marrakech
- Théâtre royal
- Institut français
- Vernissages au Dar Chérifa
Concerts
- Place Djemaa el-Fna
- Festival de musique gnaoua d'Essaouira
- Théâtre royal
- MadJazz
- Printemps musical des Alizés à Essaouira
Danse
- Place Djemaa el-Fna
- Riad Sahara Nour
- Institut français
- Théâtre royal
- Festival des arts populaires de Marrakech
La magie du cinéma
- Festival international du film de Marrakech
- Cinéma Colisée
- Le parfum « Festival » des Parfums du Soleil
- Les films bollywoodiens projetés au Cinéma Eden
- Institut français
Voir aussi
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