Le Cap : Histoire

Le Cap en quelques dates

Respectivement baptisés Bochimans (Bushmen) et Hottentots par les Européens, les San et les Khoikhoi – tribus réunies sous la dénomination de Khoisan (Khoe-San) – vivaient dans la région du Cap bien avant que la Compagnie des Indes orientales (Vereenigde Oost-Indische Compagnie, ou VOC) ne s’y implante, en 1652. De manière générale, les peuples natifs refusèrent de commercer avec les Hollandais, ce qui incita la VOC à faire venir des esclaves de Madagascar, d’Inde, de Ceylan, de Malaisie et d’Indonésie pour compenser la pénurie de main-d’œuvre. La colonie manquant également de femmes, les femmes esclaves et khoisan subirent, de plus, une exploitation sexuelle. De leur côté, les esclaves se mêlèrent aux Khoisan ; les enfants issus de ces unions sont les ancêtres de la population métisse actuelle, dont fait partie le groupe des musulmans du Cap.
Pendant les 150 ans de domination hollandaise, la colonie prospéra sous le nom de Kaapstad. Surnommée la “Taverne des Sept Mers”, elle constituait un port très fréquenté, où faisaient escale les marins qui naviguaient entre l’Europe et l’Orient. En 1806, la victoire des Britanniques à Blouberg-strand, à 25 km au nord de la ville, sonna le glas de la suprématie des Hollandais, qui cédèrent définitivement Le Cap et son territoire à la Grande-Bretagne, le 13 août 1814. Le commerce des esclaves fut interdit en 1808, la colonie continua à prospérer et tous les esclaves n’ont été affranchis qu’en 1833.
Dans les années 1870-1880, la découverte et l’exploitation de gisements de diamants et d’or dans le centre de l’Afrique du Sud entraînèrent de rapides changements. Le Cap cessa d’être la seule métropole dominante du pays, mais sa position majeure en tant que port lui permit de profiter des richesses minières, puis de l’industrialisation. Cette prospérité suscita les rêves impérialistes de Cecil John Rhodes (Premier ministre de la colonie du Cap en 1890), qui avait fait fortune à la tête de la De Beers Consolidated Mines Company.
En 1901, le gouvernement saisit l’occasion d’un début d’épidémie de peste bubonique – attribuée aux travailleurs africains noirs, alors qu’elle venait des bateaux en provenance d’Argentine – pour introduire la ségrégation raciale : les Africains noirs furent relégués près des docks et à Ndabeni, sur le flanc est de la Table Mountain. Cette décision préluda au développement ultérieur des townships des “Cape Flats” (espaces plats et poussiéreux).

Mis à jour le : 23 mai 2017