Une envoûtante virée en kayak au cœur de Stockholm
Le soleil fait scintiller les eaux stockholmoises après deux jours de pluie continue. Une aubaine : ce matin, j’ai prévu de parcourir la capitale suédoise en kayak, et je préfère m’enduire de lotion solaire plutôt que de me réfugier sous un imperméable. Tant attendue, cette excursion sportive programmée depuis longtemps vient couronner à merveille mon aventure scandinave, dont la fin approche à grands pas.
Vers quel prestataire se tourner ?
J’ai réservé cette sortie depuis la France, en achetant directement mon ticket sur Internet. Après de longues recherches, j’ai opté pour Stockholm Adventures, une compagnie suédoise spécialisée dans les loisirs de plein air, que l’excellente réputation précède.
Cette activité s’effectue dans le cadre de visites de terrain – je dois mettre à jour le guide Lonely Planet « Stockholm en quelques jours ». Il est donc important que je trouve un prestataire sérieux, offrant un parfait rapport qualité/prix. Ainsi, pour 565 Skr (environ 48 euros en 2023), je m’apprête à pagayer durant deux heures, au cœur de la Venise scandinave, en compagnie de deux guides qualifiés et d’un groupe restreint de voyageurs. Il aurait par ailleurs été envisageable que je loue seule un kayak, mais j’avais envie d’échanger le plus possible avec mes accompagnateurs.
Aussi, le lieu de rendez-vous proposé par Stockholm Adventures (Pipersgatan 45, au nord-est de Kungsholmen) se situe à 200 m de mon hébergement. Un détail qui me permettra si besoin de repasser rapidement dans ma chambre après la séance, avant de poursuivre mon exploration de la ville.
Équipement du kayakiste
Pour une sortie d’une demi-journée, la liste du matériel nécessaire est sommaire. Les kayaks, pagaies et gilets de sauvetage sont évidemment fournis par la compagnie, ainsi que des sacoches étanches.
Reste à prendre avec soi des lunettes de soleil, une casquette, de la crème solaire, une gourde et des chaussures d’eau fermées, ou à défaut des baskets susceptibles d’être mouillées. En outre, il est recommandé de porter des vêtements de sport (j’ai opté pour un short et un t-shirt), ainsi qu’une tenue sèche pour le retour sur la terre ferme.
Informations pratiques
Les sorties en kayak ont lieu toute l’année et par tous les temps, sauf raison impérative de sécurité. Les participants sont invités à suivre les prévisions météorologiques et à adapter leur tenue en conséquence.
Aucune expérience préalable n’est nécessaire pour pouvoir s’inscrire. Seul prérequis : savoir nager. De plus, même si l’activité est sportive, elle reste parfaitement accessible au plus grand nombre.
Voici un dernier petit conseil, si vous ne parlez pas couramment anglais : apprenez le vocabulaire de base relatif au kayak (gauche, droite, pagaie…). Cela vous sera très utile pour suivre les indications des accompagnateurs !
Les préparatifs
La consigne est claire. Il faut se présenter au point de rendez-vous quinze minutes avant l’heure du départ, car communiquer des instructions à des kayakistes débutants prend du temps. J’arrive donc en avance, et je compose un premier binôme avec une jeune Allemande. Peu à peu, cinq équipes de deux se forment, prêtes à s’installer dans des embarcations jaune vif.
Mais avant de nous lancer, nous devons écouter les règles de sécurité énoncées, avec humour, par nos deux guides expérimentés. Même si j’ai déjà pagayé plusieurs fois auparavant, je reste attentive aux recommandations : une voyageuse avertie en vaut deux. Les professionnels nous expliquent également les techniques de base, ce qui est une bonne chose, car beaucoup de participants ne se sont jamais essayés à la pratique.
Enfin, nous descendons les kayaks du ponton et les mettons à l’eau. Stockholm, nous voilà !
Premiers coups de pagaie
Notre virée bleue débute en douceur, chaque duo devant trouver ses marques. Partager un kayak nécessite d’adopter un même rythme de croisière, au risque de voir les pagaies s’entrechoquer, encore et toujours.
Nous passons sous différents ponts, suivant le paisible canal Klara Sjö jusqu’à l’hôtel de ville de Stockholm. À ses pieds, un guide nous signale que nous allons franchir un dernier obstacle, le Stadshusbron. Mais ce pont de béton me semble si bas que je pense d’abord à un canular. Il n’en est rien, et comme le reste du groupe, ma partenaire et moi nous engouffrons à notre tour. À ma grande surprise (et grâce aux indications précises des accompagnateurs), ça passe !
Nous profitons alors d’un point de vue privilégié sur l’emblématique tour de brique rouge, où siège le conseil municipal, qui domine la ville.
Stockholm au fil de l’eau
Nous voici désormais dans la baie lacustre de Riddarfjärden, à l’extrémité du lac Mälaren. La navigation se fait plus physique, l’étendue d’eau devenant agitée par de petites vaguelettes. Certaines nous donnent du fil à retordre et nous devons pagayer avec plus de force, bien que le courant soit cependant relativement faible.
Nous gagnons la rive nord de Södermalm, où nous rassemblons les kayaks en étoile, nous accrochant les uns aux autres. Régulièrement, les guides nous regroupent ainsi, afin de distiller d’intéressantes informations sur Stockholm et la culture suédoise. L’occasion de laisser nos bras peu habitués à ce type d’effort se détendre un instant !
Nous pénétrons ensuite dans Pålsundet, un canal délicieusement pittoresque qui épouse la berge nord-ouest de Södermalm et la rive sud de Långholmen. De vieux bateaux en bois sont amarrés sur ce cours d’eau, qui ménage assez de coins tranquilles pour s’attirer les faveurs d’une armée de canards, de foulques et de cygnes.
C’est amusant. Je réalise que depuis le début de la journée, je découvre d’un autre œil divers lieux que j’ai récemment arpentés à pied. Avoir le corps rivé sur l’eau m’offre un nouveau regard sur Stockholm. Cela me permet aussi de remettre en ordre la carte mentale que j’ai de la « Belle de l’eau », capitale à la géographie singulière, construite à cheval sur plusieurs îles de la Baltique.
Retour à la base nautique
Les heures nous filent entre les doigts et il est déjà temps de rebrousser chemin, via le même itinéraire. Nous sommes désormais à l’aise et nous pagayons avec facilité, plus rapidement. Une atmosphère conviviale règne au sein de notre groupe, et c’est avec des sourires radieux que nous regagnons la base nautique en fin de matinée.
Nous nous extirpons de nos kayaks avec précaution – il serait malvenu de tomber à l’eau maintenant – et ensemble, nous hissons les embarcations sur la jetée. Tout en enfilant des vêtements secs, restés à quai dans la cabane en bois de la compagnie, nous remercions chaleureusement nos guides pour leur bienveillance et leur bonne humeur.
Cette expérience m’a séduite au plus haut point et il aurait été dommage de passer à côté. Mais une conclusion s’impose : ce superbe avant-goût m’invite à revenir pagayer dans l’archipel de Stockholm, durant quelques jours. D’autant plus que les 30 000 îles qui le composent dessinent certaines des plus belles cartes postales de Scandinavie…
@lonelyplanetfr