-
Publié le 22/11/2019 4 minutes de lecture
En Croatie, coincée entre l’Istrie sophisitquée et la Dalmatie qui scintille, la baie de Kvarner souffre du “syndrome” de l’enfant du milieu, celui qui n’a jamais tout à fait l’attention qu’il mérite. Les choses devraient changer puisque sa plus grande ville, Rijeka, a été nommée capitale de la culture européenne pour 2020. Mais cette ville portuaire au charme un peu brut n’est pas le seul atout de la baie. Dans l’arrière-pays montagneux ou sur les nombreuses îles, on trouve d’anciennes villes fortifiées, des églises médiévales, des châteaux mystérieux, des plages superbes, d’excellents restaurants et d’importantes réserves naturelles.Autant de raisons de classer Kvarner dansnotre Best of 2020!
Découvrez l’architecture du château de Trsat
Le plus intéressant site touristique de Rijeka est sa forteresse bâtie au XIIIesiècle par les Frankopan. Dominant la ville, elle a été rénovée en 1824 par un comte d’origine irlandaise servant dans l’armée autrichienne qui y intégra des éléments de style Biedermeier, ainsi qu’un mausolée familial inspiré de la Grèce antique, gardé par des basilics (c’est aujourd’hui un espace d’exposition). La vue depuis les remparts est fantastique et s’étend, au-delà de Rijeka, jusqu’aux îles de la baie. Pendant que vous êtes à Trsat, allez voir l’église Notre-Dame de Trsat, lieu de pèlerinage catholique depuis qu’une légende médiévale y mentionne des déménageurs mystiques. On dit en effet que les anges qui transportaient la maison familiale de la Vierge entre Nazareth et Loreto, en Italie, s’arrêtèrent ici quelques années avant de reprendre leur chemin. Pour vous mettre vraiment dans la peau d’un pèlerin, vous pouvez monter à pied à Trsat depuis le centre de Rijeka via l'escalier Petar Kružić, voie historique bordée de petites chapelles, datant du XVIesiècle.
Savourez le meilleur de Volosko
Sur le continent, entre Rijeka et Opatija, station balnéaire de l’ère austro-hongroise, ce paisible village de pêcheurs s’est taillé depuis peu une réputation inattendue de haut lieu de la gastronomie croate. Sans surprise, les produits de la mer y tiennent la vedette, et l’influence de l’Istrie voisine est visible dans les truffes fraîches, les huiles d’olives de qualité et les asperges sauvages qui trouvent leur place dans de nombreux plats.
La nature sauvage d’Učka
Arrière-plan déchiqueté de l’extrémité ouest de la baie, ce parc naturel comprenant un haut plateau et des montagnes couvre 160km2. Malgré sa présence imposante à l’horizon, il reste souvent ignoré des visiteurs de la région. On peut y voir des aigles royaux, des faucons crécerelles ou pèlerins et des hiboux grands-ducs planer dans les courants ascendants du superbe canyon de Vela Draga, tandis que cerfs, sangliers et chevreuils parcourent ses forêts de hêtres et de châtaigniers. Učka est aussi un terrain idéal pour la randonnée et le VTT, avec huit parcours détaillés sur le site Internet du parc. Si cela vous semble trop d’efforts, vous pouvez visiter le parc en 4×4 grâce à un intéressant circuit d'une demi-journée qui suit les gardiens du parc dans leurs activités.
Découvrez les elfes de Cres
Verdoyante, luxuriante, Cres a gardé un côté sauvage. On dit que la seconde des îles de la baie par la taille, avec ses poches de forêts encore vierges, serait peuplée de gentils elfes. Ses anciennes maisons de pierre offrent leur façade austère aux quelques visiteurs intrépides qui vont jusqu’à ses petits hameaux oubliés par le temps, plantés sur les sommets, tels Lubenice et Beli. Ces deux villages bénéficient de petites plages merveilleusement isolées nichées au pied d’imposantes falaises; par bonheur, la perspective d’avoir à remonter ensuite fait qu’elles ne sont pas trop fréquentées. À Beli, on peut aussi visiter une clinique pour vautours fauves. Ailleurs, les villes portuaires fortifiées de Cres et d’Osor sont tout aussi mystérieuses, avec leurs églises bâties par les Vénitiens et leurs maisons bordant des places ensoleillées.
Profitez du bord de mer à Lošinj
Séparée de Cres par un chenal large de 11m qui aurait été creusé par les Romains, Lošinj est une île longue et étroite où on trouve trois villages anciens et des plages très courues. La réserve marine de Lošinj qui s’étend à l’est de l’île offre un refuge à la seule population de tursiops (grands dauphins) connue de l’Adriatique. Vous pouvez en apprendre plus sur les efforts faits pour les protéger au centre d'information sur la vie marine de Lošinj, à Veli Lošinj, charmant village de maisons colorées regroupées autour d’un petit port. Plus charmant encore, Mali Lošinj, non loin, est le principal bourg de l’île. En été, son joli front de mer bordé de restaurants, de bars et d’hôtels de charme occupant de superbes bâtiments anciens et son intéressant musée, dans un palais vénitien, bourdonnent d’animation. Des hôtels-resorts entourent les galets de Sunčana uvala (“la baie ensoleillée”), où vous pourrez surveiller le bon rétablissement des tortues qu’on soigne au centre de sauvetage des tortues marines.
Du Rab de bonheur
L’été venu, cette jolie petite île accueille un flot de vacanciers venus pour ses plages de sable et de galets. Mais son vrai trésor est sa capitale antique, la jolie ville éponyme de Rab, posée sur une péninsule pittoresque, ponctuée d’une rangée de quatre clochers élégants. Fondée au IVesiècle avant J.-C., Rab fut officiellement déclarée cité par l’empereur romain Auguste en l’an10, et prit ensuite le nom de Felix Arba, “Rab l’heureuse”. Les bonnes vibrations persistent encore aujourd’hui, avec au menu des festivités d’été des concerts de pop stars locales, de DJs et de musiciens classiques, ainsi qu’une foire médiévale.
Traduit par : Vincent Guilluy