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Publié le 23/01/2020 3 minutes de lecture
Les jeunes voyagent. Beaucoup. Les jeunes s’engagent. De plus en plus. Pour la planète, pour l’environnement, pour un tourisme plus durable. Mieux encore : plus ils voyagent, plus ils s’engagent. Et plus ils s’engagent, plus ils transforment leur manière de voyager. Tour d’horizon des aspirations et attentes de cette nouvelle génération, grâce à l’étude «Les jeunes et le voyage responsable», réalisée par Allianz Travel et Jam en novembre 2019 auprès de 1000 jeunes de 18 à 25 ans.Sortir des frontières hexagonales, découvrir le monde, voir de nouveaux horizons... Avec 9 jeunes sur 10 étant déjà partis à l’étranger, cette génération porte bien son surnom de «globe trotter»! Mais sans doute aussi celui de «philantrokids»: largement investie (86%) dans la protection de la planète, elle s’identifie parfaitement à ce néologisme désignant les jeunes qui se mobilisent pour des causes qui leur tiennent à cœur, avec pour objectif de faire bouger les choses – voire de changer le monde.
Et les choses, elles bougent. Lucides et très préoccupés par l’impact du tourisme sur l’environnement (75%), les jeunes de 18 à 25 ans sont déjà nombreux a avoir changé leurs habitudes (29%) ou à avoir envie de le faire (18%). Loin de les faire se détourner des voyages, cette préoccupation les amène plutôt à changer leurs manières de voyager.Et comment en vient-on à changer? Qu’est-ce qui provoque le déclic? Curieusement, c’est bien souvent le voyage lui-même. Être le témoin des changements du monde, être spectateur des dégradations de la biosphère est un puissant moteur de changement. Plus les jeunes voyagent, plus ils deviennent sensibles à ces questions. «J’ai appris que la planète est belle mais pas infinie et que l’on est beaucoup, partout, à l’habiter», témoigne ainsi Laura. Les voyages les poussent aussi à changer leur comportement une fois rentrés chez eux (42% pour les voyageurs fréquents). Leur réponse, concrète, à cet enjeu est, non pas d'arrêter de voyager, mais de prendre de meilleures habitudes : déplacement, petits gestes, consommation locale... La première étape est, selon eux, le transport et ce particulièrement sur place. Beaucoup prennent en compte cet aspect et modifient leurs habitudes en fonction: «plus possible de partir une semaine à l'autre bout du monde» confie ainsi Laura. Même constat pour Grégoire, 22 ans, qui essaie « d'utiliser les transports les moins polluants possibles »; pour Sébastien, 22 ans, qui « prend le plus possible les transports en commun !»; ou encore Côme, 24 ans, qui a « voyagé en Asie à vélo et prépare l'Afrique à vélo». Même si beaucoup reconnaissent, comme Germain, 25 ans, qu’il est «compliqué de se passer de l'avion». Les déchets apparaissent aussi comme un des points clés de la prise de conscience. Beaucoup de jeunes témoignent du choc qu’ils ont eu à divers endroits du monde en constatant l’amoncellement des déchets et la surconsommation de plastique. Que ce soit Julia à Malte, Camille en Chine ou Laura aux Philippines qui nous racontent avoir «été choquée de la quantité de déchets qui salissent les plages et la nature», cette épreuve structure leurs réflexions. «Il faut réellement arrêter la surconsommation de plastique», affirme ainsi Camille, tout comme Laura qui raconte : «j'en ai voulu aux industriels de vendre des produits sur-emballés à des populations qui entassent les plastiques et les brûlent dans les forêts.». Dès lors, une part grandissante (26%) est prête à payer plus cher pour favoriser des acteurs du tourisme et des transports qui se mobilisent pour l’écologie. Certains (44%) privilégient déjà des acteurs engagés. Les autres (à 55%), c’est «juste» qu’ils n’y pensent pas... Une non-décision en quelque sorte, qui pourrait bien vite changer. «Il est aujourd’hui indispensable de tenir compte des nouvelles attentes de cette génération de globe-trotteurs et de proposer des offres et services adaptés», comme l’indique Aurélie El Saïr, Head of Direct & Digital chez Allianz Travel. Le constat est sans appel: il y a une attente massive et latente de mobilisation envers les acteurs du tourisme et des transports. Les jeunes sont prêts... Et vous?