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Publié le 02/12/2015 4 minutes de lecture
Leurs noms sont souvent étranges et leur aspect plus intrigant encore. Mais ces spécialités traditionnelles françaises sauront aiguiser votre appétit et réjouir vos papilles...
1. Les Caillettes, spécialité culinaire de Drôme et Ardèche
Ce petit pâté de la taille d'un poing, à base de viandes de porc (gorge et foie), est farci d'herbes aromatiques (persil, thym, sariette) et potagères (vert des blettes, épinards ou salades) et recouvert de crépine, ce qui lui donne l'aspect d'une boule verte veinée de blanc. Comme pour beaucoup de spécialités régionales, ses origines géographiques sont assez floues et donnent lieu à d'incessantes controverses. On distingue ainsi la caillette de la Drôme (ou du Dauphiné) de celle de l'Ardèche, cette dernière intégrant parfois des pommes de terre, des châtaignes, voire du pain.

2. Le Baeckeoffe, une spécialité alsacienne
Voilà quelques jours que vous êtes à Strasbourg, ou ailleurs en Alsace, et vous avez décidé de goûter enfin à ce plat au nom mystérieux figurant sur les menus de la plupart des restaurants. Un conseil: ne commandez pas tout de suite le dessert. Il se peut que vous soyez rassasié quand vous aurez terminé votre portion de baeckeoffe, des cubes de viandes de porc, d'agneau et de bœuf disposés entre deux couches de pommes de terre émincées mijotés au four. Vous pouvez en revanche vous pencher sur la carte des vins et choisir une bonne bouteille de riesling ou de pinot.

3. L'Aligot, le fameux plat d'Aveyron
Cette purée de pommes de terre à laquelle sont incorporés de fines lamelles de tome fraîche – de préférence de Laguiole, dans l'Aveyron –, du beurre, de la crème et de l'ail écrasé se goûte d'abord avec les yeux: dans les restaurants de l'Aubrac, les serveurs mettent en valeur sa consistance onctueuse et élastique en en soulevant de larges rubans au moyen d'une cuillère en bois, avec une dextérité sans pareille – on dit qu'ils «filent» l'aligot. C'est donc l'appétit aiguisé que l'on savoure les premières bouchées de ce mets réputé, traditionnellement servi avec des saucisses ou une pièce de bœuf.

4. Les Tripes à la mode de Caen, une spécialité Normande
Certes, les morceaux de gras-double et autres lamelles d'estomacs de bœuf baignant dans un bouillon de légumes plus ou moins opaque n'ont rien de bien engageant. Pourtant, contrairement aux apparences, les tripes à la mode de Caen sont une spécialité raffinée: le bouquet garni et le petit verre de calva ajoutés en cours de cuisson – une dizaine d'heures au bas mot – donnent aux abats une saveur relevée que l'on apprend vite à apprécier. Vous verrez que, comme les initiés, vous n'hésiterez bientôt plus à les déguster fumantes dès le petit-déjeuner.
5. Le Kig ha Farz, la fierté des bretons
Ses origines modestes n'ont pas empêché le Kig ha Farz de se faire une place sur les menus de bon nombre de restaurants gastronomiques du Finistère. La particularité de ce pot-au-feu breton né dans les cuisines des familles de paysans de la région de Morlaix est d'ajouter aux traditionnels légumes (choux, carottes, oignons…) et au bœuf une sorte de pâte faite de farine de blé noir, cuite dans un petit sac – d'où son nom, qui signifie littéralement «viande et farine». Les gourmands apprécieront aussi la sauce à base d'oignons et de beurre fondu – le lipig – qui accompagne le tout.

6. la Bouillabaisse, la plus célèbre spécialité de Marseille
«Quand ça bouille, tu baisses!»: c'est de cette recommandation pleine de bon sens que dériverait le nom de la spécialité culinaire la plus réputée de Marseille. À l'origine, il s'agissait d'un ragoût préparé dans les familles de pêcheurs avec le poisson qui n'avait pas été vendu à la criée. De nos jours, au moins 4 variétés de poissons de roche (rascasse, saint-pierre, congre, baudroie…) sont utilisées pour élaborer la bouillabaisse, qui se compose d'une soupe – accompagnée de croûtons et de rouille (une sauce à base d'ail, de safran et d'huile d'olive) – et d'un plat de poissons servi séparément.

7. La Garbure, la reine des cuisines du Béarn
D'Orthez aux vallées pyrénéennes, en passant par Pau, la garbure est reine au pays d'Henri IV. On imagine volontiers que ce potage épais de légumes de saison, dans lequel est cuit un talon de jambon et dont la saveur est généralement rehaussée d'un morceau de confit de canard, a dû être concocté pour la première fois lors d'un hiver particulièrement rude, afin de se procurer quelque réconfort, en le dégustant au son du feu crépitant dans la cheminée. De nos jours, il est servi en toute saison, dans les auberges les plus simples comme dans les restaurants gastronomiques.
8. La Gardiane de taureau, le meilleur plat de camargue
Si vous passez par Saintes-Maries-de-la-Mer, ne manquez pas de goûter à ce plat savoureux, sans doute inspiré aux gardians – les fameux cow-boys de Camargue – par la recette du bœuf bourguignon: les dés de viande de taureau sont d'abord mélangés à une marinade – à base de carottes, d'oignons, d'ail et de vin – avant de cuire à la cocotte avec du vin. La principale différence tient à la qualité de la viande, très tendre – elle bénéficie d'une AOC depuis 1996 –, et à la garniture: la gardiane est le plus souvent servie avec du riz blanc ou rouge de Camargue.
9. Le Cannelé, le pêché mignon bordelais
On reconnaît un bon cannelé à sa couleur brune, légèrement plus foncée à la base et au sommet. Il est alors caramélisé à souhait et vous pouvez être sûr qu'il sera à la hauteur de sa réputation: croustillant à l'extérieur, moelleux à l'intérieur. Parfumé à la vanille et au rhum, cette gourmandise – qui doit son nom au moule en cuivre cannelé dans lequel elle est cuite – est souvent servie avec le café, à la fin d'un bon repas. Mais les plus friands de ce petit gâteau cylindrique n'hésitent pas à en grignoter un à l'heure du goûter.

10. La fameuse Quenelle de lyon
Si vous ne connaissez que les quenelles en conserve, il est grand temps de goûter à l'original. Direction Lyon où, après avoir choisi un bon «bouchon» (restaurant traditionnel), vous passerez votre commande dans une ambiance conviviale. Voilà votre plat. Alors? Que dites-vous de ces quenelles de brochet légères et raffinées nappées d'une sauce veloutée? Un véritable délice, n'est-ce pas? Et ce n'est qu'un début! Il vous reste à découvrir les quenelles de volaille et bien d'autres déclinaisons de ce grand classique de la cuisine lyonnaise.