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Publié le 26/09/2024 9 minutes de lecture
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Jean-Bernard Carillet, notre aventurier et auteur, s'est lancé dans un road trip en van, inspiré du tracé du Tour de France 2024. À travers cette série captivante en trois épisodes, réalisée en partenariat avec roadsurfer, embarquez avec lui pour une aventure palpitante sur les routes de France !
Jour 1 : De Dagneux (Ain) à Valloire (Savoie)
Une alternance de massifs
Après la prise du véhicule sur le site de roadsurfer à Dagneux près de Lyon, on file plein est en direction du massif du Bugey, un territoire de moyenne montagne réputé pour la diversité des paysages, son environnement préservé et ses villages perdus. Au bourg de Lhuis (accessible par la D19, qui suit le cours du Rhône), on emprunte l’étroite D41 jusqu’à Innimond et à un belvédère qui offre un panorama spectaculaire. Un site de pique-nique est aménagé. On continue jusqu’au lac d’Ambléon (baignade possible) avant de redescendre vers la cascade de Glandieu, une magnifique chute d’eau de plus de 60 m de haut, en bordure de route. On quitte à regret le Bugey, direction Aoste puis Saint-Béron.
Changement de décor, c’est désormais le massif de la Chartreuse qui s’offre à la vue. De Saint-Béron, la D1006 mène aux Échelles, puis Saint-Laurent-du-Pont par la D520. On entre ensuite dans les incroyables gorges du Guiers en suivant la D520b, une vallée encaissée qui se faufile entre de hautes falaises sur une dizaine de kilomètres. Arrivé à Saint-Pierre-de-Chartreuse, on oblique vers le nord par la D512 pour rejoindre le col de Cucheron (1 139 m), avant de descendre jusqu’à Saint-Pierre d’Entremont. On poursuit jusqu’au col du Granier (1 134 m), toujours dans les décors impressionnants de la Chartreuse, avant de dévaler les lacets de la D285 jusqu’à Chapareillan et Pontcharra dans la vallée de l’Isère.
Changement de perspective : la chaîne de Belledonne, une longue échine de pierre ponctuée de sommets qui dépassent 2 500 m, s’offre au regard. On la traverse dans sa partie nord en prenant la bucolique vallée des Huiles (D207), qui pique ensuite vertigineusement dans la vallée de la Maurienne. Prêt pour le grand final ? À Saint-Jean-de-Maurienne, on entame la montée en lacets jusqu’au col du Télégraphe (1 566 m ; 7% de pente en moyenne) avant de rejoindre la jolie station de Valloire.
Nos coups de cœur
• La cascade de Glandieu
• Les gorges du Guiers
• La vallée des Huiles
Jour 2 : De Valloire (Savoie) à Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence)
Cols de légende et paysages de carte postale
De Valloire, la montée au mythique col du Galibier (2 642 m), que le Tour de France a grimpé 63 fois depuis sa création, s’effectue dans une ambiance de haute montagne, au fil des 18 km de lacets, avec une pente atteignant 14% sur certains tronçons. On en prend plein les mirettes.
Pause photo obligatoire au col, qui marque la séparation entre Alpes du Nord et Alpes du Sud, Savoie et Hautes-Alpes. Une descente rapide mène au col du Lautaret (2 057 m). La vue sur les pics du massif des Écrins et la vallée de la Guisane en contrebas est époustouflante. On enchaîne par la longue descente jusqu’à Monetier-les-Bains puis Briançon, dont la ville haute, fortifiée par Vauban, forme un magnifique exemple d’architecture défensive. On enquille par la fabuleuse montée au col de l’Izoard (2 642 m) par la D902, une succession de courbes et de virages serrés.
Passé le col, on se frotte les yeux : voici Casse Déserte, un somptueux décor minéral, l’un des plus étranges des Alpes. Ici, la route passe à travers d’immenses pierriers d’où jaillissent des monolithes ocre orangé. On pénètre dans le massif du Queyras, verdoyant et sauvage. La traversée de jolis hameaux traditionnels, dont Arvieux, apporte une sensation de dépaysement supplémentaire. Direction Guillestre, que l’on atteint après avoir emprunté les gorges du Guil, au fil des méandres d’une route (D902) en corniche taillée à même la paroi rocheuse, à l’aplomb des eaux impétueuses du Guil. Quelques tunnels renforcent cette ambiance de vallée infranchissable.
Près de Guillestre, une halte s’impose à la place forte de Mont-Dauphin, un ouvrage militaire perché sur un promontoire rocheux. Un bref répit avant de reprendre la route vers la station de Vars puis le col de Vars (2 108 m) qui sépare les Hautes-Alpes des Alpes de Haute-Provence. Ne reste plus qu’à filer jusqu’à Jausiers, dans la vallée de l’Ubaye, à 22 km en aval.
Nos coups de cœur
• Col du Galibier
• Casse Déserte
• Gorges du Guil
Jour 3 : De Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence) à Nice (Alpes-Maritimes)
Le meilleur des Alpes du Sud
La grande aventure commence immédiatement au sud de Jausiers : l’ascension de l’iconique col de la Bonette (2 715 m) sur 23 km. Véritable trait d’union entre les Alpes et la Côte d’Azur, la plus haute route inter-vallées d’Europe relie la vallée de l’Ubaye et la vallée de la Tinée et déroule ses lacets dans des paysages grandioses entre pâturages, ruisseaux et cascades. Sur les derniers kilomètres, la végétation laisse place à la roche, créant une impression de décor lunaire. On se croirait en Islande !
Après le col, on peut continuer jusqu’à la cime de la Bonette (2 802 m) via la route goudronnée la plus haute d’Europe. Un sentier permet de se hisser jusqu’à une table d’orientation pour profiter d’un panorama à 360° sur toutes les Alpes du Sud. La route de la Bonette serpente en zone cœur du parc national du Mercantour, réputé pour sa flore et sa faune typiques des Alpes du Sud. On se laisse couler dans la vallée de Tinée, en s’arrêtant à Saint-Étienne de Tinée, un pittoresque bourg à 1 140 m d’altitude, cerclé par un amphithéâtre de montagne, puis Isola et Saint-Sauveur-sur-Tinée, blotti dans un méandre de la rivière.
On emprunte ensuite la route du col de la Colmiane (1 500 m) via Rimplas et Valdeblore par la D2205, qui relie la vallée de la Tinée à une autre vallée sauvage des Alpes du Sud, la vallée de la Vésubie, en offrant au passage de mémorables vues plongeantes. Pause obligatoire à Saint-Martin-Vésubie, une pimpante cité médiévale lovée dans un paysage de montagne tapissé de forêts de sapins et de prairies. La vallée de la Vésubie, via Lantosque puis les superbes gorges de la Vésubie, débouche ensuite sur la vallée du Var et la D6202 qui file plein sud vers Nice et la Grande Bleue.
Nos coups de cœur
• La cime de la Bonette
• Saint-Martin-Vésubie
• Gorges de la Vésubie
Jour 4 : De Nice au col de la Couillole (Alpes-Maritimes)
L’arrière-pays des Alpes-Maritimes
De Nice, on s’évade en prenant des petites routes, qui passent par Contes puis L’Escarène, avant de se frotter à l’empilement des 16 épingles (sur 3 km) resserrées de la montée au col de Braus (1 003 m), dans une magnifique ambiance méditerranéenne. De là, on plonge vers l’est sur 12 km dans la vallée de la Bévéra jusqu’à Sospel, dont le cœur historique, avec son pont fortifié, ses façades baroques en trompe-l’œil et ses ruelles médiévales, dégage un parfum d’Italie.
Après une pause rafraîchissante sur la grande place du bourg, on attaque les 25 km de montée au col de Turini (1 604 m), l’autre star de l’arrière-pays niçois. Rebelote, on pénètre à nouveau dans les entrailles de la montagne, la pente s’installe rapidement le long de la D2566, les lacets sont étroits, sinueux et... interminables, mais quelle vue ! Les forêts d’épineux plantés sur les flancs abrupts apportent une note bucolique. En chemin, on se réserve une halte culturelle à la jolie chapelle Notre-Dame de la Menour.
Au col, l’étroite M70 descend jusqu’à Bollène-Vésubie. On retrouve la vallée de la Vésubie, que l’on remonte vers le nord jusqu’à Saint-Martin-Vésubie, et l’on reprend la route du col de la Colmiane (en sens inverse de la journée précédente) pour rallier Saint-Sauveur-sur-Tinée, d’où part la M30 pour le col de la Couillole (1 678 m), une belle montée en corniche dans un cadre sauvage et encaissé. Un peu avant le col, au détour d’un virage, se dévoile Roubion, un vertigineux village perché, cramponné à la falaise, qui mérite impérativement une visite.
Nos coups de cœur
• Sospel
• Col de Turini
• Roubion
Jour 5 : Du col de la Couillole (Alpes-Maritimes) à Super Dévoluy (Hautes-Alpes)
Variété des décors et des ambiances
Du col de la Couillole, la D30 puis la D28 s’échappe vers l’ouest, direction Beuil puis Valberg, une station verte (et de ski en hiver) à 1 700 m d’altitude, authentique et conviviale, au milieu de forêt de mélèzes. On continue jusqu’à Guillaumes puis Saint-Martin d’Entraunes, dans la vallée du Var, point de départ de la spectaculaire ascension (20 km) jusqu’à col de la Cayolle (2 326 m), sur le podium des plus beaux cols de France, par une route qui s’élève dans un sublime décor minéral ; près du sommet, les steppes arides prennent des airs de Mongolie.
La descente vers la vallée de l’Ubaye, au nord, est tout aussi somptueuse, surtout au niveau des gorges du Bachelard, taillées dans la falaise à coup de millions d’années. Après cette étroiture, le paysage s’apaise, débonnaire et sauvage, jusqu’à Barcelonnette, capitale de la vallée de l’Ubaye. Son histoire singulière liée aux négociants ayant fait fortune au Mexique au XIXe siècle a laissé des traces dans le patrimoine architectural : on admire d’impressionnantes villas construites à leur retour par les immigrants. La D900 suit le cours de l’Ubaye jusqu’à l’extrémité sud du lac de Serre-Ponçon, le plus grand lac artificiel de France. C’est le paradis du farniente (on compte neuf plages aménagées) et des activités nautiques (kayak, canoë, paddle, voile...). L’eau turquoise de ce joyau est irréelle. L’idéal est de le contourner par la D954 jusqu’à Savines-le-Lac pour profiter des points de vue, de le traverser pour rejoindre la rive nord et de rattaper la N94 qui passe à Chorges.
À hauteur de La Bâtie-Neuve, on se laisse porter par la jolie D14, une jolie petite route qui annonce un changement de paysage et s’enfuit vers le col de Manse (1 269m). Les maisons disparaissent peu à peu au bénéfice des champs et des prairies. Nous voici dans l’opulente région agricole du Champsaur, que l’on traverse brièvement. C’est en effet vers l’ouest que se poursuit l’itinéraire, vers les crêtes dentelées du massif du Dévoluy qui, tel un vaisseau de pierre, semble flotter entre terre et ciel. On part à l’assaut de cette forteresse minérale par le col du Noyer (1 664 m), l’autre morceau de bravoure de l’étape, par une étroite route en corniche qui ménage des panoramas dantesques.
Passé le col, on entre dans le Dévoluy, un autre monde, voué à l’agriculture et au pastoralisme. On pousse jusqu’à la petite station de ski de Super Dévoluy.
Nos coups de cœur
• Col de la Cayolle
• Gorges du Bachelard
• Lac de Serre-Ponçon
• Col du Noyer
Jour 6 : De Super Dévoluy (Hautes-Alpes) à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme)
Transition douce vers la vallée du Rhône
Il serait dommage de quitter le massif du Dévoluy sans un petit crochet vers Mère-Église, une église romane perchée dans une clairière, avec un très beau point de vue. On traverse ensuite le Dévoluy par la D937 qui mène au col de Festre, qui marque la fin de ce massif hors du temps, que l’on quitte à contrecœur pour rallier la vallée du Petit Buëch en contrebas, plus urbanisée. On passe à Veynes puis dans la cité médiévale de Serres, tapie au pied du rocher pointu de la Pignolette. L’ambiance montagnarde s’efface au profit de la douceur très provençale du Buëch, une région méconnue et pittoresque, que l’on traverse d’est en ouest par la D994.
Entrent en scène les Baronnies provençales, au profil plus doux, entre 500 m et 1 500 m d’altitude. C’est un pays de cocagne, avec des vergers, des champs de lavande, et des cités de caractère pleine de cachet, dont Rosans, photogénique avec ses maisons en pierre ocre. Passé Rosans, on quitte le département des Hautes-Alpes (la D994 devient la D94) et on entre dans celui de la Drôme en passant par les merveilleuses gorges de l’Eygues, un étroit défilé au fond duquel coule un torrent. Il est possible de s’y baigner au bord de petites criques. Le vieux village de Sahune mérite également une halte, avant de rallier Nyons, une ville qui plaira aux gourmands : on y produit une excellente huile d’olive AOP.
Le paysage s’évase et s’aplanit, cédant la place à de douces collines garnies d’oliveraies et de vignobles, notamment à Vinsobres, dont l’appellation est connue des amateurs de bon vin. À hauteur de Suze-la-Rousse, dominée par un joli château, on prend la D59 qui débouche sur Saint-Paul-Trois-Châteaux, au charme tout provençal.
Nos coups de cœur
• Mère-Église
• Serres
• Gorges de l’Eygues
Road trip en van : les informations pratiques
Location de van aménagé avec l’agence roadsurfer, qui dispose d’agences à Paris-Orly et Paris-Roissy CDG et près des villes d’Aix, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Nice et Toulouse.
On peut choisir parmi une sélection de modèles (vans VW T6.1, Ford Nugget, Mercedes Marco Polo, ainsi que des fourgons aménagés de différentes marques et des camping-cars), en parfait état et très bien équipés pour circuler en autonomie.
Chaque véhicule comprend également un kit complet de cosmétiques et de soins solaires Lovea, de marque française.
À partir de 65 €/nuit (deuxième conducteur gratuit et kilométrage illimité). Il est conseillé d’ajouter l’assurance qui réduit la franchise à zéro (à partir de 29 €/nuit).