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Publié le 14/05/2014 5 minutes de lecture
Nombreuses sont les villes qualifiées de «petite Venise» parce qu'elles sont parcourues par des canaux. Entre embarcations romantiques et reflets miroitants, voici une sélection de celles qui méritent le plus leur surnom.
1. Brantôme (Dordogne)
L'endroit est charmant. Au nord du département, Brantôme s'est construit sur un méandre de la Dronne, au pied d'une falaise boisée à son sommet. L'eau et les feuillages servent d'écrin à ce bourg médiéval, truffé de maisons anciennes et d'édifices, pavillons Renaissance, moulin, pont coudé, dolmen, lanterne des morts, qui semblent résumer le patrimoine périgourdin. Au bord de la rivière se trouve une élégante abbaye bénédictine. Ses bâtiments conventuels datent du XVIIIe siècle. En surplomb, le campanile roman serait l'un des plus anciens de France. On peut visiter, à l'arrière de l'abbatiale, un étrange sanctuaire troglodytique, la grotte dite «du Jugement dernier», dont les hauts-reliefs comporteraient des motifs de l'époque gauloise.
Chaque vendredi à 21 heures, en juillet-août, se déroulent des joutes navales nocturnes, qui donnent à ce village périgourdin un petit air sétois.
2. Martigues (Bouches-du-Rhône)
Certes, la «Venise provençale» est cernée par de nombreux complexes industriels, mais son centre-ville a su garder un réel cachet. Entre la mer et l'étang de Berre, Martigues prend des airs de cité lacustre avec son bien nommé quartier de l'Île, relié par des ponts au quartier de Jonquières, au sud, et à celui de Ferrières, au nord. Sur l'île, le quartier des Pêcheurs, rebaptisé le «Miroir aux Oiseaux», vaut le détour avec ses hôtels particuliers du XVIIe siècle, l'église de la Madeleine de style baroque et de jolies maisons de pêcheurs aux façades pastel.
Consultez le site de l'office du tourisme de Martigues.
3. L'Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse)
Aujourd'hui haut lieu des antiquaires, L'Isle-sur-la-Sorgue était autrefois un village de pêcheurs construit sur pilotis, au milieu des marais. S'ils sont désormais asséchés, la Sorgue coule toujours: ses bras enlaçant la ville lui valent son surnom de «Venise comtadine». Dans les ruelles bordées par les eaux, les vieilles roues à aubes, toujours en action, dégagent un charme particulier. Flânez devant les façades gothiques, Renaissance ou XVIIIe, pénétrez dans la collégiale baroque Notre-Dame-des-Anges, inspirez-vous du poète à laMaison René-Charet profitez du marché du dimanche pour chiner au bord des canaux.
Informations pratiques sur le site de l'office du tourisme
4. Hortillonnages d'Amiens (Somme)
À dix minutes à pied de la cathédrale, et déjà à la campagne! Pour pénétrer dans les jardins flottants amiénois, la meilleure solution reste la visite en barque à fond plat à partir de l'embarcadère. Le chemin de halage le long de la Somme permet aussi d'avoir un aperçu de cette mosaïque de parcelles séparées par des canaux que les maraîchers exploitaient dès le Moyen Âge. Ils ne sont plus qu'une dizaine aujourd'hui, la plupart des îlots étant des jardins d'agrément, auxquels leurs propriétaires accèdent via des passerelles étonnantes. En fer forgé, en bois, voire en béton, elles n'ont rien du Rialto, mais valent le détour.
Un vélo loué à Buscyclette (3€ la journée) est idéal pour suivre le chemin de halage. Location de barques individuelles au restaurant O Jardin (03 22 92 04 27) ou lors du Festival de jardins (www.artetjardins-hdf. com) de juin à mi-octobre.
5. Salies-de-Béarn (Pyrénées-Atlantiques)
Salies-de-Béarn doit sa notoriété aux propriétés curatives de ses eaux salées et de ses thermes au style mauresque, ce qui lui vaut le surnom de «cité du sel» ou «cité de l'or blanc». Mais elle est aussi affublée du titre de «Venise béarnaise», car elle est traversée par le Saleys, cette rivière sinuant dans son cœur médiéval et surplombée de maisons bâties sur pilotis. L'été, c'est à bord de gondoles que l'on peut découvrir les charmes de la ville et son fabuleux patrimoine. Romantique à souhait!
Les amateurs pourront visiter notamment le musée du Sel et des Traditions béarnaises (05 59 38 19 25; www.museedusel64.fr). ).
6. Annecy (Haute-Savoie)
Il ne lui manque que les gondoliers, mais le reste y est: l'eau omniprésente, les canaux qui s'entrecroisent, les quais croquignolesques, les ruelles sinueuses… C'est au Palais de l'Isle, point de passage incontournable, que la ressemblance est la plus frappante. Ici, les deux rives du Thiou enserrent ce lieu, qui fut successivement prison, caserne, tribunal, pour former une petite île. Suivez d'ailleurs le Thiou; il vous servira de fil conducteur dans la vieille ville pour découvrir son architecture médiévale et vous mènera jusqu'au lac.
Chaque année, en mars, Annecy organise pendant un week-end son carnaval vénitien, où des centaines de personnes richement masquées défilent dans la vieille ville.
7. Sète (Hérault)
Coincée entre deux rives, l'une méditerranéenne, l'autre tournée vers l'étang de Thau, Sète a fait de l'eau son élément. Vent du large au phare du môle Saint-Louis, atmosphère typique de la Pointe Courte, la ville navigue entre les flots doux ou salés. Trait d'union entre ces univers opposés, le canal royal offre une balade le long de ses quais, qui justifie le surnom de la cité de «Venise languedocienne»: entre les entrelacements des canaux, douze ponts, tantôt se lèvent, tantôt se tournent. Et, lorsqu'ils sont tous en position ouverte, une partie de la ville redevient île le temps du passage.
Informations pratiques sur le site de l'office du tourisme
8. Colmar (Haut-Rhin)
Oubliés, les rats, les odeurs de cuir tanné et les maisons en ruine. Le développement touristique de Colmar alla de pair avec la réhabilitation, dans les années 1970, de ces anciens quartiers de maraîchers, de pêcheurs et de tanneurs au bord de la Lauch et de ses canaux (aujourd'hui partiellement comblés en raison de l'insalubrité). La «petite Venise» des Colmariens offre de ravissantes balades à pied, à vélo ou même en bateau touristique entre les maisons à encorbellement et leur crépi aux couleurs vives.
Parcours pédestre de 2 heures 30 au départ de l’office de tourisme (www. tourisme-colmar.com ). Location de vélos auprès de l’association Vélodocteurs (www.velodocteurs.com ; 9€ la journée), à la gare.
9. Pont-Audemer (Eure)
Un centre-ville alignant de pittoresques maisons à colombages des XVIe et XVIIe siècles, voilà qui n'est pas très original en Normandie – même si les bombardements de la Seconde Guerre mondiale ont meurtri beaucoup de ces centres historiques, ce qui n'est pas le cas de Pont-Audemer. Mais que certaines de ces façades soient longées par un réseau de «ruisseaux» canalisant une rivière, la Risle, voici qui est plus inattendu, et pour tout dire unique par ici. Il n'en fallait pas plus pour octroyer à la ville son surnom de «Venise normande», cristallisant la synthèse de deux clichés: la Normandie médiévale à pans de bois, et les canaux romantiques de la Sérénissime.
Venise a son carnaval et ses masques; la Venise normande a chaque été son Festival des Mascarets, culminant lors d'une nuit… carnavalesque.
10. La Ferté-Bernard (Sarthe)
Située dans le Perche sarthois, La Ferté-Bernard est surnommée la «Venise de l'Ouest» à cause de ses nombreux canaux dans le centre. Cette ville de moins de 10 000 habitants était autrefois fortifiée. En entrant par la porte Saint-Julien, datant du XVe siècle, vous retrouverez l'ambiance d'un village médiéval. C'est la seule partie bien conservée des anciens remparts. Elle est typique de l'architecture militaire de la fin du Moyen Âge. Au centre, l'église Notre-Dame-des-Marais est un édifice remarquable, avec 30 vitraux classés monuments historiques.
Les canaux peuvent être parcourus de mai à septembre à bord de petits bateaux électriques. Embarcadère place de la Lice (5,20 € l’heure).