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Publié le 19/07/2017 6 minutes de lecture
Vancouver, la désirable, la fantasmée, a vu sa population enfler de près d’1 million d’âmes ces 10 dernières années et son marché immobilier s’envoler. Son climat tempéré attire les Canadiens - qui semblent préférer, à la rudesse des hivers, huit mois sur douze de pluie discontinue -, mais c'est surtout son mode de vie, très West Coast, axé sur les activités de plein air, qui séduit. Car si son centre-ville, crénelé de tours de verre, brille de peu de charme, la nature qui l’environne, elle, rime avec abondance.
Pédaler dans la forêt humide
Downtown, hérissé de la froideur diamantine de ses tours, prend pour appendice une mer luxuriante, peuplée de conifères géants et d'animaux sauvages : Stanley Park, l'un des plus grand parc urbain d'Amérique du Nord, soit 400 hectares de forêt humide. Le sentier asphalté qui le ceint, le Seawall, longe également la mer, et offre aux cyclistes, joggers, marcheurs, rollers-bladers... un sémillant terrain de jeu d'une dizaine de kilomètres, d'où s'observent régulièrement des phoques, voire, quand la saison s'y prête, orques ou baleines venus caracoler dans la baie.
Louer un vélo y est donc plus que de mise, d'autant que le parc se rejoint aisément en deux-roues depuis le centre. La ville est en effet sillonnée par 311 km de pistes cyclables, chiffre en constante augmentation : le maire, Gregor Robertson, a pour ambition de faire de Vancouver l'une des villes les plus vertes du monde d'ici 2020. Autre option, les promenades guidées de Cycle City Tour, pour pousser plus avant l'aventure, s'enfoncer au cœur du parc, riche de 27 km de pistes, tout en glanant des infos d'insider, voire, peut-être, repérer un nid d'aigle, juché au sommet d'un cèdre rouge tricentenaire...S’initier au cosmopolitisme par le palais
Après les activités outdoor, le sport préféré des habitants des Vancouver est d'ordre gustatif : courir le dernier restaurant en vogue. Un marathon qui prend souvent sushis et ramen pour ligne d’arrivée. En cause, l'extrême fraîcheur des poissons et fruits de mer et la forte influence asiatique - plus de 30 % de la population a, pour langue maternelle, le cantonais ou le mandarin.
Le midi, la bonne chère s'officie dans la rue, devant l'un des nombreux camions fumants. Ces tôles nourricières essaiment depuis 2010 dans Downtown, au point de dépasser la centaine aujourd'hui, plaçant Vancouver sur la 3e marche du podium mondial des meilleures villes à food-trucks, après Portland et Austin. Extrêmement réglementés au niveau sanitaire et écologique, ces fourneaux ambulants composent une cuisine orientée fusion - le multiculturalisme en barquette - souvent étonnamment fine et élaborée. L'application Street Food Vancouver facilite leur localisation, et les parcours guidés de Vancouver Foodie Tours permettent de goûter aux meilleurs d'entre eux, sans craindre l'indigestion.En prendre plein les mirettes à Chinatown
Blotti à l'Est du centre-ville, sous le quartier historique de Gastown, Chinatown témoigne de l'identité historiquement multiculturelle de Vancouver : une vague d'immigration chinoise y déferla entre la moitié du XIXe et le début du XXe siècle, au moment de l'édification de la ville, comme main d'œuvre bâtisseuse. 3e plus important quartier chinois d'Amérique du Nord, après celui de San Francisco et de New York, il n'éblouit pas par son architecture - exception faite de la Millenium Gate et du très méditatif jardin classique Dr Sun Yat-Sen -, mais par l'aspect bigarré de sa population. A la communauté asiatique se mêle une volée de hipsters, ainsi que les sans abris regroupés sur une portion de Hastings Street. Bars et restaurants branchés, boutiques de skate, de petits créateurs locaux ou encore coffee shops conceptuels - mi-brocante mi-barbier - se frayent discrètement un chemin entre les épiceries médicinales chinoises et autres commerces de bouche rutilants.
Déjouer les mouettes à Granville Island
Ile artificielle née des vases de False Creek au début du XXe siècle pour les besoins de l'industrie minière et forestière, Granville Island prête ses hangars, depuis les années 1970, aux artistes et artisans locaux, et à une bousculade de saveurs. Vibrante et haute en couleur, elle coalise sur ses 14 hectares ateliers et boutiques de créateurs indépendants, salles de spectacle, bars et restaurants ainsi qu'un grand marché couvert fraîchement achalandé en bonheurs comestibles. On vient s'y balader en couple ou en famille, entre échoppes et musiciens de rue, et se poser devant la marina, le temps d'une glace ou d'un plat chaud, tout en prenant garde aux mouettes, replètes, qui rôdent à l'affût de leur prochain larcin gourmand.
Pique-niquer sur le sable à Kits
Ancien bastion hippie, qui a vu fleurir Greenpeace en 1972, Kitsilanodit « Kits » est l'un des quartiers les plus prisés et agréables de Vancouver. Véritable village dans la ville, il rassemble habitants de longue date, étudiants et nouveaux arrivants huppés... et fait dévaler ses charmantes maisons résidentielles jusqu'à la mer, comme une volte-face aux buildings impersonnels de Downtown, qui le toisent, à deux pas de là. Kits regorge de bars et restaurants pointus. Toutefois, dès que le soleil est de la partie, c'est au Whole Food de la 4e Avenue que l'on s'approvisionne pour pique-niquer sur la plage... Après un cours de yoga en plein air ou quelques longueurs dans la piscine extérieure d'eau de mer.
Dormir dans un ancien Motel
En plein centre-ville, le Burrard Hotel, ancien motel des années 1950 entièrement rénové, a conservé son cachet très Californian Dream, auquel s'ajoute désormais un juste soupçon de hype. 72 chambres douillettes qui s'articulent autour d'une cour intérieure plantée de palmiers, illuminés le soir, et un café où se retrouvent le matin, les créatifs de Downtown, pour un jus healthy pressé à froid.
Se frotter au pic de Vancouver
Son sommet enneigé s'aperçoit en plusieurs points de la ville - de Canada Place à Mount Pleasant - lorsque les nuages daignent lui laisser l’avant-scène. Culminant à 1 250 mètres, Grouse Mountain, dit le « pic de Vancouver », ravi les adeptes de glisse l'hiver et de randonnée l'été. Du centre-ville, ses plaisirs d’altitude s’atteignent en à peine 15 minutes en navette, puis via un téléphérique, qui dévoile, au fil de son ascension, les découpes de la côte léchée par les eaux d'English Bay, tachetées de l'indolence des porte-conteneurs en provenance d'Asie.
Aux beaux jours, les plus sportifs (et téméraires) peuvent accéder à la station à pied, par le Grouse Grind : 853 mètres de dénivelé positif ininterrompu sur 3 kilomètres... En redescendant vers Vancouver, une halte au Capilano Suspended Bridge Park est souvent de rigueur, pont qui balance ses 137 mètres de long à 70 mètres au-dessus de la rivière Capilano. S'il offre quelques sensations, il mène surtout à un enchevêtrement de passerelles au cœur de la forêt humide, certaines grimpant jusqu'en haut des arbres.S'envoler depuis les flots...
Entendre le coucou vrombir, le sentir accélérer en jets iodées, puis soudain s'alléger et prendre le large au-dessus de l'eau. Du petit hublot de l'hydravion, profitez d'une demi-heure de camaïeu de bleu, mouchetés de terres émeraude, avant de piquer du nez vers l'île de Vancouver et Victoria, capitale provinciale de la Colombie Britannique, point de départ de choix du Whale Watching.
... Puis suivre le sillage des baleines à bosses
Dès le mois de février, les baleines à bosse parties pendant l'hiver se reproduire dans la tiédeur des eaux mexicaines remontent le Pacifique vers l'Alaska pour se nourrir. Leur migration les amène, entre mai et octobre, aux abords de l'île de Vancouver, où il est alors aisé de les observer. Parmi les nombreux prestataires qu'offre Victoria, Eagle Wing Tour enthousiasme par sa démarche écologique, de sensibilisation et de conservation. Depuis les quais aux fantasques maisons flottantes de Fisherman's Wharf, on embarque avec une équipe de naturalistes passionnés, prêts à épancher notre curiosité de ces mammifères chanteurs et acrobates, réputés pour leur empathie. A bord, les questions fusent. Seule à même d'imposer le silence, la magie d'apercevoir soudain deux masses luisantes glisser à la surface de l'eau, puisdresser leur nageoire caudale, comme un salut de l'arrière-train, avant deplonger dans les profondeurs.
Jouir des raffinements de Victoria
Victoria conserve les stigmates de l'époque où elle vivait à l'heure anglaise. En témoignent les nombreux édifices d'architecture victorienne et la tradition du tea-time que perpétuent certains établissements, comme The Gatsby Mansion. Dans une belle demeure coloniale lambrissée de blanc, scones, pâtisseries fines et petits sandwichs au concombre se font les compagnons délicats de votre tasse de thé. Enfin, pour aller jusqu'au bout du raffinement, les Butchart Gardens, 22 hectares ombragés et fleuris, dont les ravissements varient au gré des saisons - les coquelicots bleus de l'Himalaya du jardin japonais au printemps ; 250 espèces de roses en été... - et servent de cadre enchanteur aux pique-nique, concerts et feux d'artifice estivaux.
La bonne nouvelle : Air France propose désormais des liaisons directes et régulières entre Paris et Vancouver !