Maison municipale

Restauré dans les années 1990 après des décennies d’incurie, le bâtiment pragois le plus emblématique de l’Art nouveau présente une architecture et une décoration pensées dans les moindres détails et chargées de symbolisme. Le restaurant et le café qui l’occupent font figure de véritables écrins de ce style. Une visite guidée permet de découvrir les quelques salles somptueuses à l’étage.

La Maison municipale se tient sur le site de la Cour royale où les souverains de Bohême résidèrent de 1383 à 1483 (date à laquelle Vladislav II s’installa au château de Prague) et qui fut démoli à la fin du XIXe siècle. Sa réalisation (1906-1912), apogée du Réveil national tchèque, mobilisa une trentaine d’artistes de l’époque.

La mosaïque Hommage à Prague, au-dessus de l’entrée, s’inscrit entre des sculptures symbolisant l’oppression et la renaissance du peuple tchèque. Au sommet de la façade, d’autres statues allégoriques incarnent l’histoire, la peinture, la musique et l’architecture. Une marquise en fer forgé et vitraux débouche sur un intérieur 100% Art nouveau.

On peut explorer le hall et le bar au rez-de-chaussée ou réserver une visite guidée au centre d’information. Celle-ci débute par la salle Smetana de 1 200 places, plus grand lieu de concert de Prague, surmonté d’un dôme de verre et une scène encadrée de sculptures illustrant la légende de Vyšehrad (à droite) et des danses slaves (à gauche). C’est ici que la création de la République tchécoslovaque fut proclamée le 28 octobre 1918 et que des rencontres entre le Forum civique et le régime de Jakeš se déroulèrent en novembre 1989. Chaque année, le 12 mai, jour anniversaire de la mort de Smetana, le festival de musique Printemps de Prague (Pražské jaro) s’ouvre par une procession de Vyšehrad à la Maison municipale, suivie d’un spectacle de gala dans cette salle, où l’on joue le cycle Má vlast (Ma Patrie) du compositeur.

On découvre ensuite plusieurs riches appartements officiels, mais le clou de la visite est la salle du Bourgmestre (Primatorský sál) octogonale, dont les fenêtres surplombent l’entrée principale. Tous les éléments décoratifs ont été conçus par Alfons Mucha, auteur des superbes peintures ornant les murs et le plafond. Levez les yeux pour admirer au-dessus de vous l’allégorie de la Concorde slave, dont les personnages enlacés représentent les différents peuples slaves sous la houlette de l’aigle tchèque. Entre les huit arches se dressent des personnages de l’histoire et de la mythologie locales incarnant les vertus civiques : la Justice (Spravedlnost) pour Jan Hus, la Bravoure (Bojovnost) pour Jan Žižka, la Vigilance (Ostražitost) pour le Chodové (garde-frontière de la Bohême médiévale).

Obecní dům ; 222 002 101 ; www.obecnidum.cz ; náměstí Republiky 5 ; espaces publics 7h30-23h sauf lorsque le lieu est privatisé, centre d’information 10h-20h ; Náměstí Republiky, 6, 8, 15, 26

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