Nommée d’après le grand héros national , la place principale de Tirana, que vous traverserez à d’innombrables reprises lors de vos déplacements en ville, est immense. De forme irrégulière, elle mesure environ 270 m du nord au sud, et un peu moins d’est en ouest, offrant des perspectives différentes et qui varient en fonction de l’heure de la journée et de la lumière. Parmi les nombreux témoignages de l’histoire ancienne et récente qu’elle abrite, citons les bâtiments gouvernementaux, la mosquée Et’hem Bey et le musée d’Histoire nationale . Mais la place Skanderbeg (entièrement piétonne) est avant tout l’endroit où se retrouvent les Tiranais. C’est sur son nouveau revêtement pavé, restauré en 2015 à l’aide de pierres provenant de toutes les régions albanophones (y compris du Kosovo et de la Macédoine du Nord), que les habitants se promènent et bavardent, comme le faisaient les générations précédentes, ou qu’ils profitent de l’un des rares accès Internet gratuits du pays sur les divans en plastique coloré. Les soirs d’été, il n’est pas rare que concerts et autres manifestations soient programmés, tandis que le matin, la place offre le va-et-vient continu des habitants se hâtant pour aller au travail. Le regard fier et impénétrable, la statue équestre de Skanderbeg domine la place. Œuvre du sculpteur Odhise Paskali, elle a été installée en 1968 pour le 500e anniversaire de la mort du grand héros albanais. Jusqu’en 1991-1992, la statue de Lénine et celle du dictateur albanais Enver Hoxha lui tenaient compagnie.

Au moment de l’indépendance du pays (1912), la place était un carrefour commercial, à la lisière sud de la ville. Dans les années 1920 et 1930, elle évoquait encore un (grand) marché campagnard. Mal pavée, elle abritait la mosquée et la tour de l’Horloge (longtemps le plus haut édifice de Tirana), ainsi que des maisons basses et quelques cafés ; elle était surtout encombrée de marchands et de clients. L’agglomération finissant un peu plus au sud, la place servait non seulement de bazar, mais aussi de terminal d’arrivée des marchandises, où la vente pouvait se faire directement du producteur au consommateur.

La place commença à revêtir son aspect actuel sous la domination italienne, avec la construction des bâtiments ministériels du gouvernement fasciste et de la Banque nationale d’Albanie , qui occupent surtout les parties ouest et sud.

Durant la période communiste, l’agrandissement de l’agglomération au sud de la Lana fit de la place le centre géographique de la ville. Elle s’enrichit d’autres édifices institutionnels, de quelques immeubles d’habitation et de la tour de l’Hotel Tirana, devenu depuis l’Hotel Tirana International, longtemps le meilleur hôtel d’Albanie. Faites un tour dans le hall pour retrouver les fastes du luxe communiste au travers des nombreuses décorations dorées et des grands lustres.

À l’intérieur de la Banque nationale, le bâtiment bas et anguleux de style rationaliste situé vers le milieu du flanc ouest de la place, se trouve le musée de la Banque nationale d’Albanie.

Sheshi Skënderbej ; .Sheshi Skënderbej www.bankofalbania.org ; Sheshi Skënderbej 1, entrée par Rruga Ibrahim Rugova ; 9h-15h mar-jeu
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