Tirana

Musée d’Histoire nationale

La mosaïque qui orne la façade du musée d’Histoire nationale de Tirana est probablement l’image la plus emblématique du pays et de sa capitale. Et bien que d’autres sites et monuments méritent aussi un tel honneur, cette œuvre intitulée Les Albanais, réalisée à plusieurs mains, reste une icône incontournable.

Soldats illyriens, figures militaires et intellectuelles de la résistance aux Ottomans, partisans et ouvriers conduisent l’Albanie à la victoire et à la gloire, qui était représentée à l’époque de l’inauguration du musée, en 1981, par la société socialiste. Tous ces personnages sont guidés par la figure féminine centrale, icône de la mère patrie, accompagnée d’un partisan brandissant le drapeau qui arborait, avant qu’elle ne soit effacée à la fin des années 1990, l’étoile rouge (bordée de jaune) au-dessus de l’aigle bicéphale. Cette grande mosaïque est un exemple parfait de l’art triomphaliste de la période communiste et de l’esprit (belliqueux) de l’époque. Un détail en dit long sur ce dernier point : à deux exceptions près, tous les personnages sont représentés armés.

Visiter le musée d'Histoire nationale à Tirana

Le musée se compose de plusieurs sections qui retracent l’histoire du pays, des origines, assimilées à la civilisation illyrienne, jusqu’à l’époque récente, avec un pavillon dédié à la figure de Mère Teresa (d’origine albanaise). Prévoyez 2 heures environ pour une visite complète. 

Le pavillon des Antiquités est indéniablement l’un des plus importants du musée et du pays : il abrite de nombreuses pièces du Paléolithique et du Néolithique, quantité de témoignages de l’époque illyrienne et une collection de statues antiques allant du VIe siècle av. J.-C. au Ve siècle, dont deux sculptures exceptionnelles du IVe siècle av. J.-C. : une tête d’Apollon et la Déesse de Butrint, tête en marbre trouvée sur le célèbre site archéologique. Dans cette partie du musée, on peut aussi admirer La Belle de Durrës, la première mosaïque mise au jour en Albanie, qui représente un visage de femme. 

Le pavillon médiéval, qui couvre la période entre le VIe et le XVe siècle, est principalement articulé autour de la figure de Skanderbeg, le héros national. La salle suivante accueille une collection d’icônes qui se compose de 70 précieuses œuvres d’art postbyzantin datant du XVIe au XIXe siècle et provenant de diverses localités du pays – c’est la plus importante après la collection du musée d’Art médiéval de Korçë. On peut y admirer des chefs-d’œuvre signés d’Onufri ou des frères Zografi

Les pavillons suivants décrivent l’histoire de la nation moderne à partir de la renaissance albanaise, du milieu du XIXe siècle à 1912 (année de l’indépendance), à travers une section riche en documents originaux et en drapeaux. 

Puis vient la période 1912-1939, durant laquelle le jeune pays connut les phases cruciales de la construction de l’État. Cette époque croise la période décrite dans le pavillon suivant, centrée sur l’occupation fasciste et la résistance albanaise

En 2012, un nouveau pavillon consacré à l’époque – ou plutôt à la “terreur” – communiste a été inauguré ; le régime albanais a en effet été l’un des plus sanglants et des plus liberticides du bloc de l’Est. 

Enfin, les pièces de la dernière section, qui attirent de nombreux curieux, sont consacrées à la vie et à l’œuvre de Mère Teresa.

Informations pratiques

Adresse : Muzeu Historik Kombëtar ; Sheshi Skënderbej, Tirana
Horaires d'ouverture : 9h-19h tlj 1 mai-15 oct, 10h-17h mar-sam, 9h-14h dim le reste de l’année

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