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Publié le 28/07/2020 3 minutes de lecture
On ne peut qu’avoir peur en regardant la vidéo virale de l’an dernier dans laquelle une hôtesse de l’air est projetée en l’air lors du vol qui reliait Pristina, au Kosovo, à Bâle-Mulhouse près de la frontière franco-suisse. On s’imagine à sa place tout en se remémorant les fois où on n’avait pas rattaché sa ceinture une fois revenu à notre siège.Mais rassurez-vous, les avions sont conçus pour encaisser de fortes turbulences et les pilotes ainsi que le personnel de cabine sont formés et entraînés pour vous les faire traverser en toute sécurité.
D’où viennent les turbulences?
Comment les turbulences se produisent-elles, en particulier celles en air clair qui rendent certains vols quelque peu chaotiques?Voyons tout d’abord le cas des turbulences de sillages. Les avions forment des sillages, à l’instar des bateaux, car l’air se comporte comme un fluide, aussi étonnant que cela puisse paraître. Les avions créent donc un sillage comme des navires qui voguent sur l’eau. C’est la raison pour laquelle les avions doivent garder leurs distances les uns des autres (aussi bien horizontalement que verticalement), en particulier les gros porteurs derrière lesquels il est nécessaire de laisser une distance plus importante pour que le sillage ait le temps de se dissiper.
Mais comme les contrôleurs aériens savent parfaitement où circulent les avions, les turbulences de sillages sont plutôt rares. En revanche, les turbulences dites d’air clair sont beaucoup plus fréquentes. Elles découlent d’un phénomène semblable à ce qu’on peut voir lorsque le vent caresse la terre et fait apparaître des tourbillons.Il y a plusieurs raisons qui expliquent que les courants d’air forment des tourbillons, telles que les montagnes, par exemple, qui représentent de grands obstacles, les orages ou les rencontres entre des masses d’air différentes, en particulier si elles affichent des écarts de températures. On ne peut réellement prévoir les turbulences que lorsqu’elles sont dues à des phénomènes météorologiques (des orages par exemple), que les pilotes font généralement en sorte de contourner pour garantir un vol plus calme.Que faut-il faire en cas de turbulences?
Les avions sont conçus pour supporter les turbulences, comme en témoignent les extrémités des ailes que vous pouvez voir bouger de haut en bas lorsqu’un avion est quelque peu secoué! Le premier conseil à appliquer est donc de ne pas paniquer!L’équipage étant formé pour veiller à votre sécurité, le véritable danger en vol c’est vous, ou toute autre personne ou objet qui se déplacerait dans la cabine. C’est la raison pour laquelle les compagnies aériennes vous recommandent de toujours attacher votre ceinture quand vous êtes assis, que les hôtesses et stewards retournent à leur strapontin en cas d’annonce de turbulences ou que les boissons chaudes ne vous seront parfois pas proposées.Ainsi, pour traverser une zone de turbulence en toute sécurité, veillez à bien attacher votre ceinture, à vous assurer que quiconque voyage avec vous en fasse autant, et évitez de laisser des objets à côté de vous qui pourraient s’envoler et finir par blesser quelqu’un!
Pourquoi les turbulences risquent-elles de s’aggraver?
Du fait des changements climatiques, les scientifiques estiment que les épisodes météorologiques extrêmes deviendront de plus en plus fréquents. La probabilité de traverser des zones de turbulences n’ira donc a priori qu’en augmentant au cours des prochaines décennies. Mais rassurez-vous, ce n’est pas non plus pour demain car les prédictions commencent à partir de 2050! Par ailleurs, les fortes turbulences ne sont pas si courantes et c’est pourquoi elles font la une lorsqu’elles se produisent. En effet, sur la centaine de milliers de vols effectués chaque jour en moyenne l’an passé, l’écrasante majorité s’est déroulée sans encombre.
Comment les avions et les pilotes parviennent-il à réduire les effets des turbulences?
Les prévisions météorologiques s’améliorent elles aussi, et grâce aux systèmes de localisation des appareils beaucoup plus précis qu’avant, les pilotes parviennent à indiquer les turbulences avec plus d’exactitude. Tout cela permet aux avions dans les parages de les éviter ou de demander à tous les passagers, équipage inclus, de retourner à leur siège et de s’attacher, quitte à retarder un peu la distribution des repas et des boissons.
Il y a fort à parier que les aéronefs du futur seront équipés de sondes automatiques qui enverront des données alimentant de gigantesques algorithmes qui nous donneront une idée bien plus précise de l’emplacement de ces turbulences. Forts de ces informations, d’autres calculs permettront de prévoir où se produiront les prochaines.Les ingénieurs aéronautiques, quant à eux, cherchent à réduire au minimum l’incidence de ces turbulences lorsqu’elles se produisent. La biomimétique, qui consiste à imiter la nature et en l’occurrence les oiseaux, constitue à ce titre une piste de choix. L’extrémité des ailes de l’albatros, par exemple, bat librement dans les airs, indépendamment du reste de l’aile. Si doter un avion de telles caractéristiques lui donnerait sans doute un aspect assez étrange, Airbus œuvre actuellement au développement d’un modèle réduit pour voir quels enseignements pourraient servir aux appareils de demain.A lire aussi : Pourquoi faut-il remonter les cache-hublots quand l'avion atterrit ?Traduit par : Maud Combier Perben