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Publié le 20/08/2024 6 minutes de lecture
Imaginez une île où les collines ondulent sous un ciel infini, où les traditions ancestrales vibrent encore au rythme des rituels, et où les plages nourrissent les rêves d’ailleurs. Bienvenue à Sumba, une perle méconnue de l'Indonésie orientale, située au sud de Flores et à une heure de vol de Bali !
Loin des îles volcaniques du nord, Sumba se distingue par son paysage de savanes accidentées, parsemé de villages perchés sur des collines calcaires et gardés par des tombes mégalithiques mystérieuses. Ici, la vie suit le fil d'une tradition millénaire : les habitants, bien que convertis au protestantisme, continuent d'honorer les marapu, esprits protecteurs des lieux, à travers des sacrifices rituels. La tradition pastorale perdure, avec de vastes étendues herbeuses qui abritent des chevaux, symboles de richesse, et le tissage des ikats, parmi les plus fins de l’archipel, perpétue l’héritage artisanal de l’île.
Sumba est une invitation à un voyage dans le temps. Voici 9 raisons de découvrir cette pépite méconnue de l’archipel indonésien.
Visiter un kampung traditionnel
Les kampungs traditionnels de Sumba, comme Praijing et Ratenggaro, offrent un aperçu fascinant de la vie communautaire sur l'île.
Un village se compose habituellement de deux rangées parallèles de maisons, séparées par une place. Au milieu de celle-ci se dresse une pierre surmontée d’une autre pierre, plate, sur laquelle on dépose les offrandes dédiées au marapu protecteur du village. Ces mégalithes, pierres des esprits ou kateda, se trouvent également dans les champs entourant le village, et servent pour les offrandes destinées au marapu agricole, lors des semailles et des moissons.
La place du village contient aussi quelques tombeaux d’ancêtres influents, à une époque finement sculptés, aujourd’hui presque toujours en ciment et parfois couverts de carrelage criard. Autrefois, on pendait la tête des ennemis à un arbre mort sur la place, tandis que des cérémonies battaient leur plein. Ces “arbres à crânes”, appelés andung, peuvent encore se voir dans certains villages, et constituent un motif classique des ikats locaux.
L’habitation traditionnelle sumbanaise consiste en une large structure rectangulaire sur pilotis, maintenue par des chevilles et des cordes plutôt que des clous. Elle peut abriter une famille complète. Le toit de chaume (ou de tôle rouillée de nos jours) remonte légèrement aux quatre bords avant de se dresser brusquement. Les rituels accompagnant la construction d’une maison commencent par une offrande, lorsqu’on plante le premier pilier, pour savoir si le marapu est d’accord avec l’emplacement. Il peut s’agir d’ouvrir un poulet pour examiner son foie. De nombreuses maisons sont périodiquement surmontées de cornes de buffle ou de mâchoires de cochon, vestiges d’anciens sacrifices.
Bon à savoir : À Sumba, la tradition veut que l’on offre du pinang (noix de bétel) à ses hôtes – une bonne façon, tenue pour respectueuse, de briser la glace. Vous en trouverez sur la plupart des marchés de l’île. Offrez-le au kepala desa (chef du village) ou à celui qui vous offrira de son temps.
Plonger dans le lagon de Weekuri
À la pointe occidentale de Sumba, le lagon de Weekuri est l’un des joyaux de l’île. Côté terre, les habitants comme les touristes louent de grosses bouées (10 000 Rp) et se laissent flotter sur ce lac paradisiaque. Côté océan, ça souffle et ça siffle, ça crache de l’écume à travers les fissures et les trous dans la roche. On admire le spectacle en faisant le tour du site à pied. Prévoyez au minimum une demi-journée pour réellement en profiter. Comptez 45 km depuis Tambolaka. Depuis Waitabula-Bondokodi, plusieurs sentiers en terre permettent d’accéder au bord de mer. Des marchands ambulants y proposent des nouilles, noix de coco et autres en-cas. Évitez en revanche les bracelets fabriqués illégalement avec des écailles de tortues.
Participer à la cérémonie du Pasola
Chaque année, au début de la saison des pluies, Sumba s’anime pour la cérémonie du Pasola, héritée du passé guerrier de l’île. Sur une plaine herbeuse, les cavaliers, vêtus de costumes traditionnels, s’affrontent à cheval en lançant des lances sculptées, perpétuant un rite ancien destiné à assurer la fertilité des terres. Le spectacle est intense, empreint d'une tension palpable, où le public, constitué de villageois et de visiteurs, retient son souffle à chaque joute. Le Pasola n'est pas un simple événement folklorique : c'est un acte de foi et de bravoure, profondément ancré dans la culture sumbanaise.
Assister au coucher du soleil depuis les collines de Bukit Tenau
Depuis les hauteurs de Bukit Tenau, le paysage de Sumba se dévoile dans toute sa complexité. Les collines ondulent jusqu’à l’horizon, parsemées de villages et de rizières. Au coucher du soleil, le ciel se teinte de nuances de rouge et d’or, enveloppant la terre d’une lumière douce et apaisante. C’est un moment suspendu, où le silence règne, seulement troublé par le souffle du vent dans les herbes hautes.
Faire une randonnée jusqu’à la cascade d’Air Terjun Tanggedu
Au nord-ouest de Waingapu, découvrez ce panorama exceptionnel constitué de deux cascades qui dévalent des falaises de calcaire pour se déverser dans de grands bassins qui aimantent le visiteur à la recherche de fraîcheur. Prévoyez au moins 2 heures pour le trajet (environ 60 km) car la route est très mauvaise, puis pour la randonnée à travers la végétation ou la prairie, selon la période de l’année.
Se prélasser sur des plages paradisiaques
La plage de Tarimbang, sur la côte sud-est de l'île, est un lieu retiré, bordé de falaises imposantes et de forêts denses. Le sable y est blanc, fin, et les vagues viennent s’échouer doucement sur la baie en forme de croissant. Plus à l’est, Walakiri est célèbre pour ses mangroves, dont les silhouettes se découpent contre le ciel au moment du crépuscule. La mer, ici, est calme, presque immobile, et le paysage prend des allures de tableau impressionniste, où la nature joue avec la lumière.
Dormir dans un paradis
À 40 km à l’est de l’aéroport de Waingapu, le Wera Beach Resort tenu par des Français, est une oasis de quiétude. Deux maisons avec piscine et mobilier en rotin, possibilité de louer seulement une chambre ou les deux. Le joli bungalow est sur la plage. Le restaurant (plats 45 000-220 000 Rp), en extérieur, sert une cuisine française teintée de saveurs locales.
Faire du surf
À Sumba, le surf prend une dimension presque mystique. Sur la plage de Nihiwatu, les vagues, réputées pour leur puissance, attirent les surfeurs chevronnés du monde entier. Le site est sauvage, préservé, bordé d'une végétation dense et de falaises abruptes qui se jettent dans l'océan Indien. Ici, chaque vague est un défi, une force brute avec laquelle il faut composer. À quelques kilomètres de là, Marosi propose une approche plus douce. Les vagues y sont moins intimidantes, parfaites pour ceux qui préfèrent glisser paisiblement sur l’eau tout en profitant du spectaculaire cadre naturel. Si vous recherchez des spots de surf peu fréquentés, rejoignez Pantai Tarimbang et son somptueux croissant de sable blanc au pied d’un impressionnant massif calcaire, à 95 km au sud-ouest de Waingapu.
Découvrir l’artisanat des Ikats
Dans les villages de Prailiu et Rende, les femmes tissent l'ikat avec une précision et un savoir-faire transmis de génération en génération. Les motifs complexes, teints à la main avec des colorants naturels, racontent des histoires de dieux et d’ancêtres. Chaque tissu est unique, le fruit de mois de travail minutieux.
Sumba : le guide pratique
Ce guide pratique vous fournira toutes les informations essentielles pour organiser votre voyage, depuis les moyens d’accès jusqu’aux options de transport sur l’île.
Comment se rendre à Sumba ?
Les liaisons avec le reste de l’Indonésie s’améliorent. Les aéroports de Tambolaka et Waingapu proposent des vols quotidiens pour Denpasar (Bali), Kupang (Timor Ouest) et Ende (Flores). Flores, Kupang et Sape (Sumbawa) sont desservies en ferry. Logiquement, il est préférable d’arriver en avion à Waingapu et de repartir de Tambolaka – ou l’inverse – on évite ainsi les allers-retours car Sumba est grande (11 000 km²).
Comment circuler sur l’île ?
Les tarifs de location de voiture avec chauffeur à Sumba sont parmi les plus élevés de Nusa Tenggara Est. Ainsi, 800 000 Rp/jour (essence compris) est un prix honnête, même après marchandage. Le tarif grimpe si vous voulez que votre chauffeur vous serve aussi de guide (1 200 000 Rp/jour). Négociez si vous louez plusieurs jours de suite. La plupart des hôtels proposent la location de moto. Mais attention, les routes sont souvent en mauvais état, donc une moto tout-terrain peut être utile, surtout pour accéder aux zones plus reculées. Sumba dispose également de minibus locaux appelés bemos, qui desservent les principales villes et villages. Ils sont bon marché, mais les horaires sont souvent irréguliers, et le confort est minimal.