Lecce et le Salento

Basilica di Santa Caterina d’Alessandria

Chef-d’œuvre de la Renaissance italienne, cette basilique recouverte de fresques remarquables fut érigée entre 1384 et 1391 sous l’impulsion du prince Raimondello Orsini del Balzo. Lors d’un voyage au mont Sinaï, cet homme pieux aurait arraché à la dépouille de sainte Catherine d’Alexandrie un doigt aujourd’hui conservé dans un reliquaire en argent. D’après des sources plus sûres, le pape Boniface IX envoya des franciscains latiniser le Salento, où avaient cours des rites orthodoxes : la basilique et le couvent furent bâtis pour accueillir les frères.

Les fresques sont à mettre au crédit de l’épouse française d’Orsini, Marie d’Enghien de Brienne. Elles pourraient avoir été réalisées par des peintres de l’école de Giotto, sans doute influencés par l’école napolitaine, durant la première moitié du XVe siècle. Parfaitement conservées, elles illustrent l’Ancien et le Nouveau Testament, essentiellement sur fond bleu. La basilique comporte trois échappées distinctes dotées de puissants arcs en plein cintre, chaque travée évoquant divers épisodes bibliques. Sur la façade interne et sur la première échappée, des scènes de l’Apocalypse ; sur la deuxième, la Genèse, avec un Adam et une Ève ventripotents ; sur la troisième, des scènes de la vie du Christ, culminant dans une voûte à croisillons peuplée d’anges dorés. À noter encore, dans la nef latérale sud, des représentations détaillées de la vie de Marie et, au fond à gauche ou accessible depuis la rue, le chœur arborant un cycle de 17 fresques consacrées à sainte Catherine et à saint François.

Notez que le sobre monument funéraire de Raimondello Orsini del Balzo reposant sur deux colonnes tranche avec celui plus fastueux de son fils, Giovanni Antonio, qui comporte quatre hautes colonnes élancées et un édicule. Avant de quitter la basilique, admirez la rosace centrale évoquant une fleur à douze pétales.

Enfin, passez dans le cloître voisin pour admirer les fresques du XVIIIe siècle et visiter le petit musée, qui, outre de curieux reliquaires (comme le sein de sainte Agathe et le doigt de sainte Catherine), présente les stalles originales en bois (1721), ornées d’histoires de la vie de saint François, jadis placées derrière l’autel de l’église.

Piazza Orsini
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