Le centre géographique et spirituel de Lecce est un chef-d’œuvre d’architecture urbaine qui semble coupé du reste de la ville. Une place ouverte sur un seul côté, où le baroque de Lecce peut se donner en spectacle, et toujours sous les atours que les architectes lui ont offerts en 1761. Un baroque local qui privilégie la sobriété sans renoncer à une certaine théâtralité.
La place et son histoire
Jusqu’en 1761, cette esplanade entièrement close par le Seminario et le Palazzo Vescovile, divisée grossièrement en deux zones (la plus vaste accueillant un marché, la plus petite les célébrations religieuses), était une sorte de cour à laquelle on accédait par un portail en chêne massif et où se réfugiait la population en cas de danger. Lors de sa reconstruction, la porte fut remplacée par deux propylées surmontés des statues des pères de l’Église, permettant ainsi d’ouvrir et d’encadrer l’espace central, sans entamer l’effet scénique de la partie périphérique. Au contraire, la place bénéficia du remaniement du flanc nord de la Cattedrale di Maria Santissima Assunta, plus connue sous le nom de Duomo.
La catéhdrale
Édifiée par les Normands en 1144 et rebâtie dans le style roman en 1230, cette église commença à muer en 1659, lorsque les travaux furent confiés à Giuseppe Zimbalo, pour devenir la superbe cathédrale baroque qu’elle est aujourd’hui. Pour augmenter l’effet de surprise chez les personnes qui accédaient au parvis, l’architecte décida d’orner le flanc de l’édifice sur lequel donne l’entrée de la place : colonnes, pilastres et un balcon dominé par une statue de saint Oronce. Par opposition, la façade officielle est plus sobre et linéaire. Caractérisé par un plan en croix latine et trois nefs, l’intérieur est assez majestueux. Hormis la profusion inhabituelle de dorures sur les chapiteaux, les intrados et les stucs à la base du tympan soutenant la coupole, la décoration y est somme toute assez sage, avant de se faire à nouveau éclatante dans les 12 autels latéraux. Remarquez le plafond à caissons ciselés et décorés, les belles toiles d’Oronzo Tiso autour du maître-autel et surtout le spectaculaire presepe (crèche) du XVIe siècle, sculpté par Gabriele Riccardi, sur le deuxième autel à gauche (celui de la Nativité).