Peu de paysages sont aussi saisissants que la magnifique crête du Monte Corrasi (1 463 m) lorsque la lumière du crépuscule fait resplendir son sommet calcaire. De Nuoro déjà, on aperçoit les toits multicolores d’Oliena avec la montagne en toile de fond. De par sa situation, le bourg lui-même, avec ses maisons en pierre grise, parfois chaulées, fait un point de chute pratique pour explorer le Supramonte.
La cité fut probablement fondée à l’époque romaine, bien que son nom fasse référence aux descendants de Troyens, partis d’Ilion, qui auraient fui leur ville en flamme pour se réfugier dans la région. L’arrivée des Jésuites au XVIIe siècle est mieux documentée : ces derniers encouragèrent l’essor de l’industrie locale de la soie et incitèrent les fermiers à cultiver les coteaux des environs. Les leçons ont été retenues, et Oliena est maintenant réputée pour ses broderies sur soie et pour son cannonau rouge, le Nepente di Oliena. Enfin, Oliena est la ville natale de Gianfranco Zola (né en 1966), un footballeur célèbre en son temps.
La Piazza Santa Maria, où s’élève l’église homonyme (XIIIe siècle), constitue le cœur du bourg et accueille un marché le samedi. En parcourant les rues escarpées, repérez les fresques, notamment celle représentant un enfant du pays et bandit notoire, Giovanni Corbeddu Salis (1844-1898). Sur une maison rose proche de la Via Cavour, une autre fresque dépeint une vieille dame en noir munie d’une carabine, symbole des fêtes pascales de la S’Incontru d’Oliena, durant lesquelles des coups de feu sont tirés pour célébrer la résurrection du Christ.