Jérusalem

Mur des Lamentations

Les bâtisseurs du mur Occidental ou mur des Lamentations n’auraient jamais imaginé que leur imposant ouvrage prendrait une telle importance religieuse. Érigé voici environ 2 000 ans, le plus sacré de tous les sites juifs servait à l’origine à maintenir la plate-forme en saillie sur laquelle se dressait le second Temple. Malgré sa destruction, le mur de soutènement est toujours debout et les textes rabbiniques affirment que la Shechina (présence divine) ne l’a jamais quitté.

Après sa destruction en 70, les Juifs furent déportés et l’emplacement exact du Temple fut perdu. À leur retour, ils évitèrent le mont du Temple, de peur de fouler le saint des saints, le sanctuaire réservé au grand prêtre. Ils commencèrent alors à prier sur ce vestige de la structure d’origine.

Le mur devint un lieu de pèlerinage pendant la période ottomane. Les Juifs venaient y pleurer la perte de leur temple, ce qui lui valut le nom de mur des Lamentations, mais les Juifs préfèrent employer le terme Kotel (nom hébreu pour mur Occidental). À cette époque, une étroite allée, dévolue aux prières, le séparait des habitations.

En 1948, les Juifs perdirent le droit d’accès au mur lorsque la vieille ville fut prise par les Jordaniens et que la population du quartier juif fut expulsée. Dix-neuf ans plus tard, lorsque les parachutistes israéliens donnèrent l’assaut pendant la guerre des Six-Jours, ils rasèrent le quartier arabe qui jouxtait le mur pour créer l’esplanade visible actuellement.

La zone située en face du mur est devenue une grande synagogue à ciel ouvert. Elle est divisée en deux parties, une section pour les femmes et une plus large, au nord, pour les hommes. Les ultraorthodoxes vêtus de noir oscillent sur place, secouent la tête en priant et s’avancent de temps à autre vers le mur pour en embrasser les pierres. Pour célébrer le début du shabbat, une grande foule se réunit le vendredi au coucher du soleil. Pendant le shabbat, ou le lundi et le jeudi matin, la place est un site privilégié pour célébrer les bar-mitsva. Il est intéressant de se rendre dans cette zone à ces périodes animées, les familles chantant et dansant tandis qu’elles rejoignent le mur.

On peut discerner les différentes époques de construction du mur. Les énormes pierres du bas datent du roi Hérode. Elles sont identifiables à leurs bordures taillées. Les blocs supérieurs différemment coupés datent de la construction de la mosquée Al-Aqsa. On peut aussi voir des bouts de papier dans les fentes du mur. Certains juifs croient que les prières et requêtes insérées entre les pierres ont de meilleures chances d’être exaucées.

Dans la partie réservée aux hommes, une étroite ruelle enjambée par l’arche de Wilson permettait autrefois aux prêtres d’entrer dans le Temple. Jetez un coup d’œil dans les deux puits de lumière, pour juger de la hauteur du mur d’origine. L’accès à la zone n’est pas autorisé aux femmes.

Le mur est ouvert à toutes les confessions, 24h/24, 365 jours par an. Il est conseillé de porter des vêtements décents et les hommes doivent avoir la tête couverte (des kippas en papier sont disponibles sur place). Photos interdites.

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