Cathédrale Saint-Paul

Le chef-d'œuvre de sir Christopher Wren, couronné d'un dôme éclatant, est le plus beau monument de la City Construite entre 1675 et 1710 après la destruction de l'ancien édifice lors du Grand Incendie, Saint-Paul était alors la seule cathédrale à triple coupole au monde. Son dôme imposant, dont le sommet est accessible par des escaliers, domine encore Ludgate Hill, et préside à une vue superbe sur la ville. De hauts personnages sont enterrés dans la crypte. 

L'intérieur de la cathédrale 

A une époque marquée par le sentiment anticatholique et la vogue du gothique, le choix d'une inspiration romaine était polémique. Néanmoins, Wren opta pour un intérieur au décor relativement sobre respectant l'esprit protestant, avec de larges ouvertures laissant entrer la lumière. Les statues et les mosaïques que l'on y découvre sont plus récentes. L'aile nord abrite le grandiose mémorial au duc de Wellington (1912), qui nécessita 54 années de travail. A l'origine, le destrier du "duc de fer", Copenhague, était tourné de l'autre côté, mais il fut jugé impropre que le postérieur d'un cheval fit face à l'autel. En dessous de la coupole se trouve une élégante épitaphe rédigée pour Wren par son fils : Lector, si monumentum requiris, circumspice ("Lecteur, si tu cherches son monument, regarde autour de toi"). 

La chapelle du transept nord accueille le célèbre tableau de William Holman Hunt, La Lumière du monde (The Light of the World, 1851-1853), représentant le Christ frappant à une porte recouverte de végétation qui, symboliquement, ne peut être ouverte que de l'intérieur. On est saisi par l'éblouissant chœur (quire), aux voûtes et aux plafonds resplendissant de mosaïques colorées, ainsi que par le maître-autel. Les sculptures ouvragées des stalles latérales sont l'œuvre du sculpteur anglo-hollandais Grinling Gibbons, et les grilles en fer forgé, qui séparent les bas-côtés de l'autel sont du ferronnier d'art français huguenot Jean Tijou (tous deux ont contribué à la réalisation de Hampton Court Palace). 

Faites le tour de l'autel surmonté d'un imposant baldaquin en chêne doré, jusqu'à la chapelle des Américains (American Memorial Chapel), dédiée aux 28 000 soldats américains basés au Royaume-Uni qui périrent pendant la Seconde Guerre mondiale. 

Dans l'aile nord du chœur, on peut voir une sculpture abstraire de Henry Moore intitulée Mother and Child, ainsi que Mary, vidéo de Bill Viola associée à la poignante installation de l'artiste occupant le sud du chœur, appelée Martyrs (Earth, Air Fire, Water) et représentant 4 personnages aux prise avec les 4 éléments. En revenant vers la coupole centrale, vous verrez une statue de John Donne (1572-1631), poète métaphysique qui fut doyen de la cathédrale. La sculpture réchappa de peu au Grand Incendie, comme en témoignent les traces noires sur la pierre. 

Le dôme de la cathédrale Saint-Paul 

Wren souhaitait un dôme imposant à l'extérieur, mais plus modeste à l'intérieur. La solution consistait à édifier 3 enveloppes imbriquées : une coupole maçonnée à l'intérieur, un dôme de plomb ornemental à l'extérieur, et un cône intermédiaire en brique les reliant. Cette structure unique, premier triple dôme jamais construit, et inspirée de Saint-Pierre de Rome, fut une véritable prouesse technique. A l'origine, Wren voulait orner la coupole de mosaïques, mais les scènes de la vie de Saint Paul, sobres et monochromes, œuvre du peintre sir James Thornhill, furent jugées plus conformes à l'esprit protestant. 

Des mosaïques victoriennes ont été ajoutées entre les arches et le dôme, représentant les évangélistes Matthieu, Marc, Luc et Jean, ainsi que les prophètes Isaîe, Ezéchiel, Daniel et Josué. 

On gravit 528 marches (en 3 volées), pour rejoindre les galeries de la cathédrale. Après 257 marches se trouve la Whispering Gallery, à 30 m du sol. En gravissant encore 119 marches, on atteint la Stone Gallery (galerie de Pierre) et sa plateforme extérieure, à 53 m de haut, dont la vue a été occultée par des piliers et d'autres dispositifs de sécurité. Plus raides et plus étroites que les précédentes, les 152 marches d'acier restantes conduisent à la Golden Gallery (Galerie dorée). Le jeu en vaut la chandelle : à 85 m de hauteur, on jouit d'une vue à 360°. 

La crypte de la cathédrale 

Sur le côté est des transepts nord et sud, des escaliers descendent à la crypte et à la chapelle de l'Order of the British Empire (OBE), où des offices religieux sont célébrés pour des membres de l'Ordre de l'Empire britannique, système honorifique établi en 1917, qui compte environ 100 000 membres et dont la devise est : For God and the Empire ("Pour Dieu et l'Empire"). La crypte abrite des mémoriaux dédiés à 300 sommités de la nation, dont Florence Nightingale, T. E. Lawrence (alias Lawrence d'Arabie) et sir Winston Churchill. Elle renferme aussi les tombeaux du duc de Wellington, du vice-amiral Horatio Nelson, de Christopher Wren et des peintres Joshua Reynolds, John Everett Millais, J.M.W. Turner et William Holman Hunt. Sur les murs, des plaques commémorent le sacrifice des sujets du Commonwealth britannique disparus dans des conflits armés du XXe siècle. 

Dans la crypte se trouvent également un café, une boutique de souvenirs et des toilettes. 

L'enceinte extérieure de la cathédrale 

Une statue de la reine Anne (qui régnait au moment de la construction de la cathédrale) domine les escaliers de l'entrée - l'or de sa couronne, de son sceptre et de son orbe scintillant au soleil. Les 4 personnages à ses pieds symbolisent la Grande-Bretagne, l'Amérique du Nord, la France et l'Irlande. Réalisée par Louis Auguste Malempré en 1886, c'est la réplique d'une statue sculptée par Francis Bird en 1712. 

A l'extérieur du transept nord, le monument au peuple de Londres, sobre mémorial trapu et arrondi, rend hommage aux 32 000 habitants tués (er aux 50 000 autres grièvement blessés) au cours de la Seconde Guerre mondiale. 

Informations pratiques 

Adresse : St. Paul's Churchyard, London EC4M 8AD, Royaume-Uni 

Consultez le site de la Cathédrale Saint-Paul.