À l’ouest des remparts, le quartier de Bogside est devenu, au XIXe et au début du XXe siècle, une zone résidentielle ouvrière, majoritairement catholique.
En août 1969 y éclata la “bataille du Bogside” (une guérilla urbaine opposant la jeunesse à la police) qui poussa le gouvernement britannique à dépêcher l’armée en Irlande du Nord. Les habitants du Bogside et du quartier voisin de Brandywell, soit 33 000 personnes, se déclarèrent indépendants des autorités et barricadèrent les rues pour empêcher les forces de sécurité d’y pénétrer. “Free Derry” (Derry libre), dans laquelle patrouillaient des volontaires de l’IRA, devint alors zone interdite pour la police et l’armée. En janvier 1972, les alentours de Rossville Street furent le théâtre de la tragédie du Bloody Sunday . L’aventure de “Free Derry” se termina avec l’opération Motorman, qui vit, au 31 juillet 1972, des milliers de militaires britanniques occuper le Bogside avec le renfort de chars d’assaut.
Le quartier a depuis fait l’objet d’importants réaménagements : les anciens immeubles et maisons ont été rasés et remplacés par des logements modernes, et la zone ne compte plus que 8000 habitants. Dernier témoignage du vieux Bogside, le Free Derry Corner est un pan de mur orné de la célèbre formule “You are Now Entering Free Derry” (“Vous pénétrez dans Derry libre”). Dans Rossville Street, le Bloody Sunday Memorial est un simple obélisque de granit érigé à la mémoire des 14 civils abattus par l’armée britannique le 30 janvier 1972.
croisement de Fahan St et Rossville StRossville St