Ouest du Bhoutan

Dzong de Paro

Le Rinchen Pung Dzong (“forteresse sur un monceau de joyaux”, généralement abrégé en Rinpung Dzong) figure parmi les plus beaux exemples d’architecture bhoutanaise. Ses épaisses murailles à contreforts surplombant la ville sont visibles depuis toute la vallée, particulièrement quand elles sont illuminées la nuit. Autrefois utilisé par l’Assemblée nationale, l’édifice abrite, comme la plupart des dzong, la communauté monastique d’État et les bureaux du gouvernement du district. La plupart des temples sont fermés aux touristes mais l’architecture et les points de vue sur la vallée justifient la visite.

La cour du dzong est ouverte tous les jours, mais le week-end, les bureaux sont vides. Il est conseillé aux visiteurs étrangers de revêtir un haut à manches longues, un pantalon long, et de retirer leur chapeau en entrant. En 1644, le Shabdrung Ngawang Namgyal ordonna la construction du dzong sur les fondations d’un monastère érigé par l’un des descendants de Phajo Drukgom Shigpo, qui apporta la pensée Drukpa au Bhoutan. Le fort fut utilisé à de nombreuses occasions pour défendre la vallée de Paro des invasions tibétaines. Il résista au séisme de 1897, mais fut gravement endommagé par un incendie en 1907.

Le dzong est construit sur un versant de colline escarpé : la cour à l’avant de la section administrative se trouve 6 m plus haut que celle de la partie monastique. L’entrée nord-est du dzong mène au dochey (cour). L’utse (tour centrale) de 5 étages fut construit à l’époque du premier penlop (gouverneur) de Paro, en 1649. Le bois richement sculpté et peint en doré, noir et ocre, ainsi que les hauts murs blanchis à la chaux, renforcent l’impression de pouvoir et de richesse.

Un escalier descend au quartier monastique, qui accueille environ 200 moines. Le kunrey, qui sert de salle de classe aux moines, se trouve du côté sud (sur la gauche) ; il est décoré de multiples représentations de Bouddha à différents âges de sa vie. Repérez sur les murs extérieurs du vestibule, les trois superbes mandalas cosmiques composant une œuvre unique retracant la création du monde. L’un représente le mont Meru, centre mythique de l’univers, entouré de sept chaînes de montagnes et de quatre continents.

En face, le vaste dükhang (salle de prière) possède de belles fresques extérieures figurant la vie du poète et grand moine tibétain Milarepa. Le premier jour du printemps, le tsechu de Paro se tient dans cette cour, qui déborde de monde. Depuis les fenêtres du fond, le point de vue est somptueux.

À l’extérieur du dzong, le deyankha est l’esplanade pavée qui accueille les danseurs masqués lors des principales danses du tsechu. Un thongdrol – énorme thangka (image religieuse peinte ou brodée) – de Guru Rinpoché, de plus de 18 m² est déployé à l’aube du dernier jour du tsechu ; on peut voir l’énorme tringle sur laquelle il est suspendu. Il fut commandé au XVIIIe siècle par le huitième Druk desi (dirigeant laïc), Chhogyel Sherab Wangchuck.

Au sud du dzong, le Nyamai Zam un pont en bois couvert à poutres en porte-à-faux, enjambe la Paro Chhu. Il s’agit d’une reconstitution du pont d’origine, emporté par une crue en 1969. En temps de guerre, ce dernier était ôté pour protéger le dzong des attaques. Traversez-le pour rejoindre la rive ouest de la rivière, d’où l’on prend les plus belles photos du dzong.

Sachez que certaines scènes de Little Buddha (1993), de Bernardo Bertolucci, furent tournées ici.

Rinpung Dzong ; 9h-13h et 14h-17h, jusqu’à 16h nov-fév).,
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