Strasbourg

Strasbourg : culture et traditions

Coutumes

L'Alsace est marquée par une identité régionale très forte à laquelle Strasbourg ne déroge pas. Celle-ci s'exprime d'abord par la langue, qui n'est ni de l'allemand, ni du patois mais provient d'un groupe linguistique alémanique, qui est également pratiquée dans le pays de Bade et en Suisse allemande. Transmis de génération en génération, par-delà les rivalités franco-germaniques, ce dialecte est encore très présent et témoigne, ainsi que les nombreuses fêtes populaires en costume (comme les messti-fêtes familiales et foires de village), d'une volonté de pérennisation des coutumes ancestrales. Intimement liée aux fêtes et kermesses, la gastronomie ne se limite pas à quelques spécialités, mais couvre un large éventail de plats, fromages, desserts, bières et vins réputés dans le monde entier. À noter que seuls les vins d'Alsace tirent leurs noms de leurs cépages.

La plus vieille coutume strasbourgeoise, et certainement la plus populaire, demeure le Marché de Noël, dont les origines remontent au Moyen Âge. C'est autour du sapin, une tradition originaire d'Alsace, qu'artisanat, spécialités culinaires et animations diverses se sont développées, faisant de Strasbourg la capitale de Noël.

Nourriture

Strasbourg est incontestablement un haut lieu gastronomique, nanti d'excellents restaurants. À base de produits du terroir, la cuisine alsacienne fait la part belle à la charcuterie, souvent employée en potée. La choucroute est le plat typiquement alsacien. Autres grands classiques du répertoire culinaire local : le baeckeoffe, à base de porc, de mouton, de bœuf et de pommes de terres servis dans une terrine, et la tarte flambée, à base de crème, de lardons et d'oignons. Quant aux pâtisseries, on goûtera les tartes, le célèbre gâteau kougelhopf, les brioches et diverses sortes de pain, dont les bretzelle – et les stollen, pâtisseries typiquement alsaciennes.  

Les vins bénéficient également d'une excellente renommée, ainsi que les spiritueux (kirsch).

Symbole à part entière de l'art de vivre strasbourgeois, le winstub, littéralement "pièce à vin", désigne, à l'origine, une pièce dans laquelle un exploitant viticole recevait le public et écoulait le surplus de sa production. Aujourd'hui, il s'agit de la version typiquement strasbourgeoise du bistrot. Autour d'un bon vin local, on y consomme des plats locaux, tels le baeckeoffe, des galettes de pomme de terre, voire une choucroute. Les clients s'installent autour de tables en bois recouvertes de nappes à carreaux rouges et blancs. L'ambiance est intime et conviviale. L'Alsace est aussi une région brassicole et vous trouverez de multiples marques de bière dans les bierstubs, des mini-brasseries où la bière est à l'honneur.  

Religion

En 1801, Napoléon Bonaparte signait avec le pape Pie VII un concordat qui reconnaissait le catholicisme comme religion majoritaire en France. Lorsque la loi sur la séparation de l'église et de l'État fut votée en 1905, l'Alsace et la Lorraine étaient allemandes. Elles conservèrent ainsi leur statut hérité du concordat après leur réintégration au sein du territoire national, en 1918. C'est pourquoi le catéchisme est aujourd'hui encore enseigné à l'école publique en Alsace. De la même manière, les communes financent l'édification des lieux de cultes, et l'État en rémunère le clergé.

Ne représentant plus aujourd'hui que 18% de la population, les protestants eurent pourtant une grande influence à Strasbourg entre le XVIe et le XVIIIe siècle (Calvin y séjourne 3 ans). La Réforme joua en effet un grand rôle dans la formation des élites de la ville qui accueillit nombre de huguenots persécutés.

La communauté juive alsacienne, aujourd'hui essentiellement urbaine, est l'une des plus importantes de France. Implantée depuis le XIIe siècle, son patrimoine culturel recensé compte plus de 200 sites. De nombreux termes yiddish sont couramment utilisés dans le dialecte alsacien.

Arts

Parcours de villégiature bordé par l'Ill, la Petite France est l'ancien quartier des pêcheurs, tanneurs et meuniers. Ses maisons à colombages datant des XVIe et XVIIe siècles comprennent de vastes cours et des toits pentus aux greniers ouverts. La plus belle demeure est sans doute la Maison Kammerzell qui passa entre les mains de riches marchands.

Parmi les nombreux musées de la ville, le Palais Rohan abrite à la fois le Musée des Arts Décoratifs (céramique, mobilier, sculpture, peinture, horlogerie, ferronnerie ou orfèvrerie du XVIIe au XIXe siècle), le Musée des Beaux-Arts (peinture italienne, française, espagnole, flamande et hollandaise, allant du XIVe au XIXe siècle) et le Musée Archéologique, l'un des plus importants de France, retraçant l'histoire de l'Alsace de 600 000 av. J.C. à 800 après J.C. Le Musée Alsacien est, lui, dédié à l'art populaire (mobilier peint, costumes, céramique, jouets, imagerie religieuse et profane). À ne pas manquer enfin, le Musée d'Art Moderne et Contemporain qui offre, en regard aux courants picturaux du XXe siècle, des ouvertures sur les arts graphiques, le design, l'actualité et les découvertes de jeunes artistes.

Strasbourg est également une ville très dynamique sur le plan musical : siège de l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg et de l'Opéra National du Rhin, elle accueille plusieurs festivals allant de la musique contemporaine (Musica) au classique, en passant par le jazz. Dans un autre registre, c'est à Strasbourg que Rouget de Lisle du bataillon "Les enfants de la Patrie", composa le Chant de guerre pour l'armée du Rhin : La Marseillaise.

Voir aussi

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