Camargue

Camargue : culture et traditions

Culture et patrimoine en Camargue

Au cours de son histoire souvent tumultueuse, la région s’est nourrie de multiples influences, à commencer par celle des Romains. L’incroyable patrimoine antique d’Arles témoigne de la richesse de ce passé. Dans ce coin de Provence, l’art roman s’est aussi illustré et le courant félibrige a porté haut les couleurs de la langue provençale. Ce mouvement a toujours son siège social à Arles, au Museon Arlaten.

L’art roman provençal

Loin d’anéantir la foi des populations, la terreur que firent régner les sarrasins pendant plus d’un siècle dans la région et la peur de l’an mille provoquèrent une renaissance du christianisme qui se manifesta par la construction de nombreux édifices religieux. Du XIe au XIIIe siècle, la Provence connut une brillante école d’architecture romane. Parmi les plus belles manifestations de l’art roman provençal figurent Saint-Trophime à Arles, Montmajour ou encore l’abbatiale de Saint-Gilles.

Mistral, le nouveau souffle de la langue provençale

Le XIXe siècle est celui de la renaissance de la langue provençale, incarnée par le félibrige, mouvement littéraire créé pour la défendre. Fondé en 1854 par sept jeunes poètes, il s’inscrit dans le registre de l’attachement à une terre, à des traditions et à une langue menacée. Ce mouvement a trouvé en Frédéric Mistral (1830-1914), prix Nobel de littérature en 1904, l’un des plus brillants représentants. La publication en 1859 de Mireille, poème épique en douze chants (que Gounod transforma en opéra en 1864), lance véritablement ce courant.

"C’est l’Arlésienne !”

Ainsi désigne-ton un phénomène que l’on annonce sans arrêt mais qui ne se produit jamais. À l’origine de cette exclamation courante : L’Arlésienne, un opéra de Bizet tiré d’une nouvelle des Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet. L’intrigue relate l’amour tragique d’un jeune paysan pour une belle Arlésienne, dont il est question durant toute la représentation, mais qui n’apparaît jamais sur scène.

Les traditions en Camargue

Des films de Pagnol aux défilés de Christian Lacroix, les costumes, les tissus et le folklore local ont su traverser les âges. Les couleurs chatoyantes des robes portées par les Arlésiennes illustrent ainsi tout un pan de la culture populaire de la région. Sans oublier les traditions liées à la période de Noël, encore ici bien enracinées aujourd’hui.

La farandole 

Peu de danses évoquent mieux Arles et la Camargue que la farandole. Datant du Moyen Âge, elle clôture traditionnellement les fêtes de village et le bal. Elle se forme dans la plus grande spontanéité apparente, entraînant les participants à travers les rues du village. Les farandolaires dansent au son des tambourins et des galoubets (petite flûte à bec provençale, au son aigu), joués simultanément par chaque musicien.

Les ferias en Camargue

Les ferias en Camargue sont des célébrations vibrantes et colorées qui incarnent l'esprit et les traditions de cette région unique du sud de la France. Centrées autour des courses camarguaises, où les raseteurs rivalisent d'agilité pour attraper des cocardes fixées sur les cornes des taureaux, ces fêtes sont un spectacle impressionnant de bravoure et d'habileté. Les ferias sont également l'occasion de profiter de défilés, de spectacles équestres, de concerts et de dégustations de spécialités locales comme la gardianne de taureau. Elles rassemblent les habitants et les visiteurs dans une ambiance festive et conviviale, célébrant la culture taurine et les traditions camarguaises. Que ce soit à Arles, aux Saintes-Maries-de-la-Mer ou à Nîmes, participer à une feria est une expérience inoubliable, pleine de passion et de joie de vivre.

Les costumes 

Lors de certaines fêtes ou cérémonies, le port du costume traditionnel fait partie des coutumes locales. En Camargue, et particulièrement à Arles, l’attachement au vêtement est resté puissant. Il est très courant de voir les femmes habillées en Arlésiennes lors des mariages ou des baptêmes. On distingue trois types de costumes : le costume en cravate, le plus simple, le costume en “ruban”, plus habillé et le costume de cérémonie qui mêle une pèlerine de dentelle blanche, une jupe et l’eso (fichu). Le tout est assorti des accessoires de rigueur : éventail, ombrelle, châle, aumônière et la fameuse croix, bijou arlésien par excellence. Côté masculin, c’est l’habit des gardians qui symbolise le mieux la Camargue. La chemise imprimée, le mouchoir noué autour du cou et le chapeau de feutre noir en sont les principaux attributs.

Les spécialités de la Camargue

Les gourmets seront à la fête à Arles et en Camargue. La cuisine du soleil, colorée et odorante, largement inspirée des produits du terroir, contribue à l’agrément d’une escapade dans la région. Les légumes, le poisson grillé, les tellines et autres coquillages, l’huile d’olive et les aromates y ont la part belle. La viande AOP taureau de Camargue a les honneurs de presque toutes les cartes, cuisinée en daube ou façon côte de bœuf, sans oublier le riz local.

Le riz camarguais

La Camargue est une région productrice de riz, lequel est classé en IGP depuis 2000. On y cultive plusieurs variétés, dont le riz blanc à longs grains et le riz complet rouge. Si Napoléon III, le premier, fut désireux de faire de la région un “grenier à céréales”, il fallut attendre la Seconde Guerre mondiale et l’arrivée de paysans venus du delta du Mékong – en l’occurrence la 25e compagnie de travailleurs indochinois ici affectée en 1942 – pour atteindre une production digne de ce nom.

La gardianne de taureau

C’est le plat typique de Camargue. La gardianne de taureau n’est autre qu’une daube provençale, un autre plat typique de la région à base de bœuf cette fois. La viande mijote plus d’une demi-journée avec thym, oignons, ail, coriandre, clous de girofle, vinaigre, carottes, pied de porc, vin rouge et écorce d’orange.

La fleur de sel de Camargue

Cueillie à la main à Aigues-Mortes depuis l’Antiquité, la fleur de sel se reconnaît à sa texture unique, composée de paillettes nées de la cristallisation à la surface de l’eau. Elle se récolte tôt le matin en été. On l’utilise plutôt à table ou en fin de cuisson sur des grillades. Cette culture du sel en Camargue a un autre avantage : elle participe au maintien de la biodiversité et des zones humides.

La fougasse d’Aigues-Mortes 

Elle se mange sucrée, et non salée comme d’autre fougasses. Celle-ci est en effet une brioche moelleuse parfumée à la fleur d’oranger et saupoudrée de sucre. À Noël, elle se retrouve souvent sur la table des treize desserts provençaux (en référence aux treize protagonistes de la Cène).

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