Iran

Iran : culture et traditions

Langue

La langue nationale est le persan, langue indo-européenne également connue sous le nom de farsi. Le pays compte néanmoins un grand nombre de langues régionales comme l'azéri, le kurde, l'arabe, le lori, le baloutche ou le turkmène. La calligraphie arabe a été adaptée au persan après l'introduction de l'islam dans le pays. La grammaire farsi est relativement simple. En règle générale, l'accent tonique est placé sur le dernière syllabe. Les mots et expressions ci-dessous pourront vous être utiles:

Bonjour: salammerci: motashakkeramcomment allez-vous?: hal-é shoma chetor ast?oui: balénon: nakheirs'il vous plaît: lotfanmerci: mersije ne parle pas persan: farsi balad nistamoù?: koja?quand?: kei?droite: dast-é rastgauche: dast-é chapaujourd'hui: emruzdemain: fardarestaurant: restoranhôtel: hotel ou mehmunkhunéchambre: otaghgare: istgahgare routière: terminaltrain: ghetarbus: otobustaxi: taksiaéroport: forudgahambassade/consulat: safarat/konsulgari

Nourriture

Le riz, le pain, les légumes, les herbes aromatiques et les fruits forment la base de la cuisine iranienne. La viande - en général de l'agneau ou du mouton coupé en fines lamelles - est utilisée pour donner de la saveur aux plats mais n'en constitue pas l'élément principal, à l'exception des kébabs (brochettes). La boisson la plus répandue est le chay (thé), servi fort. Jus de fruits, fruits frais, milkshakes et yaourts sont proposés partout. L'alcool est strictement interdit mais parfois disponible au marché noir.

Vie de famille

D’une importance capitale pour les Iraniens, la famille englobe souvent enfants, parents, grands-parents et autres colatéraux âgés. Ainsi, la société iranienne est plus multigénérationnelle que la société occidentale, et cela est patent le week-end ou pendant les vacances : on voit alors plusieurs générations se balader, pique-niquer et rire ensemble. Habiter seul relève de l’exception et les enfants non mariés ne quittent le foyer familial que pour aller étudier ou travailler dans une autre ville. Comme les jeunes Européens, les jeunes Iraniens aspirent à l’indépendance, mais culturellement c’est exclu. Ceux qui vivent seuls (des hommes le plus souvent) suscitent même la pitié. Quant aux femmes, elles sont suspectées d’immoralité. Se marier et fonder une famille est considéré comme le mode de vie le plus heureux – et bien sûr le plus naturel.

Le plus souvent, les familles iraniennes sont des entités solides et, en dépit des différences économiques et sociales, la plupart fonctionnent sur le même modèle. Elles assurent un soutien essentiel dans un pays dépourvu de système de sécurité sociale.

Religion

Selon les statistiques officielles, la population de l’Iran est musulmane à 99,4%, dont 90 à 95% de chiites et 5 à 10% de sunnites. Le reste tient de petites communautés de bahaïs, de zoroastriens, de chrétiens et de juifs. Hormis le bahaïsme dont la pratique est interdite par la loi, la liberté de culte est garantie par la Constitution. Les Iraniens acceptent facilement l’idée que les visiteurs soient chrétiens et, dans la plupart des cas, qu’ils soient juifs. Mais se dire athée ou agnostique peut susciter l’incompréhension, même parmi les Iraniens les plus ouverts.

La religion est le trait dominant de la société iranienne depuis la révolution islamique. L'essence de l'islam est la croyance en un dieu unique. Il est du devoir de tous de croire et de servir dieu selon les préceptes définis par le Coran (en arabe, le mot islam signifie soumission). L'islam compte 5 principes, ou "piliers": la profession de foi ("Il n'est d'autre Dieu qu'Allah et Mahomet est son prophète"); les 5 prières quotidiennes en direction de la Mecque; l'aumône aux pauvres; le jeûne du ramadan et enfin le pèlerinage à La Mecque, ou hadjdj.

L'islam connut à ses débuts un schisme majeur qui divisa les croyants en deux courants: les sunnites et les chiites. La branche la plus répande est celle des sunnites, considérés comme "orthodoxes". L'Iran pratique, pour sa part, l'islam chiite. Le code vestimentaire - notamment celui imposé aux femmes - est l'un des traits les plus visibles de la rigueur de l'islam pratiqué dans le pays.

Les règles de l'islam sont appliquées en Iran de façon très stricte. La main gauche - consacrée à la toilette et considérée comme impure - ne doit pas être utilisée pour donner ou recevoir quelque chose. La consommation d'alcool et de viande de porc est interdite. La prière doit être précédée du rituel purificateur de la toilette. Chaque mosquée comporte un lieu réservé à ces ablutions. Durant le mois du ramadan (9e mois du calendrier musulman), il est interdit aux fidèles de boire, de manger et de fumer entre le lever et le coucher du soleil, et d'avoir des relations sexuelles. La fête de l'Eid al-Fitr clôt ce mois de jeûne. Elle est suivie par l'Eid al-Adhah, environ deux mois plus tard. Diverses cérémonies se déroulent durant le No Ruz, ou Nouvel An iranien: prières demandant bonheur, bonne santé et prospérité, dégustation d'un plat traditionnel à base de riz, visite à la famille.

Le code vestimentaire en vigueur dans le pays est des plus stricts. Les hommes doivent porter des pantalons longs (sauf lorsqu'ils se baignent ou font du sport) et, en règle générale, des vêtements à manches longues (les T-shirts tendent à être tolérés). La majorité des femmes iraniennes portent le tchador (mot signifiant littéralement "tente") dès 7 ans. Les femmes - touristes comprises - qui ne portent pas le tchador doivent choisir une tenue couvrant les jambes jusqu'aux chevilles, des chaussures fermées, des vêtements ne moulant pas le corps et ne laisser apparents ni le cou ni la gorge ni les cheveux (lesquels doivent être dissimulés sous une écharpe). Les couleurs sombres sont préférables.

Les femmes musulmanes ne peuvent pas se marier à un non-musulman. Les hommes musulmans peuvent épouser une chrétienne ou une juive. L'homosexualité est interdite.

Arts

L’islam interdisant la représentation des êtres sensibles, les arts locaux privilégient les formes non figuratives et stylisées, avec une prédilection pour les motifs géométriques et végétaux ainsi que pour les calligraphies élaborées. Cependant, l’Iran respectant moins strictement ce précepte que les pays sunnites, vous pourrez admirer, dans la plupart des musées et palais, des portraits et des peintures animalières.

Artisanat

Pour les Iraniens, le tapis persan – le produit iranien d’exportation le plus connu – ne sert pas uniquement à recouvrir le sol. Investissement et signe extérieur de richesse, il est au coeur de la vie quotidienne, jouant un rôle tant religieux que culturel.

Architecture

L’architecture persane se distingue par une structure extrêmement sobre et une ornementation riche et colorée. Les bâtiments ordinaires suivent généralement un plan simple composé d’éléments récurrents : cour intérieure à arcades, hauts porches d’entrée et quatre iwans (salles voûtées en berceau ouvrant sur la cour). Les mosquées persanes classiques comportent un iwan d’entrée surmonté d’une coupole menant à une grande cour entourée de cloîtres à arcades. Derrière ceux-ci se trouvent quatre iwans intérieurs, l’un d’eux comprenant le mihrab, niche décorée indiquant la direction de La Mecque. En Iran, le terme mihrab désigne également la cavité en contrebas de la niche, où officie l’imam. Les spécialistes font remonter le plan à quatre iwans à la symbolique zoroastrienne relative aux quatre éléments et à la circulation de la vie. La décoration arbore souvent un grand raffinement et fait paraître l’architecture plus complexe qu’elle ne l’est réellement. Elle est généralement géométrique, florale ou calligraphique. Celle des murs peut toutefois se limiter à des mosaïques de faïence formant les noms d’Allah, de Mohammed et d’Ali, répétés des centaines de fois dans une calligraphie hautement stylisée.

Peinture

Le premier style de peinture persane connu, souvent référencé sous le nom d’école de Bagdad, date de la période seldjoukide (1051-1220). Elle concerne principalement le décor de la céramique et l’illustration du Coran. Sous la domination mongole (1220-1335), la peinture illustre toutes sortes de manuscrits, plus particulièrement les ouvrages poétiques, mais aussi des manuscrits d’histoire naturelle ou recueil de fables. Au XVIe siècle, Tabriz devient, sous le mécénat du sultan Mohammed, le centre d’une importante école d’art persan dont thèmes et motifs caractéristiques influencent jusqu’aux tapis. La peinture persane atteint son apogée sous les Safavides, lorsque Shah Abbas Ier transforme Ispahan en capitale des arts.

Littérature

La poésie domine largement la littérature classique, et tous les Iraniens, y compris l’homme de la rue, peuvent citer par coeur des vers des grands poètes que sont Hafez, Khayyam, Saadi et, surtout, Ferdowsi. Beaucoup écrivent d’ailleurs eux-mêmes des poèmes. Aujourd’hui encore, la poésie soufie adressée à Dieu demeure une forme populaire. Longtemps persécutés dans leur pays, les écrivains iraniens ont vu leur nombre progresser de façon exponentielle durant les années Khatami, en particulier les romancières régulièrement en tête de liste des meilleures ventes. Puis la situation a connu un sérieux coup de frein sous les huit années de gouvernement du très conservateur Ahmadinejad (2005-2013). Mais quelle que soit la direction dans laquelle soufflent les vents de la politique, aucun livre ne peut être publié sans avoir reçu l’approbation des services officiels de la censure. Des milliers d’ouvrages récents et anciens ont été interdits.

Musique

La musique traditionnelle perse s'appuie sur sept types de mélodies, ce qui la rend souvent monotone aux oreilles occidentales. La plus remarquable est celle des minorités ethniques: Turkmènes, Azeris, Kurdes, Lors.

Cinéma

Les Iraniens adorent leur cinéma qui attire une grande affluence. Mais les films d’art et d’essai encensés à l’étranger sont souvent interdits dans le pays, où ils ne sont visibles que sous le manteau ou sur Internet. Certains Iraniens ont le sentiment que leurs grands cinéastes font des films spécifiquement destinés aux festivals de cinéma et aux marchés étrangers. Parmi les dizaines de films tournés chaque année pour le marché intérieur, les films d’action dominent, mais l’intérêt pour les films évoquant des problèmes sociaux est en progression. Le plus remarquable d’entre eux, Une séparation, du réalisateur Asghar Farhadi, a remporté l’ours d’Or à Berlin en 2011 et l’oscar du meilleur film étranger en 2012. Farhadi a obtenu un deuxième oscar du meilleur film étranger en 2017 pour Le Client.

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