Pérou : Sécurité

Désagréments et dangers au Pérou

Toutes sortes d’histoires circulent sur les voyages au Pérou : manifestations récurrentes, vols ou encore chauffeurs de bus amorçant chaque virage à tombeau ouvert. Certes, le Pérou ne s’adresse pas aux petites natures, à commencer par ses bus bondés. De violentes manifestations à caractère politique et des barrages routiers peuvent bloquer de grands axes de communication pendant plusieurs jours. Par ailleurs, l’extrême pauvreté à laquelle le Pérou est confronté, avec plus de la moitié de la population vivant sous le seuil de pauvreté et un cinquième survivant avec moins de 2 $US par jour, favorise la petite criminalité. Toutefois, le désagrément majeur qui frappe la plupart des touristes reste la tourista : ne laissez donc pas la paranoïa gâcher votre voyage !
Comme partout ailleurs, un peu de bon sens aide toujours.

Vols, agressions et autres délits

La situation s’est considérablement améliorée depuis les années 1980, surtout à Lima, où les agressions étaient monnaie courante, même dans les quartiers les plus touristiques. Néanmoins, la pauvreté, très répandue dans le pays, a pour corollaire une criminalité urbaine (pickpockets, vols à l’arraché, agressions) trop élevée. Le chapardage demeure le délit le plus courant, tandis que les agressions et les vols avec perte de connaissance de la victime (par étouffement) sont plus rares. Cela reste cependant une réalité et, tous les ans, des voyageurs sont victimes de vols sous diverses formes.
Prendre quelques précautions élémentaires et rester raisonnablement sur ses gardes permet toutefois de s’en prémunir. Voici quelques conseils :
Les endroits très fréquentés, notamment les gares routières et ferroviaires, les marchés et les lieux de fête sont le terrain de prédilection des pickpockets. Portez votre sac à dos sur la poitrine ou optez pour un sac que vous calerez bien sous le bras.
Les voleurs recherchent les proies faciles : ne glissez jamais votre portefeuille dans la poche arrière de votre pantalon ou ne portez jamais votre appareil photo à la vue de tous devant. Placez l’argent dont vous aurez besoin dans une pochette à l’avant et rangez votre appareil photo lorsque vous ne l’utilisez pas.
Mieux vaut placer votre passeport et les grosses sommes d’argent dans une pochette de ceinture ou une poche intérieure qui se zippe ou se ferme, ou encore mieux dans un coffre-fort à l’hôtel.
Un instant peut suffire à vous faire voler votre sac si vous le posez à terre ou pendant que vous dormez, dans un bus de nuit. Ne placez jamais un sac contenant votre portefeuille ou votre passeport dans le porte-bagages d’un bus.
Ne laissez jamais sans surveillance un sac contenant des objets de valeur.
Fondez-vous dans le paysage : évitez d’attirer l’attention en vous promenant avec tout un tas de matériel de randonnée flambant neuf ou une veste en cuir reluisante. Adoptez une tenue simple aux couleurs neutres.
Laissez bijoux et montres voyantes à la maison.
Les hôtels, surtout les moins chers, ne sont pas toujours dignes de confiance. Enfermez vos objets de valeur dans vos bagages et utilisez les coffres-forts mis à disposition.
Ayez toujours l’air de savoir où vous allez, même si vous êtes perdu. Si vous devez consulter votre plan, faites-le dans une boutique ou un restaurant.
Certains voleurs travaillent par deux ou en groupe : l’un détourne votre attention, l’autre vous dérobe. Les techniques diffèrent : des enfants se battent devant vous, une personne âgée vous bouscule “involontairement” ou quelqu’un renverse quelque chose sur vos vêtements. Des artistes du rasoir ouvrent les bagages, que ce soit un sac à dos ou un sac posé sur le porte-bagages d’un bus.
Des randonneurs ont été victimes de vols et d’agressions à main armée sur des sentiers de randonnée populaires, notamment autour de Huaraz (p. 383), et lors de treks dans la jungle, dans le sud du Pérou (p. 269). Partir à plusieurs avec un guide local permet de minimiser ces risques. Par ailleurs, les alentours de Tingo María, à l’extrémité est des hauts plateaux du Centre, sont une zone de banditisme où les vols à main armée et autres délits arrivent régulièrement. Concentrez vos activités en journée, y compris vos déplacements en bus.
Des cas de vols à main armée et de viols perpétrés par des taxis ont été rapportés. Prenez toujours un taxi officiel le soir ou depuis les aéroports et les gares routières. Si l’on en veut à vos biens, n’opposez aucune résistance et vous vous en sortirez le plus souvent indemne.
Les enlèvements “express” se sont récemment multipliés, notamment dans certains quartiers malfamés près de l’aéroport de Lima. Un ou plusieurs agresseurs armés arrachent une personne d’un taxi ou la kidnappent dans la rue, pour la forcer à retirer de l’argent liquide au distributeur automatique le plus proche. Les victimes n’opposant pas de résistance s’en sortent généralement sans blessure majeure.
Présente dans les principales villes et régions touristiques, la police touristique (policía de turismo ou Poltur) a compétence en matière de délits. Si vous ne savez pas où elle se trouve, contactez l’antenne principale à Lima. Si vous êtes victime d’un délit, déposez immédiatement plainte à la police touristique et informez-en l’ambassade de votre pays. Cette dernière ne pourra pas faire grand-chose, mais votre témoignage sera conservé et lui permettra d’alerter les autres voyageurs sur les risques potentiels encourus.
Si vous avez souscrit une assurance voyage et que vous déposez plainte, la police touristique vous fournira le rapport de police. Les compagnies aériennes rééditent parfois des billets moyennant une certaine somme (une pratique de moins en moins nécessaire grâce à la généralisation des billets électroniques). Adressez-vous à votre ambassade pour remplacer un passeport volé. Celle-ci vous demandera peut-être de présenter d’autres justificatifs d’identité. À réception de votre nouveau passeport, allez au bureau d’immigration péruvien le plus proche pour obtenir une nouvelle carte de tourisme. Pour plus de détails sur les questions juridiques, reportez-vous p. 55.
Si vous voyagez seule, consultez aussi les questions liées à la sécurité p. 556.

Corruption et escroqueries fréquentes

L’armée et la police (parfois même la police touristique) ont la réputation d’être corrompues. S’il arrive aux voyageurs d’être importunés (en général pour obtenir un pot-de-vin), la plupart des policiers sont assez courtois avec les touristes et les laissent en paix.
En revanche, il vous sera probablement difficile d’échapper aux rabatteurs, regroupés dans les gares routières et ferroviaires, les aéroports et d’autres sites touristiques. Ils insisteront pour vous proposer toutes sortes d’“offres” à prix réduit, des chambres d’hôtels aux excursions. Nombre d’entre eux – dont beaucoup de chauffeurs de taxi – vous raconteront tout et n’importe quoi pour vous conduire aux endroits qu’ils représentent, en arguant par exemple que l’hôtel que vous avez choisi est un célèbre repaire de dealers, qu’il a fermé ou qu’il affiche complet. Ne croyez pas tout ce qu’on vous dit. En cas de doute sur votre lieu d’hébergement, demandez à voir une chambre avant de payer.
Par ailleurs, nous vous déconseillons de réserver un hôtel, une excursion ou un mode de transport par ces intermédiaires qui réclament souvent un paiement en espèces pour une prestation inexistante. Adressez-vous toujours à des organismes recommandés et fiables, gages d’un séjour réussi.

Transports

Choisissez soigneusement les compagnies de bus. Les moins chères sont plus susceptibles d’employer des conducteurs imprudents et d’être confrontées à des pannes. Il peut faire très froid dans les bus de nuit sur les hauts plateaux : emportez une couverture ou un sac de couchage. Par endroits, les bus de nuit sont parfois la cible des bandits qui créent des barrages routiers impromptus pour ensuite détrousser les passagers. 

Dangers liés à l’environnement

Parmi ces risques figurent les tremblements de terre et les avalanches. Les opérations de secours dans les régions isolées se font souvent à pied, car les zones les plus accidentées du pays restent inaccessibles aux hélicoptères. La tourista, provoquée par la consommation d’aliments ou d’eau contaminés, constitue sans doute le risque le plus courant lié à l’environnement. Citons également le mal des montagnes (soroche), les morsures d’animaux, les piqûres d’insectes, les coups de soleil et les coups de chaleur, voire l’hypothermie. 

Manifestations et autres conflits

Pendant le “conflit interne” qu’a connu le pays entre les années 1980 et 1990, les actes terroristes, les dissensions civiles et les enlèvements interdisaient aux touristes étrangers et péruviens l’accès à des régions entières. La situation s’est, fort heureusement, grandement améliorée et il est désormais possible de se déplacer dans presque tout le pays sans rencontrer de problèmes. Toutefois, le Pérou reste un pays politiquement instable où les manifestations publiques font partie du paysage. En règle générale, ces manifestations n’ont que peu de conséquences pour les touristes, mis à part les embouteillages. Mais la situation peut dégénérer et faire des victimes. Sur place, mieux vaut donc se tenir informé des derniers événements et ne pas forcer les barrages routiers ou pénétrer dans les zones bouclées. Le fait d’être étranger ne vous immunise pas contre la violence.
Par ailleurs, si la guérilla menée par le Sentier lumineux (Sendero Luminoso) a été matée, des actes de violence isolés ont lieu dans les provinces d’Ayacucho, de Huancavelica, de Huánuco, de Junín et de San Martín, à l’encontre principalement de l’armée ou de la police péruvienne. Restez toutefois prudent et évitez, dans ces régions, de traverser des endroits isolés la nuit.
De même, les zones concernées par le trafic de drogue peuvent être dangereuses, surtout la nuit. Évitez la partie haute de la vallée du Río Huallaga, entre Tingo María et Juanjui, et la vallée du Río Apurímac, près d’Ayacucho, où se concentre la plus grande partie de la culture illégale de coca. Soyez tout aussi prudent près de la frontière colombienne, zone active de trafic.

Mines

L’année 1998 a marqué le terme d’un conflit qui a opposé pendant un demi-siècle le Pérou et l’Équateur au sujet de la Cordillera del Condor (à la frontière nord-est). Il reste aujourd’hui des munitions qui n’ont pas explosé. N’empruntez que les points de passage des frontières officiels et ne sortez pas des sentiers battus dans la région.

Mis à jour le : 4 juillet 2018

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