Pérou

Pérou : santé

Le Pérou se situe dans la zone tropicale de l’Amérique du Sud. Les risques les plus importants sont liés aux maladies transmises par les moustiques (paludisme, fièvre jaune et dengue), peu courantes dans les régions tempérées du pays.

Il n’est pas inhabituel d’éprouver le mal des montagnes dans les Andes ou de connaître un épisode de diarrhée, en dépit de la bonne réputation du Pérou en matière culinaire. Pour voyager en bonne forme, assurez-vous de partir avec des vaccinations à jour, protégez-vous efficacement contre les piqûres d’insectes et prenez les précautions de base pour les repas.

Avant le départ au Pérou

Assurez-vous que vous êtes en bonne santé et consultez un dentiste. Si vous suivez un traitement de façon régulière, n’oubliez pas votre ordonnance (avec le nom du principe actif). Gardez vos médicaments dans leurs emballages d’origine. Si vous portez des lunettes, prenez une paire de rechange.

Assurance

Assurez-vous que le rapatriement médical d’urgence, en ambulance ou en avion, est couvert par votre assurance. Vous pouvez contracter une assurance qui réglera directement les hôpitaux et les médecins, vous évitant ainsi d’avancer des sommes qui ne vous seront remboursées qu’à votre retour.

N’oubliez pas de prendre avec vous les documents relatifs à votre contrat, ainsi que les numéros à appeler en cas d’urgence.

Vaccins

Plus vous vous éloignez des circuits classiques, plus il faut prendre vos précautions. Faites inscrire vos vaccinations dans un carnet international de vaccination que vous pourrez vous procurer auprès de votre médecin ou d’un centre.

Planifiez vos vaccinations à l’avance (au moins 6 semaines avant le départ), car certaines demandent des rappels ou sont incompatibles entre elles. Les vaccins ont des durées d’efficacité très variables ; certains sont contre-indiqués pour les femmes enceintes.

Seul le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire pour entrer au Pérou, et uniquement si vous venez d’un pays d’Afrique ou d’Amérique contaminé (vous pouvez obtenir la liste complète des centres habilités à vacciner contre la fièvre jaune sur le site www.sante.gouv.fr). Il est toutefois vivement recommandé pour voyager en Amazonie, de même que le traitement antipaludéen.

Le ministère français des Affaires étrangères effectue une veille sanitaire et met régulièrement en ligne des recommandations concernant les vaccinations ainsi que la liste des centres de vaccination en France.

Voici les coordonnées de quelques centres de vaccination :

  • Institut Pasteur (0 890 710 811 ; www.pasteur.fr/fr/sante ; 209-211 rue de Vaugirard, 75015 Paris ; hvaccinations sans rdv)
  • Centre de vaccination Air France (01 43 17 22 00 ; www.vaccinations-airfrance.fr ;148 rue de l’Université, 75007 Paris ; hlun-sam sans rdv)
  • Hôpital Saint-Louis– Centre de vaccination internationale et d’information aux voyageurs (01 42 49 49 72 ; ghparis10.aphp.fr ; 1 av. Claude-Vellefaux, 75010 Paris)
  • Centre de vaccinations ISBA (04 72 76 88 66 ;www.isbasante.com ;7 rue Jean-Marie-Chavant, 69007 Lyon)

Trousse médicale de voyage

Veillez à emporter avec vous une petite trousse à pharmacie contenant quelques produits indispensables. Certains ne sont délivrés que sur ordonnance médicale. Attention, les liquides et les objets contondants sont interdits en cabine.

  • Des antibiotiques, à utiliser uniquement aux doses et aux périodes prescrites. Il n’est pas absurde de demander à votre médecin traitant de vous en prescrire pour le voyage
  • Un antidiarrhéique, en cas de forte diarrhée, surtout si vous voyagez avec des enfants
  • Un antihistaminique en cas de rhumes, allergies, piqûres d’insectes, mal des transports – évitez de boire de l’alcool
  • Un antiseptique ou un désinfectant pour les coupures, les égratignures superficielles et les brûlures, ainsi que des pansements gras pour les brûlures
  • De l’aspirine ou du paracétamol (douleurs, fièvre)
  • Une bande Velpeau et des pansements pour les petites blessures
  • Une paire de lunettes de secours (si vous portez des lunettes ou des lentilles de contact) et la copie de votre ordonnance
  • Un produit contre les moustiques, un écran total, une pommade pour soigner les piqûres et les coupures et des comprimés pour stériliser l’eau
  • Une paire de ciseaux à bouts ronds, une pince à épiler et un thermomètre à alcool
  • Une petite trousse de matériel stérile comprenant une seringue, des aiguilles, du fil à suture, une lame de scalpel et des compresses
  • Des préservatifs

Santé en ligne

Il existe de bons sites Internet consacrés à la santé en voyage. Sur les maladies rares, vous pouvez vous informer sur le site www.orpha.net, constitué d’une encyclopédie en ligne rédigée par des experts européens.

Au Pérou

Disponibilité et coûts des soins médicaux

Lima compte plusieurs bonnes cliniques médicales qui accueillent les urgences 24h/24. Elles fonctionnent aussi comme des hôpitaux et proposent des consultations avec des spécialistes. Le site émanant du ministère des Affaires étrangères français répertorie les cliniques de Lima. Il risque d’être plus difficile d’obtenir des soins médicaux de qualité dans d’autres villes. Cela devient tout à fait impossible dans les zones rurales.

La plupart des médecins et des hôpitaux préfèrent être payés en espèces, que vous soyez couvert par une assurance ou non. Si vous êtes atteint d’une affection pouvant être mortelle, vous souhaiterez sûrement être évacué vers un pays disposant de services médicaux de pointe. Comme cela peut coûter des milliers de dollars, vérifiez avant votre départ que ces frais sont pris en charge par votre assurance.

Au Pérou, les pharmacies s’appellent farmacias ou boticas et se distinguent par une croix verte ou rouge exposée en vitrine. Elles sont habituellement fiables et vendent la plupart des médicaments disponibles dans les autres pays.

Maladies infectieuses et transmises par les insectes

Beaucoup des maladies qui suivent sont inoculées par les moustiques. Prenez les précautions qui s’imposent pour éviter d’être piqué, ce qui vous protégera aussi contre d’autres infections liées aux insectes, comme la bartonellose (fièvre d’Oroya), la leishmaniose et la trypanosomiase américaine (maladie de Chagas).

Choléra

Le choléra sévit régulièrement au Pérou, mais se rencontre rarement parmi les voyageurs. Le vaccin n’est plus obligatoire pour entrer dans le pays. Il n’est d’ailleurs plus disponible dans certains pays, dont la France, en raison de sa faible efficacité.

Les cas de choléra sont généralement signalés à grande échelle dans les médias, ce qui permet d’éviter les régions concernées. Prenez donc toutes les précautions alimentaires nécessaires. Symptômes : diarrhée soudaine, selles très liquides et claires, vomissements, crampes musculaires et extrême faiblesse. Il faut consulter un médecin ou aller à l’hôpital au plus vite, mais on peut commencer à lutter immédiatement contre la déshydratation qui peut être très forte. Une boisson à base de cola salée, dégazéifiée et diluée au 1/5 ou encore du bouillon bien salé seront utiles en cas d’urgence.

Dengue

Cette infection virale, répandue dans toute l’Amérique du Sud, se transmet par les moustiques aèdes. Ceux-ci piquent habituellement dans la journée et vivent souvent à proximité ou à l’intérieur des habitats humains. Ils se multiplient dans les conteneurs d’eau, tels que bidons, citernes, tonneaux métalliques, récipients en plastique et pneus abandonnés. Les environnements urbains à forte densité, Lima et Cuzco inclus, sont particulièrement exposés.

Il n’existe pas de traitement prophylactique contre cette maladie. Poussée de fièvre, maux de tête, douleurs articulaires et musculaires précèdent une éruption cutanée sur le tronc qui s’étend ensuite aux membres puis au visage. Au bout de quelques jours, la fièvre régresse, et la convalescence commence. Les complications graves sont rares.

Fièvre jaune

La fièvre jaune est une maladie infectieuse grave transmise par des moustiques vivant dans des régions boisées. La vaccination assure une protection durant une dizaine d’années. Elle doit être pratiquée au moins dix jours avant toute exposition potentielle et ne peut être effectuée que dans des centres spécialisés.

Les premiers symptômes ressemblent à ceux de la grippe. Généralement, ces symptômes régressent au bout de quelques jours. Cependant, environ une personne sur six entre dans une deuxième phase, caractérisée par une fièvre récurrente, des vomissements, de l’apathie, une jaunisse, une défaillance rénale et des hémorragies pouvant entraîner la mort dans la moitié des cas. Il n’existe aucun traitement sinon symptomatique.

Le vaccin est donc vivement recommandé à tous ceux qui se rendent dans des zones de jungle du Pérou à moins de 2 300 m d’altitude. La plupart des cas ont été rencontrés dans les départements de la jungle centrale. Les autorités demandent une attestation de vaccination à tous les voyageurs provenant d’un pays d’Afrique ou d’Amérique où cette maladie est endémique.

Paludisme

Le paludisme, ou malaria, est transmis par un moustique, l’anophèle, dont la femelle pique surtout la nuit, entre le coucher et le lever du soleil. La transmission du paludisme a disparu en zone tempérée, régressé en zone subtropicale, mais reste incontrôlée en zone tropicale. Un traitement antipaludéen est fortement recommandé pour le Pérou, excepté à Lima et ses environs, sur la côte sud et dans les régions montagneuses (y compris Cuzco, le lac Titicaca et Arequipa). Toutes les régions du pays sont classées en zone 1 (zone affectée mais sans résistance à la chloroquine) par les autorités sanitaires françaises, sauf l’Amazonie, qui est classée en zone 3 (zone de prévalence élevée de chloroquinorésistance).

Le paludisme survient généralement dans le mois suivant le retour de la zone d’endémie. Symptômes : maux de tête, fièvre et troubles digestifs. Non traité, il peut avoir des suites graves, parfois mortelles. Il existe différentes espèces de paludisme et le traitement devient de plus en plus difficile à mesure que la résistance du parasite aux médicaments gagne en intensité.

Si vous voyagez dans des régions où la maladie est endémique, il faut absolument suivre un traitement préventif (uniquement sur ordonnance), qu’il faut en général poursuivre après le retour. Indispensable également : vous protéger des moustiques (voir l’encadré ci-dessus).

Tout voyageur atteint de fièvre ou montrant les symptômes de la grippe doit se faire examiner. Il suffit d’une analyse de sang pour établir le diagnostic. Contrairement à certaines croyances, une crise de paludisme ne signifie pas que l’on est touché à vie.

Typhoïde

Cette maladie se transmet par de l’eau ou de la nourriture contaminées par des matières fécales humaines. La fièvre et une éruption rose sur l’abdomen sont généralement les premiers symptômes, qui s’accompagnent parfois d’une septicémie (empoisonnement du sang). Le vaccin contre la typhoïde protège pendant trois ans.

Affections liées à l’environnement

Mal des montagnes (soroche)

Le mal des montagnes peut résulter d’une montée trop rapide à une altitude dépassant les 2 500 m. Au Pérou, il est susceptible d’apparaître à Cuzco, à Machu Picchu et au lac Titicaca. Une bonne condition physique ne suffit pas à s’en prémunir. Symptômes : fort mal de tête, nausée, vomissements, vertiges, malaise, insomnie et perte d’appétit. Les cas sévères peuvent dégénérer en œdème pulmonaire ou cérébral. Si les symptômes persistent au-delà de 24 heures, descendez immédiatement d’au moins 500 m et consultez un médecin.

La meilleure prévention consiste à passer au moins deux nuits sur place à chaque palier de 1 000 m. Parmi les remèdes naturels, le Gingko biloba a la réputation de prévenir le mal des montagnes. Il importe aussi de ne pas faire trop d’efforts, de manger léger et de s’abstenir de boire de l’alcool.

Le mal des montagnes ne doit pas être considéré à la légère, car il peut être mortel.

Froid

Pour éviter l’hypothermie, le mieux est de s’habiller par couches : soie, laine et certaines fibres synthétiques nouvelles, qui sont de bons isolants. N’oubliez pas de prendre un chapeau et un vêtement imperméable. Emportez des provisions et des boissons en abondance. Une couverture de survie peut également être utile.

Symptômes : épuisement, engourdissement (surtout au niveau des doigts et des orteils), frissons, difficulté de parole, conduite irrationnelle ou agressive, léthargie, pertes d’équilibre, vertiges, crampes musculaires et violents accès d’énergie.

En cas d’hypothermie, il faut rentrer la victime, l’habiller de vêtements secs, lui donner des boissons chaudes (pas d’alcool) et une nourriture à la fois calorique et facile à digérer. Ne la frictionnez pas pour la réchauffer car un traitement brutal peut provoquer un arrêt cardiaque.

Coup de chaleur et coup de soleil

De longues périodes d’exposition à des températures élevées peuvent vous rendre vulnérable au coup de chaleur. Cet état grave survient quand le mécanisme de régulation thermique du corps ne fonctionne plus : la température s’élève alors de façon dangereuse. Évitez l’alcool et les activités fatigantes lorsque vous arrivez dans un pays à climat chaud. Symptômes : malaise général, transpiration faible ou inexistante et forte fièvre (39 à 41°C) et céphalée lancinante, difficultés à coordonner ses mouvements, signes de confusion mentale ou d’agressivité. Il faut absolument hospitaliser le malade. En attendant les secours, installez-le à l’ombre, ôtez-lui ses vêtements, couvrez-le d’un drap ou d’une serviette mouillés et éventez-le continuellement.

Sous les tropiques, dans le désert ou en altitude, les coups de soleil sont plus fréquents, même par temps couvert. Utilisez un écran total et pensez à vous couvrir. Une exposition prolongée au soleil peut provoquer une insolation. Dans ce cas, il faut rester dans le noir, appliquer une compresse d’eau froide sur les yeux et prendre de l’aspirine.

Eau

Règle d’or : ne buvez jamais l’eau du robinet (même sous forme de glaçons). Préférez les eaux minérales et les boissons gazeuses, tout en vous assurant que les bouteilles sont décapsulées devant vous. Évitez les jus de fruits, souvent allongés à l’eau. Attention au lait, rarement pasteurisé. Pas de problème pour le lait bouilli et les yaourts. Thé et café, en principe, sont sûrs, puisque l’eau doit bouillir. Par prudence, évitez les crudités, qui sont bien souvent lavées avec de l’eau.

Pour stériliser l’eau, la meilleure solution est de la faire bouillir durant 15 minutes. N’oubliez pas qu’à haute altitude elle bout à une température plus basse et que les germes ont plus de chances de survivre.

Si vous ne pouvez faire bouillir l’eau, traitez-la chimiquement avec des comprimés ou des gouttes, comme le Micropur (vendu en pharmacie) très efficace.

Vous éviterez bien des problèmes de santé en vous lavant souvent les mains. Brossez-vous les dents avec de l’eau traitée.

Santé au féminin

Si vous êtes enceinte, un voyage à Lima ne pose pas vraiment de problèmes, mais il est risqué de se rendre dans nombre

d’autres parties du pays. D’une part, il peut être difficile, en cas de besoin, de trouver des soins obstétriques de qualité en dehors de Lima, et des principales régions touristiques. D’autre part, les altitudes élevées ne sont pas recommandées aux femmes enceintes, en raison du manque d’oxygène : la plupart des destinations les plus fréquentées, comme Cuzco, Machu Picchu et le lac Titicaca, leur sont donc fortement déconseillées (si vous êtes quand même déterminée à vous rendre dans ces régions, adoptez alors un rythme très lent). Enfin, le vaccin contre la fièvre jaune, vivement recommandé si vous voyagez dans la jungle à moins de 2 300 m, ne doit pas être administré en début de grossesse.

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